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Publié par Marylis Costevec

La cérémonie en l’honneur
des « Enfants de Locmiquélic Morts pour la France »

 

La loi du 25 octobre 1919 stipulait que,  tous les ans, le 1er ou le 2 novembre, une cérémonie serait consacrée dans chaque commune à la mémoire et à la glorification des héros Morts pour la Patrie. Elle devrait être organisée par la municipalité avec le concours des autorités civiles et militaires.

En 1920, cette cérémonie a pu se dérouler au pied du monument qui venait d’être inauguré 8 jours auparavant (le 24 octobre). Le comité chargé de son érection et présidé par Jean-Louis Danic[1] depuis avril 1919 avait « voulu qu’il soit placé à la place d’honneur au milieu de leurs chers morts parce que c’est l’endroit qui impose le plus de respect, le recueillement et la prière… »[2]

N’en doutons pas, ils étaient tous là, en tenue de deuil, les proches des 140 poilus dont les noms figurent sur le monument,  les veuves, les orphelins, les pères et mères, les frères et sœurs, les parents, les amis … regroupés devant l’édifice. Pas une famille n’avait été totalement épargnée.

Ils  avaient, presque tous, suivi les vêpres des morts, serrés dans la chapelle édifiée en 1970, une chapelle trop petite  qui n’avait sans doute pas pu les contenir tous. Ils avaient suivi les drapeaux portés par les anciens combattants, ceux qui étaient revenus et qui pouvaient témoigner des souffrances endurées.

Quelques-uns  avaient pu déposer des fleurs et se recueillir sur les tombes où reposaient ceux qui avaient expiré à Locmiquélic, des suites de leurs blessures ou d’une maladie contractée au service de la Nation.

Pour la plupart, le monument remplaçait la pierre tombale ou le tertre enclos d’une grille de fer forgé pour tous ceux qui n’étaient pas revenus, les marins engloutis avec leur bateau (le LEON GAMBETTA, L’AMIRAL CHARNER, le BOUVET, le  SUFFREN, le CASSINI…), ceux qu’on avait inhumé dans les cimetières du front en Picardie, en Champagne, ou dans l’Est, ceux qui reposaient si loin, en Turquie, en Grèce au Maghreb et ceux, trop nombreux, dont on n’avait pas retrouvé la dépouille, pulvérisée par les bombes ennemies.

coll. privée

Cent ans après, qui s’arrête devant le monument qu’on a fleuri à l’occasion de la Toussaint ?

Ils sont un peu plus nombreux, ceux qui participent aux cérémonies du 11 novembre, le jour dédié à la mémoire des poilus depuis le 24 octobre 1922. C’est un jour férié qui, depuis la loi du 20 février 2012, est devenu celui où l’on rend hommage à tous ceux qui ont donné leur vie pour la France.

Ne l’oublions pas. Ne les oublions pas.

 

[1] Jean-Louis Danic fut élu maire de la nouvelle commune de Locmiquélic le 10 décembre 1919. Il démissionna le 19 janvier 1920 avec tout le conseil municipal. Sa démission réitérée sera acceptée par le préfet en avril 1920. (Le conseil municipal avait été réintégré dans ses fonctions le 6 mars.)

[2] Extrait du discours écrit par Jean-Louis Danic pour l’inauguration du monument.

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