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Publié par Marylis Costevec

  Philoména et Auguste Brizeux  

 

Philoména Georgeault-Jouan (1861-1937) puisait son inspiration dans son quotidien et ses poèmes nous parlent de la vie à Locmiquélic et aux alentours à la fin du XIXème siècle.

Le 9 septembre 1888, Lorient érigea une statue à la mémoire d’Auguste Brizeux (1803-1858). Elle fut installée dans le square qui bordait la vasière de Kergroise, là, juste en face de l’embarcadère de Pen Mané. On y parvenait aisément en descendant de la vedette après avoir longé le quai de Rohan.

A l'origine, la statue de Brizeux était installée dans un square en bord de rade.
CPA, H. Laurent, coll musée de Bretagne (licence CC-BY-NC-ND)

Philoména aimait s’y rendre.

Dans ce poème, elle clame son admiration pour le poète, un peu oublié aujourd’hui même si des établissements scolaires et un cercle celtique portent son nom.

Elle déplore aussi les incivilités commises à l’encontre de l’effigie de celui qui l’inspire … Eh oui, ce n’est pas nouveau !

 

Dessin paru dans "le monde illustré" du 15 septembre 1888, dans'un article écrit au moment de l'érection de la statue d'Auguste Brizeux à Lorient. (Source gallica - BNF)

 

                                   A la mémoire de Brizeux

 

C’est moi, c’est moi, Brizeux, oh ! ne fais pas un geste ;

Tu me connais déjà, ne suis-je point ta sœur ?

A mon cœur comme au tien parle une voix céleste,

Voix qui, seule ici-bas me fait croire au bonheur.

 

Voilà pourquoi je viens, quand la foule te quitte,

M’inspirer près de toi, te parler et te voir.

Tu m’entends, n’est-ce pas ? Brizeux, réponds-moi vite,

Poète qui compris et l’amour et l’espoir.

 

Toi qui, tendre et touchant sus connaître la femme ;

Toi qui pus la chanter après l’avoir chérie,

Toi qui même à l’athée, fis entrevoir une âme

Sous le corsage blanc de ta chaste Marie.

 

Oh ! parle-moi !... Faut-il m’approcher de ta bouche ?

Tu es si grand, vois-tu … Moi si petite hélas !

Je dois bien me hausser pour que ton pied me touche,

Mais aller à ton cœur, oh ! je ne le puis pas.

 

Et pourtant je voudrais de ma main frémissante,

Caresser ce front pur où germèrent tes chants ;

Je voudrais, ô Brizeux que ma lyre inconstante

Sut parfois te charmer par quelques sons touchants.

 

Oh ! je voudrais au moins, jeune Breton de marbre,

Protéger ta statue des vandales honteux,

Et mettre sur ton chef la branche de cet arbre

Que je courbe pour toi.

                                            Fais-moi grandir, Brizeux !

 

Philoména Georgeault-Jouan

 

Le parc Brizeux a été détruit par les bombardements pendant la seconde guerre mondiale. On peut désormais voir la statue du poète dans le parc Chevassu à Lorient. Si vous ne connaissez pas ce parc, allez-y ! C'est une bien agréable promenade.

 

inaugurée  le 9 septembre 1888, la statue de Brizeux avait été dressée dans un parc situé au bord de la vasière de Kergroise. Suite aux bombardements de la seconde guerre mondiale qui détruisit ce parc, la statue fut déplacée. On peut la voir aujourd'hui dans le parc Chevassu
La statue de Brizeux dans le parc Chevassu à Lorient.

 

N B : Nous avons effectué un nouveau tirage du recueil de poèmes de Ph. Georgeault-Jouan (Rêves, sourires, larmes)

Pour vous le procurer, télécharger le bon de commande où laissez un message dans la rubrique contact.

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