L'Histoire de Locmiquélic par petites touches et par le petit bout de la lorgnette. Des petites chroniques vous faisant part de nos recherches sur les lieux, les gens, les traditions. Des anecdotes et des études plus approfondies au gré de notre fantaisie. Et, puisque l'histoire se construit tous les jours, un regard sur l'actualité et des annonces d'événements ...
Quelles images, quels sons vous viennent à l'esprit quand vous entendez ou lisez "fête des Langoustines" ?
Une multitude sans doute, du sourire des reines aux sifflement de la chenille en passant par les cris d'encouragement aux coureurs cyclistes : "Vas-y Bobet ! "
Vous vous souvenez peut-être encore des marchands de cacahuètes, leur corbeille suspendue à leur cou comme les ouvreuses au cinéma ? Ils se frayaient un passage parmi les spectateurs agglutinés tout au long du défilé ou autour du circuit de la course cycliste.
Les chars prenaient leur temps. On les attendaient en partageant le contenu des paquets. Le lundi, les cacahuètes permettaient aussi de patienter entre deux passages de coureurs.
Ecraser la cosse, frotter les graines entre les doigts
pour retirer la pellicule brun violacé avant de les croquer.
Recommencer ...
Souvenirs ! Souvenirs que n'auront pas les plus jeunes Minahouets ! Il n'y a plus de marchands sur le parcours. Désormais les cacahuètes se grignotent salées à l'apéro et vous n'avez plus guère le plaisir de décortiquer ce que les flibustiers appelaient "pistaches des îles" quand ils faisaient escale aux Antilles au XVIIème siècle !
Les premiers plants furent découverts à Haïti par Christophe Colomb mais les arachides que les Aztèques appelaient tlal cacakuatl poussaient à l'origine en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Mangées crues, elles ont mauvais goût et sont indigestes mais rôties dans leurs cosses, leur consistance et leur saveur se rapprochent de celles des amandes et les flibustiers les utiliseront dans leur cuisine .
Les Espagnols puis les Portugais en rapporteront en Europe et dans les colonies d'Afrique de L'Ouest. Les Africains les feront rôtir dans le sable avant de la broyer pour en faire une pâte qu'ils utiliseront pour épaissir les soupes et les ragoûts. Les premiers esclaves noirs rapporteront leur recette au Brésil d'où elle gagnera les Caraïbes ...*
Mais nous voilà bien loin de Locmiquélic ... comme nos ancêtres qui ont foulé le sol des Antilles au temps des flibustiers et bien après ... Ne les oublions pas !
D'après Mélani Le Bris, La cuisine des Flibustiers, éd. libretto, 2011, p. 54 à 56.
Il est de ces noms de lieux qui sont en voie de disparition. La faute à l’évolution de la société et, dans le cas qui nous préoccupe, à l’urbanisation. La côte du "Trer", c’est là qu’autrefois on voyait les femmes pêcher les coquillages, chaussées des sabots à planche qui leur permettait de glisser sur la vasière sans s’enfoncer.
Sur le cadastre de 1837, on lit : anse de Lézenelle. Aujourd’hui, c’est l’anse de Normandèze (plan officiel de 2014) ou l’anse de Nézenel (plan 2015-2017).
La pêche à pied y a été interdite en 1942. Alors, les pêcheuses ont abandonné les lieux la mort dans l’âme. On a juste continué à ramasser en catimini les bigorneaux qui se cachaient dans le goémon sur la grève.
La côte du Trer vers 1960 (carte postale Lapie : coll. privée, D. R.)
Les habitants du quartier de Nézenel ont tout de même continué à emprunter la rue du Rivage qui s’arrêtait alors à la côte où ils déversaient leurs eaux usées, le contenu de leurs seaux hygiéniques et de leurs tinettes … à la nuit tombante de préférence. Ils y déposaient aussi tout ce qui les encombrait et que l'on brûlait allègrement à la Saint Jean ... Et ceci jusque vers 1960.
Le Trer : entre la rue du rivage et la rue J. Macé.
Et puis, on a interdit les dépôts sauvages, on a installé le tout à l’égout, on a construit une rue gagnée sur la mer. La rue du rivage a été prolongée jusqu’à la rue de la douane ... Petit à petit, beaucoup de gens ont oublié " le Trer".
Le "Trer", c’était les champs, les prés situés entre la petite rue du rivage et Normandèze. Maintenant, vous y voyez des maisons, un rue et une promenade, des jeux pour enfants ... L’école Ty Douar y a été construite, vraiment les pieds dans l’eau, à l’origine en 1958.
La côte du Trer: la promenade et la rue ont été gagnées sur la mer.
Le Trer, le Trec'h, le Treizh ou le Traezh?
C’est toujours avec précautions que nous tentons une approche toponymique. Le Trer est l'orthographe utilisée dans la matrice cadastrale de 1837 et ne correspond pas à une orthographe bretonne.
Le trec'h, mot breton de prononciation voisine est traduit par "reflux" dans le dictionnaire breton/français de Favereau. Vu la façon dont les lieux se découvrent à marée basse, l'hypothèse est séduisante.
Le Treizh pourrait signifier le passage, C’est une proposition que nous avons eu l'occasion de rencontrer. Le sens ne manque pas de poser question : le passage ? Quel passage ? Peut-être celui qui permettait de relier le village de Nézenel, à celui de Kerderff, le passage entre les actuelles rues du rivage et Jean Macé qui correspondent aux seuls vrais chemins desservant le village de Nézenel dessinés sur le cadastre de 1837 et sur les cartes anciennes. En suivant la côte, on pouvait sans doute rejoindre Locmiquélic en passant par Normandèze. Le Trer (trec'h ou treizh), quelle que soit l'origine du mot, fut sans doute longtemps, pour les habitants de Lézenelle, la seule solution pour rejoindre le bourg de Riantec où se trouvait la mairie, l’église, le cimetière …
On nous souffle que cela pourrait être tout simplement TRÈH (orthographe moderne : TRAEZH) qui veut tout simplement dire "sable" et désigne donc en toponymie une grève sableuse (une plage, quoi !). Vraisemblable, c'est sûr ! C'est aussi le mot dont la prononciation est la plus proche de celle utilisée au milieu du XXème siècle. (traeh-x en alphabet phonétique international. le symbole x correspondant à la jota en espagnol ou au ch allemand : un raclement de gorge proche du "r".)
Il y a bien une plage au lieu-dit "la côte du TRER"
Si vous avez une autre proposition, n'hésitez pas à nous la communiquer.
Si vous avez ses documents (actes notariés) qui mentionnent ces noms de lieux, faites-nous en part. Cela pourrait nous aider. Merci !
Il y a, à Locmiquélic, un lieu appelé Normandèze … et aussi une rue de Normandèze qui y mène.
Pour le Minahouet d’aujourd’hui, Normandèze, c’est l’aboutissement de la promenade Rallier du Baty, et le bas de la rue des lavoirs. C’est le terrain de boules. C’est la place où on dresse les chapiteaux et le podium pour la fête des Langoustines ...
Une grande partie de cet espace a été gagnée sur la mer. Cependant, les terres en retrait sont appelées « Park Normandez » sur le cadastre napoléonien (1837). A l'époque, c'était des prés et des champs.
On y appelait aussi Normandès les terres situées à droite de la partie pentue de la rue de la Résistance, celle qui va de la côte à l’embranchement avec la rue de … Normandèze. Autrement dit, Normandès commençait là où la rue de Normandèze s'arrête !
Là aussi, on voyait des prés au bord du chemin, plus loin un champ cultivé et une lande au-delà.
Normandèze !
Quand on essaie de trouver l’origine du nom, on prend mille précautions. On imagine une famille de Normands qui s’y serait installée au début du XVème siècle à moins qu’un ancien propriétaire ne lui ait laissé son nom. Un propriétaire ou une propriétaire ? Normandez signifierait "la Normande" mais pourrait aussi être une déformation de Normandiz et dans ce cas, le mot serait masculin et signifierait Normands.
On évoque, bien sûr, les invasions des vikings aux 9ème et 10ème siècles mais allez savoir pourquoi, on n’ose pas trop l’affirmer ! C’est si loin, tout ça !
Pourtant, les vikings sont sûrement passés par là ! Ils ont séjourné à Groix. Les historiens pensent qu’ils y étaient bien implantés (un de leurs chefs y a été enterré dans une sépulture caractéristique en forme de bateau qui a été fouillée en 1906).
Selon les médiévistes, l'île était une des bases à partir desquelles les hommes du nord pénétraient à l’intérieur du pays en empruntant les rias et les rivières. Ils rançonnaient les populations et détruisaient les lieux de culte après les avoir pillés.
Comment imaginer qu’ils aient fait l’impasse sur notre rade ?
Qui sait ? Les vikings sont peut-être responsables de la destruction du sanctuaire qu’il y eut au Gelin à une époque indéterminée. Son existence est attestée par la toponymie. On a relevé dans le cadastre de 1837 une terre nommée Park dran er verette, soit en français «le champ derrière le cimetière», un cimetière qui entourait certainement une église (On a trouvé récemment dans le vieux quartier des ossements qui n’ont pas été datés).
En 911, on a appelé Normandie la province cédée au chef viking Rollon, par le roi Charles le simple. Les Bretons ont tout à fait pu appeler Normandiz un coin de terre où serait passé et aurait peut-être séjourné un groupe de vikings. L’endroit dont nous parlons était bien propice à l’échouage des embarcations.
Toute cette zone est maintenant occupée par des habitations ...
Hélas, les élites et les moines qui faisaient office de chroniqueurs avaient fui ! Nous manquons donc cruellement de documents à propos des incursions des hommes du Nord entre l’an 836 et l’an 937. Nous ne pouvons donc qu’émettre des hypothèses !
Aucune certitude ! On n’a pas, à notre connaissance, trouvé ici d’objet caractéristique comme à Groix.
Un jour, peut-être, dans un jardin ? Ouvrons l'œil ...
Si vous imaginez qu'il y eut là, il y a quelques siècles, un ermitage avec un saint homme en prière, vous faites certainement erreur. Pourtant, l'orthographe actuelle vous y incite fortement !
Au temps où tout le monde parlait breton à Locmiquélic, ce lieu était cultivé et s'appelait "ar Bego" (orthographe repérée dans un document de 1740) ou ar bigeux* (cadastre de 1837). Si vous consultez un dictionnaire "français-breton", vous trouvez beg (begou au pluriel) traduit par pointe(s) ou embouchure(s).
Même s'il faut rester très prudent en toponymie, il faut admettre qu'appeler une pointe, "la pointe" n'est pas totalement improbable !
Il y a déjà un certain temps qu'on parle de "la pointe du Bigo(t)", sans doute depuis qu'on ne comprend plus guère le Breton dans notre commune !
Quant au "t" à la fin du mot qui nous détourne à coup sûr du sens premier du mot, (qu'il s'agisse de "pointe" ou d'autre chose), nous ne saurions dire depuis quand il apparaît sur les plans et les cartes ! Ceux qui l'y ont mis ignoraient sans doute qu'en Bretagne on fait sonner le "t" à la fin des mots : canot se prononce "canotte", , un minahouet, minahouette , un douet "douette" ...etc...
On pourrait peut-être songer à l'ôter, ce "t". Qu'en pensez-vous ?
La fête du port de Locmiquélic, 2ème édition, c'est fini !
Une belle fête,entre animations culturelles, traditionnelles, ludiques et conviviales ...
Si vous êtes venus, vous ne le regrettez certainement pas !
Vous n'y étiez pas ?
Ces images vous donneront peut-être envie de venir l'année prochaine !
Un petit aperçu des animations
et épreuves nautiques :
Dimanche 2 juillet : Course à la godille !!!
Course à la godille : la RIEUSE et la REVEUSE
« Quels jolis petits canots ! » s’est exclamé notre ami Rémy en voyant la course à la godille organisée dans le port de Locmiquélic le 10 juillet 2017 « cela change des plates et des annexes de pinasses que l’on utilisait autrefois mais le parcours est moins long ! ». C’est sûr, la RIEUSE et la RÊVEUSE sont des « bêtes de compétition » venues de Groix pour l’occasion.
Et à Groix ça ne rigole pas ! Chaque année depuis 7 ans, on organise le championnat du monde de godille, rien que çà !
A Locmiquélic, les canots groisillons étaient accompagnés de fameux godilleurs greks prêts à affronter les Minahouets et leurs visiteurs. Il allait y avoir du spectacle !
Démonstration de godille à Locmiquélic.
Les amateurs étaient là bien avant l’heure, histoire de trouver la meilleure place. Ils ont pu profiter des démonstrations de godille sur les deux canots qu’on allait utiliser mais on leur a aussi présenté des prototypes qui devraient être imbattables dans les prochaines courses ! On vous l‘a dit : la godille, ce n’est plus ce que c’était ! Il n’y a plus de mousses de pêche comme au début du XXème siècle, ceux qui s’affrontaient sur leurs embarcations. Alors, maintenant, la godille est en passe de devenir un sport à part entière ! Les Greks s’y emploient avec d’autres mordus du pays des Abers (Lanildut en Finistère) qui ont aussi leur prototype spécial « godille ».
prototype de "godilleuse" groisillonne.
Bon, les démonstrations ont été quelque peu perturbées par les clowneries de Mémé Patate qui manœuvrait l’aviron de façon peu conventionnelle. La pauvre « femme » avait bien du mal à choisir entre un canot ou l’autre et les changements d’embarcation ont parfois été périlleux. Les spectateurs ont apprécié ses facéties et même l’intrusion d’un jet ski pétaradant qui a fini par emporter Mémé !
La technique très personnelle de Mémé Patate ...
La RIEUSE ou la REVEUSE ?
Mémé Patate part en jet-ski ...La godille au féminin ...
A l’heure dite (ou presque), les 20 engagés et engagées ont pu se mesurer deux à deux ! Le moment critique était le contournement de la bouée. C’est là que tout se jouait et que les meilleurs stratèges prenaient l’avantage. La puissance, ce n’est pas suffisant ! …
Quoique ! … Celui qui savait godiller avant de savoir lire, le champion grek ou le navigateur bien connu Eugène Riguidel ont dû s’incliner ! Ce sont deux jeunes gaillards qui se sont affrontés pour la finale !
Eugène Riguidel à la godille.
Merci à tous les participants, aux organisateurs et aux spectateurs !
Et que vive la godille en souvenir de nos pêcheurs minahouets !
course à la godille à Locmiquélic (2 juillet 2017)
Atelier paddle
Un atelier paddle a été organisé. Les jeunes en ont profité pour améliorer leur équilibre. Feront-ils un jour aussi bien que l'animateur ?
La course des OFNI
un OFNI au repos à la cale de sainte Catherine ....
(Objets Flottants Non Identifiés, vous l'aviez deviné!) :
Il y avait ceux qui avaient privilégié l'efficacité et ceux qui s'étaient d'abord éclatés en créant une embarcation originale, pas forcément facile à manoeuvrer.
Tous s'amusaient beaucoup et nous ont amusés. Merci aux jeunes, tout jeunes, très jeunes et moins jeunes pour ce spectacle haut en couleurs !
Un OFNI sous bonne escorte (fête du port de Locmiquélic 2017)
Images de la course :
Vous pouvez retrouver l'ambiance musicale en cliquant sur le lien ci-dessous.
En attendant le compte-rendu des autres animations que nous ne manquerons pas de publier; relisez le programme pour voir ce que vous avez manqué ... et à l'année prochaine.
A vos agendas 66666666666666666666666666666666666666666 666666666666666666666666666666666666 OOOOOOOOOOOOOO OOOOOOOOOOO Nous y étions ! 30 juin, 1er et 2 juillet C'était la fête du port Un week-end
BICHE nous rappelle les temps anciens à Locmiquélic ........
BICHE s 'est fait désirer !
Viendra ? Viendra Pas ? Vous vous êtes peut-être interrogé comme nous, ce samedi 1er juillet 2017. Vous étiez prêt à monter sur le pont, descendre dans la cale, jauger les espaces intérieurs, imaginer les matelots déployer les tangons et amener les thons à bord. Las ! Vous aviez beau regarder du côté de Keroman : pas de BICHE à l'horizon !
Quelqu'un croisé sur le môle vous rassure : "Il viendra ! Il sera en retard mais il viendra !"
BICHE à Sainte Catherine
Bref, BICHE s 'est fait désirer !
Un peu avant 15 h 30, le thonier est apparu derrière l'île Saint Michel précédé d'un bateau pneumatique et est venu s'amarrer tranquillement dans le port, histoire de se faire admirer par ceux qui regrettent le temps où, à Sainte Catherine, il y avait des bateaux de pêche.
Jusque 1960 environ, les pinasses minahouettes pêchaient au chalut en hiver et armaient au thon au mois de juin après avoir procédé à quelques aménagements. On n'y voyait plus de dundées comme BICHE mais des pinasses, des canots, des plates, des bateaux de pêche, en bois quand même. Et sur le quai, des pêcheurs en bleus de chauffe avec le béret sur le crâne, des pêcheurs qui chaloupaient parfois un peu trop après la cotriade ...
Et BICHE ?
Biche ? C'était le dernier thonier de Groix. Il avait été construit aux Sables d'Olonne en 1934 pour Ange Stéphan, un "Grek" surnommé ... Ange Biche !
Après de nombreuses campagnes au thon, il fut acheté en 1956 par le Belgium Sailing Club pour servir de base au cercle nautique d'Ostende. Et puis, en 1967, il devint Anglais.
Il est racheté en 1991 par le port-musée de Douarnenez qui n'a pas les moyens de l'entretenir et l'abandonne en vasière en 2003.
"Les Amis de BICHE" sortent la coque de la vase en 2004 et l'amènent à Brest, aux chantiers du Guip, spécialisés dans la restauration des bateaux en bois. L'association lance un appel aux institutions (conseil régional et conseil général) ainsi qu'au mécénat privé et au public pour l'aider à restaurer le vieux thonier (budget : 1 350 000 €).
La restauration débute à Lorient en mai 2009. Elle durera 3 ans.
Mais peut-on vraiment parler de restauration ? Du vieux "BICHE", il ne reste que deux membrures et quelques pièces métalliques d'origine. Tout le reste a été construit à l'identique. Le nouveau Biche sera lancé en 2012.
32 mètres hors tout, 21 mètres de coque, 6,60 de largeur, c'est le thonier BICHE dans le port de Locmiquélic.
Quand BICHE pêchait le thon.
Le "BICHE" d'origine n'a été équipé d'un moteur que par un de ses propriétaires anglais. La pêche au thon par ses équipages groisillons a donc toujours été pratiquée à la voile.
Les marins partaient pour des marées de 10 à 15 jours. Ils commençaient en juin dans le golfe de Gascogne, se trouvaient au large de la Bretagne vers le mois d'août.
Ils suivaient la migration du thon germon. La campagne se terminait dans le Sud de l'Irlande au mois de septembre. A la mi-octobre, tous les thoniers étaient désarmés.*
*d'après Robert-Muller C., La pêche et la conserve du thon dans la Bretagne de l'Atlantique, Annales de géographie, Année 1936, volume 45, Numéro 256, p.375-398
Sources :
prospectus de l'association "les amis de Biche", Biche.com, et wikipédia
La pêche au thon. (maquette, musée des thoniers Etel).
Et aujourd'hui ?
Vu de l'extérieur, il a toute l'apparence de l'ancien thonier avec sa barre et ses gréements traditionnels. Avec sa coque blanche (les anglais l'avaient peinte en bleu) il est d'une rare élégance.
Images du pont et de la mâture '(diaporama: cliquer sur l'image pour les faire défiler à votre rythme) :
Zoom sur BICHE et ses gréements.
Et dans les cales ?
Auiourd'hui BICHE est équipé de moteurs et de tous les instruments modernes de navigation que nous avons découverts à l'arrière du bateau, là ou autrefois se reposaient les 5 marins de l'équipage.
Le mousse cuisinait dans le réduit à l'avant du thonier et y dormait dans un hamac.
L'ancienne cale à poissons au centre du bateau a été aménagée pour accueillir des passagers avec tout le confort nécessaire (cuisine, couchages, douche, toilettes).
Vous pouvez embarquer pour une marée au thon ou une petite croisière.
Cela vous tente ? Renseignements sur www.lebiche.com/
Merci a Jean-Claude Rosso et aux "amis du Biche" pour cette belle photo sous voiles (300 m2), tangons déployés.
En 2016, c'est le dernier thonier d'Etel , l'ARAWAK,
qui était à Sainte Catherine
(Locmiquélic)
Petite rétrospective:
L'ARAWAK, dernier thonier d'Etel, amarré au port de Locmiquélic
L'Arawak, le dernier thonier d'Etel était amarré au port de Sainte Catherine, ce samedi 9 juillet 2016. Construit aux Sables d'Olonne en 1954, ce bateau de 28 mètres de long (21 m de coque et 6 m de maître-bau) et de 70 tonneaux pratiquait la pêche artisanale, chalut en hiver et pêche au thon, à la canne en été et ceci jusqu'en 1985.
On peut naviguer comme autrefois en adhérant à l'association qui le gère depuis 1990 à Lormont près de Bordeaux où il est utilisé pour des actions sociales et culturelles.
Il est parti, au moteur, vers 16 heures juste avant que le soleil ne perce les nuages. Nous ne bouderons pas notre plaisir d'avoir pu l'approcher et le photographier tout en regrettant de ne pas avoir pu admirer ses 380 m2 de voiles déployées !
Diaporama :
Il est parti vers Brest. A une autre fois ! Ici ou ailleurs.
Les courses à la godille furent un grand moment de la fête du port de Sainte Catherine à Locmiquélic le 2 juillet 1917. Champions locaux et plaisanciers de passage se sont affrontés dans la bonne humeur devant de nombreux spectateurs groupés sur les quais. Avant de vous faire le compte-rendu de cette édition, nous vous proposons de jeter un regard sur le passé ...
C'est en 2016 que l'on a renoué avec une longue tradition. Ces courses sont en effet mentionnées en 1910 et 1912 dans la presse ancienne (le Nouvelliste). Des régates où s'affrontent des bateaux de pêche étaient alors organisées à Sainte Catherine par le comité des fêtes. En 1912, il est précisé que la course de canots à godille est réservée aux mousses de pêche. Le journal nous donnera le nom des champions : Jean-Louis Nézet, Le Sausse et Louis Evanno.
Après une longue interruption due à la guerre, c'est la Persévérante, la société coopérative de consommation, qui reprend le flambeau en 1923. Les régates, moins importantes ont alors lieu à la côte de Ty Douar avec, cette fois encore une course à la godille. La formule est reprise en 1933, toujours à Ty Douar. Il est tout à fait possible que d'autres courses aient eu lieu entre temps sans que la presse en parle.
A partir de 1934, date de la création de la fête des Langoustines, des courses à la voile et des courses à l'aviron sont annoncées mais on ne parle pas de godille ...
Il est bien évident que les mousses n'attendaient pas ces occasions pour se mesurer et il est probable que le port de Sainte Catherine, l'anse de Locmiquélic et l'anse de Nézenel furent le théâtre de nombreuses courses spontanées et improvisées et ce, bien avant que la presse ne s'en fasse l'écho.
Il faut bien admettre que les godilleurs que nous avons vus samedi étaient un peu et parfois beaucoup plus âgés que les mousses de 1912. Mais l'an dernier dans l'un des canots, il y avait un petit garçon qui, dans quelques années, sera peut-être en mesure de battre les vétérans d'aujourd'hui. Entre son père et sa mère, il était à bonne école.
Cette année encore des femmes ont aussi participé à la course. Autrefois, certaines savaient aussi ramer et godiller mais si elles participaient à ces courses, la presse n'en parle pas.
Bravo à tous.
course de godille 2017 - fête du port de Sainte Catherine à Locmiquélic.
Images de la course de godille en 2016 (Fête du port de Sainte Catherine à Locmiquélic)
Du rock, du trad., de la salsa et les tubes des années 80 ...
Il y en a eu pour tous les goûts.
La fanfare " LA BANDE A PAS D'AIR" vous a emmenés depuis l'EHPAD Le Gloahec jusqu'à la place du Centre où avaient été montés la scène et les chapiteaux de restauration avant de vous faire danser la salsa.
Après les groupes de rock FANCIFUL et NEW WAVE, SOUBENN vous a invités à vous prendre par le petit doigt pour quelques laridé, Hanter dro ou kas a-barh ...
La soirée s'est terminée sur les tubes des années 80.
Une bonne soirée avec une ambiance et des températures de chez nous !
petit diaporama
cliquez sur l'image pour faire défiler à votre rythme
(merci à Joël Cormier, B. Danigo et Joël Guillemoto pour leurs photos)
"Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi.
"canempechepasnicolas" se souvient : Dès le 17 juin 1940,
Vous avez peut-être un ou plusieurs ancêtres qui ont servi dans la Royale. Jean-Louis Danic qui deviendra le 1er maire de Locmiquélic était matelot-timonier en 1877. Nous avons cherché à savoir comment se passait la vie à bord à cette époque.
Petit extrait de la biographie que nous avons publiée :
Il se réveille au son du clairon, sort de son hamac qu’il accroche au bastingage avant de prendre son petit déjeuner (café, biscuit et rincette de cognac), il « s’lave à la baille » puis 3 heures durant, lave, fourbit et astique les cuivres de l’espace dont il est chargé : les timoniers aidés des mousses s’occupent plus précisément de « la propreté de la dunette, des porte-haubans d’artimon, des bouteilles (les toilettes des officiers situés à l'arrière du vaisseau), des galeries, des fanaux de signaux, des dômes, des habitacles, des peintures de panneaux arrière et des échelles arrière »[1].
A l’heure du changement de tenue « s’agit’ la foul’nue des solid’s mat’lots » qui vont subir l’inspection du capitaine annoncée par le clairon. Vient alors le temps de l’exercice de manœuvre. « Après la soupe,/ chacun fait d’ l’étoupe,/ à moins qu’il ne loupe/ une heur’ sous l’ciel clair ». Aux repas, on s’assure que les timoniers sont bien servis les premiers, car tous doivent être à leur poste pendant les repas en rade[2]. Selon Yann Nibor*, la nourriture (lard et viande bouillie, biscuits et fayots) « est sain’, copieuse et bonne, et nul ne s’en plaint à bord [3] (sic)». Ces hommes issus de milieux très modestes n’ont pas été habitués aux ortolans !
Un moment de repos où on peut fumer sa bouffarde avant la prière qui précède la lecture des punitions, à 11 heures 30 précises. Au coup de sifflet du maître d’équipage, les matelots se précipitent au bastingage pour saisir leur hamac. Ils descendent l’accrocher au croc avant de remonter bien vite sur le pont « écouter un conte/ qu’un vieux loup raconte/ près d’ l’écoute de focs »[4].
* Yann Nibor, né en 1857, auteur- compositeur -interprète. Il a écrit de nombreuses chansons inspirées de sa carrière dans la marine
Pour tout savoir sur la carrière de Jean-Louis Danic, qui servit dans la Marine de 1872 à 1905, procurez vous le hors-série N°2. Bon de commande à télécharger en cliquant sur le lien :
Vous aimez peut-être déguster les langoustines nature avec une tartine beurrée. Mais comme tout hôte qui se respecte, vous ne les serviriez pas à vos invités sans un grand bol de mayonnaise, mayonnaise-maison, bien sûr.
Autrefois, on ne la trouvait ni en tube ni en pot, il fallait donc bien prendre la fourchette pour la préparer même quand on n’était pas un cordon bleu. Et pour la maman de Marie-Laure*, c’était une véritable épreuve.
La veille, elle avait pris soin de sortir au moins deux œufs du frigo parce qu’elle la réussissait rarement du premier coup et au moment de se lancer dans la délicate opération, elle fermait soigneusement portes et fenêtres. La mayonnaise, selon elle, n’aimait pas les courants d’air.
Le moindre souffle risquait de tout compromettre et Marie-Laure appelée à la rescousse devait tourner la tête tandis qu’elle tenait fermement le bol à bout de bras ! Il lui était aussi interdit de parler. Pas question que son haleine vienne troubler la préparation !
BNF, gallica (ouest-éclair, 01 avril 1925)
Le stress aidant, le mélange refusait catégoriquement de monter et il fallait se résoudre à employer un deuxième œuf avec généralement plus de succès !
On pouvait enfin respirer !
Bien entendu, il n’était pas question de se lancer dans l’opération si l’une ou l’autre était « indisposée ». Le désastre était alors assuré. En cas d’absolue nécessité, il fallait trouver une âme charitable pour réaliser la sauce.
Et Marie-Laure de soupirer : « Dire que ma mère est morte sans avoir su qu’avec un peu de moutarde, elle aurait réussi sa mayonnaise à tous les coups, qu’elle ait eu ses règles ou pas ! »
Les cuisinières d'aujourd'hui ne connaissent pas leur chance !
Vous vous souvenez sans doute du mariage d'amour de Philomène Jouan, cette jeune institutrice de Locmiquélic qui épousa Jean Marie Alexandre Georgeault le 21 octobre 1881 à Riantec. Elle avait 20 ans.
Moins de 10 mois plus tard, le 10 août 1882, jour de la Saint Laurent, naquit une petite Virginie qui porta aussi les prénoms de ses parents (Virginie, Philomène, Alexandrine, Marie).
C'est, cette fois encore, grâce à un de ses poèmes, que nous avons connaissance de ses sentiments en ce jour de bonheur où elle "presse sur [son] coeur sensible, le frêle nouveau-né qui lui devra la vie".
Nous avons choisi de vous proposer trois strophes de "La Saint Laurent de 1882", un long poème dédié "aux jeunes mères", trois strophes qu'elle fera aussi apprendre à ses élèves, celles où elle s'interroge sur la différence entre les mots "Maman" et "Mère" et ce qu'ils expriment :
Philoména Georgeault - Jouan Institutrice et poète A Locmiquélic, rares sont sans doute les personnes qui se souviennent de Philomène Jouan (1861-1937). Elle apprit pourtant à lire, écrire et...