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Publié par Marylis Costevec

carriole dessinée par J.C. Provost

La fabrication des carrioles.

Dans "Roulez, jeunesse", Jean Claude Provost vous a raconté comment il dévalait le Grande rue de Locmiquélic dans une carriole. Il vous donne aujourd'hui toutes les explications nécessaires pour en réaliser une à votre tour :

"Les carrioles étaient fabriquées avec du matériau de récupération, comme les caisses en bois qui servaient à décharger le poisson au port de pêche de Lorient.

Ces caisses étaient très solides et construites avec des planches épaisses. Deux anses en cordage traversaient la partie haute de la paroi de la largeur des caisses, permettant de les accrocher à un croc et de les hisser avec leur contenu de poissons, hors de la cale du bateau pour être déposées sur le quai. Aux extrémités des anses de cordage, des nœuds les empêchaient de filer.

Certaines caisses, pour des raisons inconnues (maladresse, cordage usé … ?), tombaient à l’eau et s’échouaient sur le rivage au gré des marées.

Les anses en cordage, sortes de poignées, ne nous étant d’aucune utilité, nous nous en débarrassions, puis nous fabriquions un timon avec une simple planche de récupération (comme tout le reste d’ailleurs), que nous fixions avec des pointes d’environ 60 mm de long, sous la caisse, dans le sens de la longueur de celle-ci, en le laissant largement dépasser.

Les roues provenaient de poussettes ou de landaus réformés et, lorsque leur longueur nous convenait, nous récupérions également les axes de roues ; sinon des barres de fer faisaient l’affaire. Le problème était d’empêcher les roues de se déboiter… Nous avions plusieurs techniques pour les maintenir :

  • à l’aide de ligatures en fil de fer : solution peu probante
  • par perçage : trop compliqué
  • par matage des extrémités des axes : pas très esthétique, mais efficace.

Nous fixions alors les axes garnis de roues, sous la caisse (pour l’arrière) et sur la traverse de direction (pour l’avant) par des gros clous recourbés de part et d’autre de l’axe.

Les traverses de direction étaient maintenues au timon par un boulon d’un gabarit d’environ 8 ou 10 mm de diamètre (fallait qu’ ça tienne !). Une ou plusieurs rondelles placées entre le timon et la traverse de direction limitaient le frottement.

Une ficelle, dont les deux bouts étaient attachés à des pointes recourbées (positionnées en quinconce), clouée aux extrémités de la traverse de direction, servait de guide et permettait d’orienter la carriole quand, assis dedans, on se laissait aller dans les descentes. Cette rêne improvisée servait aussi à remorquer la carriole dans la montée ou à transporter quelques objets …

Comble de sophistication, on installait parfois un volant : une roue supplémentaire faisait l’affaire ! Mais il fallait la trouver ! Elle était maintenue par une simple pointe enfoncée dans le panneau avant de la caisse. La ficelle était attachée de part et d’autre de la roue qui servait de volant. Par rotation du volant, la traverse pivotait et orientait la carriole."

Ingénieux, non ? Vous aurez peut-être un peu de mal à trouver les matériaux d'origine mais il est possible d'en trouver d'autres. Nous vous déconseillons toutefois de faire vos essais dans la Grande rue. ... Amusez-vous bien et n'oubliez pas les casques !

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