L'Histoire de Locmiquélic par petites touches et par le petit bout de la lorgnette. Des petites chroniques vous faisant part de nos recherches sur les lieux, les gens, les traditions. Des anecdotes et des études plus approfondies au gré de notre fantaisie. Et, puisque l'histoire se construit tous les jours, un regard sur l'actualité et des annonces d'événements ...
Le spectacle est familier, les pétroliers accostent régulièrement à Kergroise pour livrer les carburants dont nous avons besoin.
Ce vendredi 15 février, vers 13 heures, c'est HAFNIA SUNDA, tanker de 184 mètres sur 28 de maître-bau, battant pavillon de Singapour que nous avons vu disparaître derrière l'île Saint-Michel ! Quelques instants plus tard, sa proue apparaissait devant Keroman.
Il était assisté des deux remorqueurs du port, le pilote-lamaneur était certainement à la barre :
Il s'est rangé très lentement le long du quai :
Bientôt, le sablier ANDRE L., bien connu dans la rade est passé devant HAFNIA SANDA, après avoir déchargé sa cargaison de granulats marins au Rohu :
Et puis, le courrier de Groix, BREIZH NEVEZ, revenant de Lorient à longé le pétrolier :
De Normandèze, on peut mieux apprécier la longueur de la "bête" :
HAFNIA SUNDA arrivait de Vysotsk (Russie)qu'il avait quitté le 8 février avec près de 33000 tonnes d'hydrocarbures.
S’il ressemble au pastéis de nata, ce petit gâteau portugais qui est aujourd’hui à la mode, le lampion est plus généreux et sa garniture est quelque peu différente.
Vous pouvez trouver encore assez facilement chez les boulangers du coin, cette gourmandise qu’on mange chez nous au moins depuis le début du XXème siècle. Le lampion figure, en effet, avec le pommé et le far, dans la liste des pâtisseries que Henri-François Buffet (1907-1973) dégustait dans son enfance*. Dans les années 50, on pouvait s’en procurer dans les boulangeries de la Grande Rue à Locmiquélic.
Depuis quelques temps, nous en recherchions vainement la recette … Alors quand
le service du patrimoine de Lorient a proposé une animation sur ce gâteau dans le cadre des deiziou , nous n’avons pas hésité !
Bien sûr, nous partageons avec vous les informations que les animateurs nous ont apportées.
L’origine du lampion
Son origine reste assez mystérieuse. Sa présence est attestée tout autour de Lorient mais aussi à Pluvigner, Vannes et Pontivy. Il semblerait qu’un de ses cousins aurait été dégusté dans la région de Douarnenez sous l’appellation de polig amann (petit Pol de beurre), ce qui le relierait à la tradition des mardis-gras ( Polig est le surnom qu’on donne là-bas au diable et ce jour-là, on y enterre son effigie) …
Son appellation pourrait être rattachée à une tradition festive : sa forme rappelle celle d’un demi-lampion, ces lanternes qui éclairaient les retraites aux flambeaux lors des fêtes d’autrefois.
Les lampions de Lorient
Le boulanger de la rue de Merville appelle lampions des petits fars aux raisins secs qu’il fait cuire dans des moules à brioche. Pas de secret, ça, on sait le faire !
Mais s’il simplifie au maximum, ce boulanger est peut-être celui qui est le plus près du lampion de notre enfance ! Une amie interrogée s’était exclamée : « Ma mère en rapportait toujours quand elle allait à Lorient : c’est du far qu’il y avait dedans ! »
La dégustation
Ce dimanche, nous avons eu le plaisir de déguster les productions de deux autres boulangers lorientais, qui ressemblaient bien à ceux que l’on connaît de ce côté de la rade, deux gâteaux assez proches mais pas identiques. Les uns étaient cuits dans des moules à muffins et s’éloignaient donc un peu de la tradition locale. Les autres étaient bien cuits dans des moules à brioche et la pâte feuilletée était garnie d’une crème qui s’apparentait au flan pâtissier.
On a pu juger de l’équilibre entre le croustillant du feuilletage et le moelleux de la garniture :
les avis des testeurs étaient partagés, bien entendu ! A chacun sa recette et à chacun ses goûts !
La recette ! La recette ! La recette !
Tout de même, nous attendions cela ! La voilà (enfin voilà une recette) !
Il ne reste plus qu’à s’y mettre :
Les ingrédients pour 6 lampions :
- Pâte à brick ( euh ? nos ancêtres connaissaient ?) ou pâte feuilletée (là, OK !)
- 50 grammes de beurre
- 50 grammes de sucre
- 2 g de sel (ou alors du beurre salé ?)
- 125 grammes d’œufs entiers (2 ou 3 selon la taille)
- 50 grammes de farine
- 10 grammes de cardamone
- 4 centilitres de rhum brun
- 10 centilitres de crème fleurette
- 25 cl de lait entier
Préchauffer le four à 165°
Beurrer les moules, étaler la pâte feuilletée très finement ( 2 à 4 mm d’épaisseur), la découper et la disposer dedans.
Mélanger le sucre, le sel et les œufs, ajouter la farine, la cardamone, le rhum et fouetter jusqu’à ce que la pâte soit lisse. Délayer avec la crème puis le lait.
Verser le mélange sur la pâte feuilletée jusqu’à 1 cm du bord. Faire cuire 30 minutes.
Saupoudrer de sucre glace ou bien garnir de citrons confits. Il a aussi été suggéré d'ajouter des raisins secs : dans la pâte alors ?
Même si nous ne procédons pas ainsi pour faire le far, cela paraît effectivement assez proche, avec beaucoup d'oeufs quand même. Et de nos jours, on met souvent moins de sucre ...
Allez, au travail, régalez famille et amis et donnez-nous des nouvelles.
Bon appétit …
* Buffet Henri-François Buffet , En relisant leurs lettres , éditions Bahon- Rault , Rennes, p.147.
Où en trouver dans le Pays de Lorient : Boulangerie de Kerroch (Patrick et Maryvonne Sivy) boulangeries-pâtisseries (artisans) 8 rue du Dolmen 56270 PLOEMEUR 02 97 82 91 44 Marc Le Dorse Centre ...
C’est à la fin du mois de janvier 1919 qu’arrivent en gare de Lorient de gros contingents de soldats démobilisés. L’accueil se fait de plus en plus chaleureux au fil de jours :
Voilà plus d’une semaine qu’il ne se passe pas de jour qu’il ne nous arrive en gare des détachements de soldats du front (…) ramenés à leurs dépôts lorientais pour y être déshabillés et démobilisés.
À chaque fois, notre excellente musique du 62ème sous la direction de son dévoué chef, M. le tambour-major Jollois, s’en va les prendre à la gare, d’où ils sont dirigés en général sur la caserne Bisson.
Les sympathies se manifestent à chaque fois plus chaleureuses à chacune de ces arrivées, et les ovations que recueillent nos poilus de la Grande Guerre enfin rendus à leur foyer vont toujours crescendo… et à très juste titre.
Aujourd’hui, nous est arrivé un nouveau détachement du 88ème territorial. Il a été reçu avec le même cérémonial. Mais il a semblé à beaucoup de bons esprits, inspirés du plus pur sentiment patriotique, que ce n’est pas encore de cette façon, vraiment trop discrète et effacée, que l’on devrait recevoir nos vainqueurs.
À la vérité, l’on commence à dresser sur le parcours de nos « victorieux » des mâts de fête auxquels sont hérissés des drapeaux et des oriflammes tricolores.
Mais ce ne sont là que des témoignages muets, abstraits. Ne pourrait-on les rendre plus concrets, plus « saute aux yeux » en convoquant (…) nos sociétés de tir, notre jeunesse des écoles (…) qui, jointes à des piquets de troupes en armes rendraient les honneurs à tous ces braves gens qui (…) s’en retournent à la vie civile dans laquelle au moins momentanément, beaucoup appréhendent de ne plus retrouver la situation qu’ils occupaient au moment où la mobilisation les a appelés aux frontières.