Publié le 30 Avril 2023

Aujourd'hui, premier mai 2023, nous vous proposons de revivre la journée du 1er mai 1933 avec François Le Levé, syndicaliste né à Locmiquélic le 13 novembre 1882.

On a plutôt l'habitude d'honorer chez lui, la mémoire d'un résistant, déporté au camp de concentration de Neuengamme en juillet 1944 qui mourut d’épuisement au cours de son rapatriement vers la France le 20 juin 1945. Il avait 62 ans.

Au moment de son arrestation, il était le représentant du mouvement syndical au Comité Départemental de Libération à Vannes.

 

Le 1er mai 1933

 

En 1933, François Le Levé était secrétaire général des travailleurs du port de Lorient et secrétaire général de l'Union Départementale.
 
Le meeting

Ce jour-là," les syndicats confédérés avaient mis sur pied un programme complet pour célébrer dignement le 1er mai (...)"

2500 (selon LE RAPPEL) ou 800 (selon Le NOUVELLISTE) "travailleurs de toutes les professions assistaient au meeting de la salle des fêtes."

La salle des fêtes était située sur le cours des quais à Lorient.

"Une trentaine d'unitaires (membres de la CGTU, minorité révolutionnaire communiste) qui s'étaient rassemblés à la bourse du travail sont arrivés en cortège, drapeaux en tête à la salle du cours des quais. Mais apprenant que la parole ne leur serait pas accordée", ils n'y pénétrèrent pas. Valière , un des militants communistes, grimpé sur une fenêtre pour haranguer la foule fut arrêté par les agents mais ne fut pas conduit au poste de police grâce à l'intervention d'un confédéré.

" François Le levé fut le premier à prendre la parole pour remercier le très nombreux auditoire et préciser le sens et le portée de la manifestation".
Il céda la parole à Michaud, secrétaire de la fédération nationale des travailleurs de l'Etat, délégué de la CGT qui expliqua les raisons de la revendication essentielle de cette journée : la semaine de 40 heures. Il précisa aussi comment la CGT entend réaliser l'unité syndicale.

Le défilé

Les assistants retrouvèrent les Unitaires à la sortie de la salle et le cortège, encadré par un service d'ordre très sérieux, se forma rapidement et se mit en marche sous treize bannières différentes. Les principales artères de la ville furent parcourues par les manifestants qui arboraient le brin de muguet et l'églantine rouge à la boutonnière et chantent des refrains révolutionnaires. La dislocation eut lieu à la Bourse.

Après-midi festif

Les militants et leurs familles se retrouvèrent l'après-midi pour des réjouissances au parc de Soye. Le journal LE RAPPEL félicite notamment les artistes et la chorale de la société de production ouvrière  applaudis par "Un public joyeux et animé".

 

Sources :

https://maitron.fr/spip.php?article154007

LE RAPPEL DU MORBIHAN et LE NOUVELLISTE du MORBIHAN

 

 

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Rédigé par Marylis Costevec

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Publié le 20 Avril 2023

Si quelques rares personnes se souviennent encore des pylônes qui se dressaient sur la montagne du fort, haut lieu de l'histoire de Locmiquélic, elles ne seraient sans doute pas capables de vous raconter les controverses qui ont accompagné leur érection.

C'est cet élément de l'histoire de notre commune que nous venons de découvrir et que nous nous proposons de vous raconter

Une station TSF à Lorient !

En feuilletant la presse ancienne, on apprend que la station fut d'abord implantée sur la tour du port, encore appelée tour de la découverte ou tour des signaux, le nom qui convient le mieux à l'usage pour lequel elle fut conçue dès le XVIIIème siècle.

En effet, en août 1906, le journal L'ARVOR informe ses lecteurs qu'un appareil de télégraphie sans fil a été installé au sommet de la tour de la Découverte. Il permettra de communiquer avec Belle-Ile, Quiberon, Saint-Nazaire et même Rochefort.

Le journal annonce que des essais de communication avec le port de Brest sont projetés même si l'on craint que "les Montagnes Noires, plus élevées au dessus du niveau de la mer que la tour" de 55 mètres qui s'élève sur la montagne du Faouédic, "ne gênent les communications."

Les craintes étaient fondées !

 

La tour du port ne put pas transmettre les dépêches à l'appareil installé sur le sémaphore du parc au duc de Brest :

"Un spécialiste, le lieutenant de vaisseau Seygnette, tenta d'envoyer des télégrammes mais "les ondes hertziennes venaient se briser contre les sommets" des Monts d'Arrée ! A l'évidence, cela ne passait pas ! Il fallait trouver une solution.

Tranfert à Pen Mané :

 

On réunit une commission composée "d'officiers de marine compétents" qui décida d'édifier, sur le vieux fort de Pen Mané qu'on venait de déclasser, deux pylônes de 70 mètres de haut qui seraient construits à Cherbourg.

 

Une solution qui ne fit pas l'unanimité !

 

Le chroniqueur émet des réserves à propos de la solution retenue qu'il trouve "très anormale" :

- Il estime que la tour de la découverte aurait pu être surélevée à moindre frais.

- Il prétend que le terrain du fort de Pen Mané n'appartient pas à la Marine comme il est dit mais bien à un particulier. Il s'imagine que le choix  a été l'objet de pots de vin ou tout au moins de favoritisme !

- -Il regrette que le système n'ait pas été installé sur la commune de Lorient et que par conséquent, il nécessiterait des travaux supplémentaires. Il évoque l'immersion d'un câble sous-marin, "une ramification qui devrait s'implanter sur la télégraphie réelle" destinée à relier le site à la sous-préfecture maritime de Lorient.

Bien évidemment nous n'avons pas les compétences requises pour juger de ces critiques.

En tout état de cause, les pylones furent implantés sur notre "montagne" et assurèrent les communications à bien plus longues distances au fur et à mesure des progrès de la technique et ceci jusqu'à la seconde guerre mondiale.

-

Sources

L'ARVOR, 29 août 1906

L'ARVOR, 17 avril 1908

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #Histoire Nationale., #histoire maritime, #patrimoine

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Publié le 7 Avril 2023

La fontaine
monumentale
de Lorient

Réalisée en 1875 d'après les plans de l'architecte Stephen Gallot, cette fontaine monumentale était située à l'angle de la rue du Morbihan (aujourd'hui rue Maréchal Foch) et le la rue Paul Bert. Grandement endommagée pendant la seconde guerre mondiale, elle a été livrée aux démolisseurs en 1957.

Elle était aussi appelée fontaine Neptune car Auguste Nayel y avait sculpté le dieu armé d'un trident et chevauchant trois dauphins qui déversaient l'eau dans la vasque.

Et l'école publique de Locmiquélic ?

(photos ci-dessous)

Elle a aussi été construite d'après les plans de Stephen Gallot comme plusieurs écoles de Lorient (ancien groupe scolaire de Merville, école des garçons de la rue du Couédic et école des filles de la rue de la mairie, école de Keryado) et de la région lorientaise (Celles de Larmor-plage, de Locmiquélic et de Riantec notamment).

 

Phare de Bretagne (Le) du 11/01/1895

 

 

Elle fut aussi endommagée pendant la seconde guerre mondiale, ce qui entraîna des modifications : surélévation des tours des extrémités en particulier.

Elle a, elle aussi, été entièrement démolie (en 2017).
et remplacée par un bâtiment moderne.

A Riantec, on a  aussi construit une école plus adaptée à l'enseignement d'aujourd'hui mais l'ancienne école a été conservée et a changé de fonction.

On y trouve la bibliothèque municipale et des logements.

STEPHEN GALLOT

 

Né à Vire en 1843, Stéphane Louis Octave Gallot arrive à Lorient en 1873 où il ouvre un cabinet d'architecture. Architecte municipal, il créera les plans de nombreuses constructions.

Il ne reste, semble-t-il, à Lorient que l'immeuble haussmanien situé à l'angle de la rue du port et du cours de la Bôve et l'ancienne école de Keryado inaugurée en février 1889 comme celle de Larmor.

Ils dessinera aussi les plans du quartier de la Nouvelle ville que les habitants de Locmiquélic verront sortir de terre.

Il décède en avril 1931 et il lui est rendu hommage dans de nombreux journaux locaux.

Écho du Morbihan, de Basse-Bretagne, de l'Ouest (L') du 04/04/1931

Quelques bâtiments aujourd'hui disparus :

groupe scolaire de Merville

 

Une exposition à l'Hôtel Gabriel

Pour en savoir plus sur cet homme et deux autres Lorientais remarquables (Auguste Nayel et Victor Massé), nous vous conseillons de visiter l'exposition qui leur est consacrée à l'hôtel Gabriel jusqu'au 30 avril 2023.

SOURCES :

https://patrimoine.lorient.bzh/histoire/architecture/patrimoine-mobilier/sculptures-disparues

https://agorha.inha.fr/ark:/54721/a25bf454-f1bb-4111-8628-5d62c122c301

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Rédigé par Marylis Costevec

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Publié le 5 Avril 2023

Nous vous emmenons en 1891. Les anciennes coutumes liées à la Semaine Sainte sont encore en vigueur (Elles seront interdites en 1900 pour les bâtiments de la Marine, donc quelques années avant la loi de séparation des églises et de l'Etat).

En rade, tous les navires "portent le deuil de la mort du Christ" :

"Les navires de commerce français et étrangers amarrés aux quais ou mouillés en rade, ont tous sans exception, le pavillon national en berne. Le yacht Fleur-de-Lys, capitaine Montagné, a de plus ses vergues en pantenne*. Il en est de même des navires de l'Etat en rade et dans le port."

L'artillerie de marine tire un coup de canon toutes les demi-heures."

Les bâtiments du port ont mis le drapeau en berne :

"Aux bureaux du port, des douanes, de l'octroi, aux tentes de la compagnie des bateaux à vapeur à hélice du Nord, au siège de la Société Nautique, etc..., partout le pavillon n'est hissé qu'à mi-hauteur. Il en sera ainsi jusqu'à demain matin dix heures, au moment où, comme disent les enfants, les cloches reviennent de Rome, sonnant à toute volée l'alléluia, l'annonce des grandes fêtes de Pâques."

 

vergues en pantenne : mises volontairement en désordre en signe de deuil

Sources :

L'Avenir de la Bretagne, 28 mars 1891

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #traditions, #histoire maritime

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Publié le 1 Avril 2023

On brûle des pneus au quai des Indes (24 mars 2023) ...
On brûle des pneus au quai des Indes (24 mars 2023) ...

On brûle des pneus au quai des Indes (24 mars 2023) ...

Cette année (2023), les pêcheurs lorientais sont en colère et le font savoir en bloquant l'arrivée des vedettes au quai des Indes parmi d'autres actions.

Voilà plusieurs jours que le poisson se fait rare sur les étals. Les poissonneries sont fermées ...  :

On se rend bien compte, si on n'en avait pas conscience, que c'est toute une filière qui est touchée.

Il semblerait que dans cette période d'intenses revendications sociales tous azimuts, les usagers soient globalement compréhensifs et modifient leurs habitudes sans trop renâcler.

Ironie des temps : on les fait passer par le port de pêche !

 

Un rude métier depuis toujours

(Et à Locmiquélic, on sait de quoi on parle !)
 

Alors aujourd'hui, on se contentera d'une petite friture en chocolat en fredonnant,peut-être, cette chanson écrite en 1888 par Emile Herbert (auteur très prolifique qui a écrit, entre autres et dans un autre style : Viens poupoule, la fille du bédouin et... ça va, ça vient !)

 

Emile Herbel (1863 -1822)

Une chanson que nos ancêtres ont pu lire dans Le Phare de Bretagne  du 17/08/1888

 

 

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #fêtes calendaires

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