Publié le 23 Février 2022

Le 25 février 2021, Locmiquélic apprenait le décès de Blanche HENRIO (née LE BIHAN). Elle avait 96 ans.

Et chacun de se souvenir et de lui rendre hommage :

« une femme formidable, dynamique, gentille, qui aimait partager, toujours au service des gens…

-  une femme qui m’a beaucoup appris … 

- une Grande Dame...»

On s’est rappelé l’avoir croisée à la bibliothèque municipale, aux bals costumés des écoles … On l’a revue accompagnant les promenades scolaires et  dans le car qui menait les enfants aux cours de natation qu'elle avait organisés à la piscine d’Auray.

 

On s'est souvenu de sa présence au centre culturel qu’elle a contribué à créer et où elle fut animatrice. Les ateliers de travaux manuels qui y fonctionnaient sous sa houlette depuis 1973 (au sein du Comité de coordination des oeuvres scolaires et post-scolaires des écoles publiques) furent intégrés au PLL (Patronage Laïque) en 1990 : la section ART et TRADITION qui fonctionne toujours était née.

Elle est élue au conseil municipal en 1959 et, en 1965 elle sera la première femme à occuper un poste d’adjointe à Locmiquélic, celui des affaires sociales.

une séance de travail du conseil municipal

 

Elle travailla à la création du premier foyer logement du canton devenu un Ehpad, établissement où elle décida de terminer sa vie, une vie bien remplie.

 

Le 2 décembre 2021, le conseil municipal décidait d’honorer sa mémoire en donnant son nom à l’une des rues du petit lotissement qui sera construit en face de l’école publique.

Une décision saluée par tous et en particulier par le Comité d'Histoire qui ne manquait pas de faire appel à ses témoignages (Son mari, Roger Henrio en a été un des membres fondateurs).

Merci  Blanche.

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #Personnages, #femmes

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Publié le 14 Février 2022

Une visite inopinée de ce beau trois-mâts nous offre l'occasion de parler de ce nom emblématique qui parle particulièrement aux habitants de Locmiquélic.

LE FRANÇAIS

Construit au Danemark en 1948, il naviguait autrefois sous le nom de Kaskelot.

En 2018, son nouveau propriétaire (Frédéric Lescure) l'a baptisé LE FRANÇAIS, en hommage au bateau de Jean-Baptiste Charcot. C'est sur ce trois-mâts de 32 mètres qu'en 1904 l'explorateur navigua jusqu'en Antarctique (une expédition de 9 mois). Le bateau qui avait bien failli s'appeler "POURQUOI PAS ?" comme les précédents navires du navigateur (un nom plus célèbre) fut vendu à la fin du voyage.

Sur LE FRANÇAIS de l'époque, parmi les 19 membres de l'équipage, il y avait un jeune matelot qui a laissé des souvenirs à Locmiquélic et qui y est enterré, un matelot qui a suivi les traces de son capitaine et mené (en 1908), avec son frère Henri, une expédition dans les mers australes qui lui permit d'explorer et de cartographier les Îles Kerguelen :

Raymond Rallier du Baty (1881-1978).

 

Par Georges Clerc-Rampal — Clerc-Rampal, G. (1913) Mer : la Mer Dans la Nature, la Mer et l'Homme, Paris : Librairie Larousse, p. 16, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=43141105

 

LE FRANÇAIS d'aujourd'hui

Le Français à Lorient Kéroman le 13 février 2022.

LE FRANÇAIS d'aujourd'hui (47 mètres) s'inscrit dans la lignée du commandant Charcot et s'est donné comme mission de faire connaître, aimer, respecter les pôles et sensibiliser sur le réchauffement climatique.

Il est très présent dans les ports et sur les côtes françaises et européennes où il mène une activité pédagogique en accueillant à bord des visiteurs grand public et des élèves.

Il projette des expéditions scientifiques  (tous les deux ans ) en région polaire pour effectuer "des campagnes de mesure (...) en partenariat avec les instituts de recherche".

https://lefrancaistemoindespoles.fr/

grimper dans la mâture, sous la pluie (13 février 2022 à Lorient-Kéroman)

 

L'escale technique

A partir du 17 février, il a été procédé au démâtage du navire qui a été sorti de l'eau le 21 février.

Bientôt un bateau tout beau !

 

Pour en savoir plus sur l'histoire du bateau amarré aujourd'hui (13 février 2022) à Lorient-Kéroman, cliquez sur le lien ci-dessous. Vous découvrirez les photos et pourrez lire l'article écrit lors de son passage à Lorient en juillet 2021.

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #patrimoine, #bateaux, #histoire maritime, #vieux gréements

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Publié le 12 Février 2022

Hier,

Bien sûr, ce n'est plus comme avant, du temps où les ménagères se retrouvaient dans la rue des lavoirs avec leurs cabas et paniers.

On y trouvait tout. On achetait aussi bien les torchons ou le dernier ustensile-miracle du camelot (toujours très entouré) que la pièce de tissu qu'on apporterait chez la couturière qui vous confectionnerait une robe à vos mesures. On emportait les légumes ou le pâté, le steak de cheval ou les petits biscuits surmontés d'un tortillon de sucre rose, jaune ou vert, les chaussettes et les bas,  les casquettes et les bérets basques, les caleçons et les gilets molletonnés bien chauds et les corsets roses à lacets, et puis la blouse, forcément, l'indispensable blouse qui protégeait les vêtements...

il y avait aussi la boutique à 100 francs où vous trouviez les aiguilles et les boutons, les piles ou les peignes, les pinces et les barrettes, les briquets et les cordes à sauter, les pousse-pousse et les billes, les boules et les balles...

(...)

Aujourd'hui

C'est juste un petit marché dans la grande rue, un petit marché alimentaire apprécié surtout des retraité.e.s qui s'offrent un brin de causette avec les commerçants et les connaissances en remplissant leur panier.

Ce vendredi 11 février, il faisait un peu frisquet avec un ciel bien dégagé, de quoi nous inciter à acheter les charentaises pour réchauffer nos petons en rentrant (fallait en profiter, la marchande n'est pas toujours là !)

On trouvait aussi tout ce qu'il faut pour les repas du week-end : le fromage et la charcuterie, les légumes de saison qui n'avaient pas traversé les océans, du chou de Lorient, des carottes, des patates et des oignons (à nous le friko kaol)...

...les huîtres de la rivière d'Etel (Tiens ! Une nouvelle tête mais les mêmes huîtres qu'avant!).

Il fallait un peu patienter pour emporter les crêpes, la tradition du vendredi...

Un p'tit tour au marché ? C'est le vendredi matin à Locmiquélic !
Un p'tit tour au marché ? C'est le vendredi matin à Locmiquélic !

 

Et comment résister aux odeurs exotiques qui se répandent autour de l'étal de Fordice Juvenal Bama, le traiteur congolais (Congo Brazzaville !) qui fait voyager les papilles en vous proposant poulet yassa ou au curry, mafé, tajine, couscous, acras et de délicieux mini-chaussons aux pommes sucrés-salés ?...

 

Le marchand de fruits avait pris des vacances alors pour le dessert, les gourmands se sont offert une part du gâteau breton aux myrtilles proposé par ... le charcutier !

C'est sympa le marché ! Prenez un peu de temps et ... VENEZ !!!

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #vie locale, #à boire et à manger, #lieux, #scènes de rues, #commerce

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Publié le 10 Février 2022

Nous reprenons notre petite chronique alimentée par les recherches de Benead et Brewal qui nous plongent dans une époque où les Minahouets utilisaient des mots et des expressions bretonnes de manière spontanée et très courante !

Aujourd'hui, nous avons choisi des mots doux à glisser au creux de l'oreille : c'est de saison !

Vous retrouverez aussi leur étymologie (d'après le dictionnaire d'Albert Deshayes)

 

Les petits mots doux
Franck Nohain (BNF gallica)

 

Kaille

« Kailh », orthographe actuelle en breton.

Signifie « vaurien », « canaille ». Il est affectif quand il désigne un enfant ou un adolescent.

Exemple : «Venez ici, kailh ! »

« Ah çuiçi avait des yeux kaille » (des yeux malicieux)

 

étymologie : Du français (fin XVe siècle)

 

Koko

«Ko(ant)-Ko(ant) », orthographe actuelle en breton.

Du mot breton « Koant », qui signifie «jolie, gentil, mignon ».

Exemples : « T'étais venu ko ? » (t’étais venu mon mignon/mignonne)

« Ca va ko ? »

« Il est koko » (il est mignon, gentil)

 

étymologie : De l’ancien français cointe (XIe siècle)

 

Me « loch »

« Ma lost », orthographe actuelle en breton.

Ce mot pourrait venir de « ma queue » mais en breton c'est une expression affective que l'on dit aux enfants, quelqu'un de mignon, quelqu'un de « koko ».

Ma limace ? Nom de poisson ? (Voir article de 1922 ci-dessous)

Exemple : « Viens ici me loch »

 

Me logodèn

« Ma logodenn », orthographe actuelle en breton.

Terme affectif, utilisé avec les enfants, comme « Me loch ». Cette expression veut dire « ma souris » en français.

étymologie : Ma logodenn : Ma + Logod + -enn

Ma : vieux breton : ma ; cornouaillais : ma ; gaulois : mon ; du celtique *mon-

Logod : vieux breton : Locot ; cornouaillais : logos ; gallois : llygod, vieille irlandais : luch ; gaulois : lucot- ; du celtique *luc-oto-

-enn : marque du singulatif. Procède du vieux breton : -in au masculin et -en féminin.

 

Me logoden bin doul

« Ma logodenn-benn-doull », orthographe actuelle en breton.

Terme affectif, utilisé avec les enfants qui signifie « Ma chauve-souris ».

étymologie :

Ma logodenn-benn-doull : Ma + Logod + -enn + Penn + Toull

Ma : vieux breton : ma ; cornouaillais : ma ; gaulois : mon ; du celtique *mon-

Logod : vieux breton : Locot ; cornouaillais : logos ; gallois : llygod, vieille irlandais : luch ; gaulois : lucot- ; du celtique *luc-oto-

-enn : marque du singulatif. Procède du vieux breton : -in au masculin et -en féminin

Penn : Cornouaillais : penn ; Gallois : pen ; Irlandais et Gaélique : ceann ; gaulois : penno-, du celtique kwenno-

Toull : Cornouaillais : toll ; Gallois : twll ; Irlandais et Gaélique : toll ; du celtique : tuc-slo-

à propos de " me loch "

On a manifestement des doutes sur sa signification ! mais qui a connaît encore ce poisson qui était pêché autrefois dans la région ?

(Nouvelliste du Morbihan (Le) du 17/02/1922)

 

Liens vers les chapitres précédents :

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #patrimoine

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Publié le 10 Février 2022

On ne dira jamais assez combien l'oeuvre de Philoména Georgeault-Jouan nous apporte d'informations sur la vie à Locmiquélic à la fin du XIXème siècle et sur l'univers d'une toute jeune femme de l'époque  : elle n'a pas trente ans quand elle publie "Rêves, Sourires, Larmes", ce recueil de textes en vers qui nous parle de ses émotions jour après jour, un document d'histoire des femmes, des femmes du petit peuple, vous savez celles qu'on entendait si peu !

Aujourd'hui nous vous proposons d'écouter une histoire d'amour,  sûrement inspirée par ses lectures des auteurs romantiques, une histoire telle une petite pièce de théâtre en vers que nos amis LES FLÂNEURS, COMPAGNONS EN POESIE nous font vivre avec brio !

photo "Les FLÄNEURS"

Si vous aimez changer d'époque, si vous appréciez les histoires surannées, cliquez sur le lien ci-dessous et découvrez comment on peut "aimer, être aimé et.... souffrir" !

Nous vous proposons le texte après le lien pour permettre à ceux qui aiment avoir le texte sous les yeux de suivre en écoutant ; plusieurs possibilités s'offrent ainsi à vous, lire d'abord, écouter d'abord, les deux à la fois, lire et relire, écouter et réécouter, comme il vous sied !

 

 

AIMER, ÊTRE AIMÉE ET… SOUFFRIR

 

Si tu voyais un jour prier sur mon tombeau

Un jeune homme éploré, des mortels le plus beau :

Ce serait lui…Lui ! qu’en secret mon cœur adore

Dis-lui qu’en expirant je le nommais encore !

 

J’ai là dans ce tiroir une correspondance :

C’est le trop plein du cœur d’une intime d’enfance.

 

Depuis de bien longs jours nous étions séparées

Mais j’y pensais souvent ; et pendant les soirées

D’hiver, quand on se plaît à revoir le passé,

Je parlais de Léda dans mon groupe pressé.

 

Or un jour que j’étais d’assez méchante humeur

Je vis venir à moi Thomas le vieux facteur.

 

Ma fine, me dit-il, vous paraissez bouder,

Prenez ce billet doux il va vous dérider

J’ignore ce que c’est car je ne suis pas fin,

Mais je crois cet écrit dicté par le chagrin

Voyez comme ces mots se courbent tristement,

La main du désespoir les trace assurément ;

Mais, excuse… pardon… cela ne me fait rien,

S’il y a des douleurs vous le verrez trop bien

 

Les phrases du facteur me faisaient réfléchir,

On sait qu’il s’y connaît, je n’osais plus ouvrir

Enfin, très bravement de mon peigne à cheveux

Je perçai l’enveloppe et la fendis en deux.

La lettre commençait :

P*, ce dix-neuf janvier

Chère amie, ainsi que tes doigts à ce papier

Que tu tiens, ont fait une large déchirure,

Ainsi mon pauvre cœur a reçu sa blessure

Il s’est offert lui-même, orgueilleux, ignorant,

Le plaisir de servir de cible au dieu tyran.

J’aime ! je suis aimée !... oh ! cache-toi le front ;

En te le révélant je te fais un affront,

Je le sais, ô mon Dieu, mais je souffre un martyre ;

Par commisération laisse-moi te l’écrire

 

Lorsque j’étais enfant je n’étais point méchante

Il doit t’en souvenir. Une histoire touchante

Nous faisaient toutes deux pleurer pendant longtemps

Des larmes de pitié ; qu’il est loin ce bon temps !

 

Eh bien ! je pleure encor… mais des larmes de feu,

Larmes de désespoir qui m’éloignent de Dieu !

Je pleure, malheureuse ! en menaçant le ciel

Qui dans un cœur humain laisse entrer tant de fiel

 

Pourtant ai-je le droit d’en accuser le sort ?...

Oh ! non, mea culpa, car seule j’ai eu tort

 

Qu’il aille avais-je dit, je ne veux plus le voir ;

Sa présence m’ennuie à mon plus grand devoir

Sans faillir je pourrais me relâcher un jour ;

S’il est fou, soit ! mais moi je ne sens nul amour

Pour ce pauvre insensé, venu je ne sais d’où,

Et suis fort insensible à ses longs regards doux.

 

Qu’ai-je besoin vraiment d’un pareil ennuyeux ?

Je ne puis faire un pas sans rencontrer ses yeux

Si je ris, il est gai, si je suis triste il pleure ;

Je garde le logis : il cerne ma demeure.

Me plaît-il, par hasard, d’aspirer l’air du soir,

Sous l’ombre du balcon je vois son profil noir.

Lasse de l’obsession je me sauve à l’église

Il m’y devance encor ; sa main nerveuse puise

Dans l’eau sainte, et vers moi s’avançant galamment,

M’offre un doigt que j’ai soin d’effleurer seulement.

Mais qu’il s’en aille donc et parte pour toujours

Puisse-t-il rencontrer plus faciles amours.

 

Il partit, devinant à la fin mon mépris,

Et je reçus ces mots de ce jeune homme épris :

 

« Adieu ! soyez heureuse, ô angélique femme !

Je vous quitte de corps mais vous gardez mon âme.

Avant de m’éloigner permettez qu’à genoux

J’ose baiser le sol où votre pied si doux

S’est posé bien souvent. Mais encore une fois,

Adieu !... Je vous gênais ; et pourtant dans six mois

Je reviendrai vers vous, j’en ai le ferme espoir,

Si je vis jusque là ; donc, Madame, au revoir.

On ne meurt point d’amour, Musset nous le dit bien,

Je le chantais jadis sans y comprendre rien.

- Vous si bonne !... pour moi que vous êtes cruelle ;

Vous êtes vertueuse presque autant que belle.

Que je vous aime ainsi détournant vos beaux yeux

De l’indigne étranger qui ose être amoureux.

Cependant laissez-moi le dire seulement :

Quand je vous remarquai je croyais franchement

Que vous étiez encor libre de votre main ;

J’appris que je m’étais trompé, le lendemain ;

Je voulus oublier, hélas ! c’était trop tard,

J’avais perdu mon cœur dès un premier regard.

- Au revoir ! Dans six mois à cette même date

Je serai près de vous : mon âme se dilate

A ce seul souvenir, oh ! je vous reverrai !...

Pour mon malheur, Léda, toujours je t’aimerai ;

(Tu le vois, il savait comment je me nommais)

Toi, quand m’aimeras-tu ? jamais ! jamais ! jamais ! »

 

Aussitôt je brûlai cette épître si tendre,

Mais – dois-je l’avouer ? – j’en conservai la cendre.

Certes je n’aimais point, je puis te le jurer ;

Ah ! cette indifférence ne devait pas durer !

Les six mois écoulés il revint, c’était lui !

Je sentis sa présence comme un rayon luit.

Malgré moi mon regard fut rencontrer le sien ;

La foule m’entourait : je ne voyais plus rien

Que lui seul ! si plutôt, j’aperçus une femme

Qui lui donnait le bras… il m’oubliait, l’infâme !

 

Ah ! que je souffris en cet instant fatal !

Je ne puis définir ; mais j’ai gardé ce mal.

Mon cœur se contracta, je respirais à peine,

Et ses yeux me suivaient pour augmenter ma peine.

Mes doigts crispés tordaient et déchiraient mon gant :

Il me fallait sourire aux amis cependant.

 

Rentrons, dis-je, il est temps, ce bruit joyeux m’agace

Le vent fraîchit, partons… à l’air mon front se glace.

Hélas ! je me disais que montrer mon chagrin

Eut été lâcheté ; je me mis en chemin

Pour ma demeure : ô ciel ! que longue était la route

Que je suivis ce jour ; mais j’ignorais sans doute

Qu’au logis ma douleur devait s’accroître encor ;

Partout je revoyais la femme aux cheveux d’or

Que j’avais aperçue à son bras dans la fête,

Et pour ne plus la voir je me cachais la tête ;

Mais son portrait était gravé dans ma prunelle :

Je portais ma rivale… oh ! Dieu, qu’elle était belle !...

Cette beauté mettait en moi de la folie

Et je l’aurais maudite d’être si jolie !

 

Je n’avais rien de Lui, si, mais si peu de chose,

Je gardais une fleur, un petit œillet rose…

Qui rose était resté conservant tous ses charmes,

Je le pris, et, sur lui laissant couler mes larmes,

Je lui parlai longtemps… d’abord il s’irisa,

Puis sous mes pleurs brûlants il se carbonisa.

Je fus dans cet état trois jours : quelle démence !

Dieu te garde à jamais de pareille souffrance.

 

A ce grand désespoir succéda la tristesse

Quand me vint cet écrit :

« Charmante enchanteresse,

Dimanche, vous voyant ma sœur m’a dit tout bas :

Que cette femme est belle et j’ai pressé le pas !

Au revoir ! ma Léda, dans six mois, jour pour jour,

Vous verrez à vos pieds le mendiant d’amour !

Cela pour retrouver cette froideur étrange :

Vous seriez un démon si vous n’étiez un ange… »

- Sa sœur ! c’était sa sœur ! j’aurais dû le savoir.

On n’aime qu’une fois : il aimait … sans espoir

Il est vrai ; mais je dois plaindre au moins son malheur ;

Nul autre désormais ne conquerra mon cœur.

 

Je m’en remets à toi, ma chère, sans détour,

Dis-moi qu’en penses-tu ? Crois-tu que c’est l’amour

Qui me transperce l’âme sans espoir, sans trêves,

Et me poursuit partout, même au sein de mes rêves ?...

 

 

Non !!! … ce n’est point l’amour : cela ne peut pas être,

Dieu si juste et si bon n’aurait point laissé naître

Ce sentiment impur dans mon cœur si loyal :

Je n’ai rien fait au ciel pour mériter ce mal !

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Eh bien ! si j’aime, soit !... en quoi suis-je blâmable ?

L’aimable rossignol serait-il donc coupable

De chanter en son bois un duo de tendresse ?

Sans son consentement la Nature en ivresse

Lui donne voix et cœur : l’oiseau aime et chante !

L’homme rêveur s’arrête à cette voix touchante.

 

Oh ! toi qui me connais pourras-tu réprimer

Ces sentiments sans nom que j’ose t’exprimer ?

Rappelle-toi ceci : je ne peux succomber,

Ma conscience est là ; je puis mourir, tomber…

Jamais ! car sur un pic j’ai placé mon honneur,

Pour l’atteindre il faudrait me transpercer le cœur.

- Au revoir, chère amie ; en apprenant ma mort

Sous peu, réjouis-toi. L’infortuné s’endort

Sans regrets ; moi j’invoque l’éternel sommeil :

Nous nous retrouverons au jour du grand réveil. »

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J’ai voilé cette lettre avec un crêpe noir,

Pour la morte d’amour je prierai chaque soir.

 

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BNF-Gallica : le bouquet refusé, estampe de Louis-Marin Bonnet (1743-1793)

 

Nous avons fait réimprimer quelques exemplaires du recueil qui était épuisé.
N'hésitez pas à le commander
ou à nous le demander lors de nos prochaines animations !

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #femmes, #poésie

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Publié le 3 Février 2022

Locmiquélic persiste et signe !

Pour la deuxième année consécutive, Locmiquélic est classée première du Morbihan dans sa catégorie (villes de 3500 à 5000 ha) et toujours 18ème sur le plan national (sur les 950 villes de sa catégorie !). C'est  l'association des villes et villages de France où il fait bon vivre qui se base sur 187 critères (4 de plus que l'an dernier) qui le dit.

https://www.villesetvillagesouilfaitbonvivre.com/vivre-a-Locmiqu%C3%A9lic-56570/56118/56

Nous avons eu la bonne surprise  : une photo prise lors d'une animation organisée par le Comité d'Histoire illustre l'article que le Télégramme a consacré au sujet (merci !) :

La balade de fontaines en lavoirs (en juin 2021) qui fait une pause à la pointe du Bigo pour parler de la fontaine marine et écouter LES FLÂNEURS, compagnons en poésie nous lire des poèmes sur l'eau accompagnés à l'accordéon par Danielle de l'association SOUBENN.

Des collaborations comme on les aime et qui participent à l'attrait de la vie minahouette avec les actions des nombreuses autres associations.

Une histoire particulièrement riche et passionnante quoique méconnue, a laissé quelques traces que nous aimons faire découvrir.

La ville possède des atouts de par sa situation en bord de rade et ses équipements (commerces , écoles, ports et le marais, réserve ornithologique).

Il y fait réellement bon vivre !

https://www.locmiquelic-histoire.fr/2021/06/balade-de-fontaines-en-lavoirs-sur-les-traces-de-nos-ancetres-a-locmiquelic.html

 

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #vie locale

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