L'Histoire de Locmiquélic par petites touches et par le petit bout de la lorgnette. Des petites chroniques vous faisant part de nos recherches sur les lieux, les gens, les traditions. Des anecdotes et des études plus approfondies au gré de notre fantaisie. Et, puisque l'histoire se construit tous les jours, un regard sur l'actualité et des annonces d'événements ...
On peut aujourd’hui voir des vaches et des moutons à Kersabiec mais saviez-vous qu’au début du XXème siècle, presque toutes les familles minahouettes élevaient un et même parfois 2 cochons ? C’est en tous cas ce qu’affirmait Mme Le Leuch, une des centenaires de la commune récemment décédée, que nous avions interrogée. Elle assurait aussi que même les bonnes sœurs de l’école Sainte Anne en avaient dans leur couvent. Ils étaient nourris avec les épluchures, les restes des repas et les lavures (les eaux de vaisselle) car à l’époque on n’utilisait pas d’eau savonneuse pour nettoyer les ustensiles.
La foire du 21 avril …
Cet élevage était si important qu’en août 1904, la municipalité de Riantec avait voté la création d’une foire à Locmiquélic. La première eut lieu le samedi 21 avril 1906. Pour en assurer le succès le maire avait annoncé, par voie de presse*, la distribution de primes aux premiers acheteurs et aux premiers vendeurs.
… et celle d’octobre
Ce fut une réussite comme le confirme l’annonce de celle de 1907 qui attira au moins autant de chalands puisqu’au conseil municipal du premier juin suivant on décida à l’unanimité d’en créer une seconde qui se tiendrait le troisième lundi d’octobre. Les Minahouets pourraient donc y acquérir le porcelet qui remplacerait dans l’appentis ou « l’écurie » du fond du jardin, celui qui avait fini dans le charnier et qui nourrirait la famille pendant l’hiver.
La première foire d’automne a-t-elle eu lieu dans la foulée ? Nous n’en savons rien. On n’en parle dans la presse qu’en 1910 où des primes sont aussi annoncées. En 1912, elle se tiendra le mercredi 16 octobre.
Ces foires étaient prisées des acheteurs de la section mais aussi des éleveurs des environs. Janny Cadic (1927-2010) racontait que sa grand-mère Marie-Josèphe appréciait cette foire pour écouler ses petits cochons car les « groisillons » y venaient en nombre acheter leur animal.
L’habitude est prise et les foires sans doute bien ancrées puisque les journaux n’en parlent plus avant le jeudi 17 avril 1919 où on signale que « la foire de Locmiquélic aura lieu, comme les années précédentes, le [21 avril] lundi de Pâques».
Nous ne savons pas exactement quand eut lieu la dernière de ces foires qui se tenait encore place de la Résistance vers 1955.
*Le Nouvelliste 18 mars 1906, 9 avril 1907, 13 octobre 1910, 17 avril 1919
Pour en savoir plus sur l'ambiance, le champ de foire, la modification des lieux, procurez vous le N° 8 de c'était hier ...
ça y est ! Notre reportage est complet ! Vous pouvez voir ou revoir le défilé dans son intégralité.
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Un défilé haut en couleurs
à la fête des Langoustines 2017
à Locmiquélic.
- La fanfare de PALINGES
- un char : Le GRAND PRIX DE DIANE
- Le cercle BRIZEUX (Lorient)
- un char : MINAHOUET LAND,
- "LA BANDE à PAS D'AIR",
- le char des pompiers, RÊVES DE GOSSES,
- le cercle celtique port-louisien AN DROUZ VOR.
- un char Le VOYAGE en INDE,
- le groupe BEL DE MAI de Larmor Plage.
- GREASE, la Rosalie déguisée en voiture américaine 1960.
- le cercle celtique de Concarneau.
- le drakkar du Klub Douar Santel.
- La fanfare des Guelloh-Guel
- le char des Majestés, reines d'une belle édition de la fête ...
La fanfare de PALINGES ,
invitée d'honneur
La fanfare de PALINGES
HIHIHIHIHI
HIPPIES
HIPPIES
Le cercle celtique
BREIZH NEVEZ
de Mur de Bretagne
Le cercle celtique de Mur de Bretagne
Une coiffe inhabituelle,
beaucoup d'allant,
les danseurs costarmoricains
ont été fort applaudis.
Les danseurs du cercle de Mur de Bretagne à Locmiquélic (13 août 2018)
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Capelines et fer à cheval,
Le GRAND PRIX de DIANE,
un char pimpant
sous le signe du soleil !
Le Grand Prix de Diane, fête des Langoustines 2017 à Locmiquélic.
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LE CERCLE BRIZEUX
Le cercle Brizeux de Lorient à la fête des Langoustines (Locmiquélic)
C'est toujours avec émotion que nous voyons le costume que portaient nos grand-mères car il faut bien le dire, nos grands-pères préféraient le casquette (ou le béret) au chapeau à guides depuis la fin du XIXème siècle et on ne les a connus avec la chupenn que sur les très vieilles photos.
Un grand merci au cercle Brizeux de nous faire revivre le passé.
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MINAHOUET LAND
Un petit tour dans le monde des contes et des dessins animés :
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LA BANDE à PAS D'AIR
Entraînante "La bande à pas d'air"
(association de musiciens amateurs,
percussions et musiques du monde
qui a son siège a Locmiquélic
et assure des cours d'éveil musical
et corporel)
La bande à pas d'air à la FÊTE DES LANGOUSTINES à Locmiquélic.
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RÊVES DE GOSSES
Tous les gosses rêvent d'être pompier.
Sauver des vies : quoi de plus noble ?
La plupart des enfants se borneront à y jouer avec des figurines et des petites briques mais certains y arriveront vraiment !!!
Ceux du secteur de Port-Louis mettent leur métier en scène pour la fête et réalisent un autre rêve de gosses : figurer sur un char.
Bravo à eux et merci !
Rêves de gosses : le char des pompiers à la fête des langoustines 2017
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Le cercle de Port-Louis,
An Drouz Vor
Cercle An drouz vor- Port-Louis
Un deuxième groupe avec le costume local !!!
Les Minahouets sont ravis !
Merci "An Drouz vor"...
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LE VOYAGE EN INDE
Couleur, bonne humeur, exotisme ...
Le voyage en Inde, c'est tout bon !
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BEL DE MAI
et sa boutique ambulante
"Aux 100 000 jupons"
(du nom d'un ancien magasin lorientais)
musique traditionnelle,
costumes variés
bonne humeur ...
Un défilé de mode original !
une belle animation !
Le groupe Bel de Mai à la fête des Langoustines (Locmiquélic 2017)
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Grease,
la rosalie
Une voiture ... à pédales qui nous emmène quelques décennies en arrière !
Elle nous parle de "Grease", film de 1978, qui raconte la vie en Amérique à la fin des années 50 : bandes de filles, de garçonset rivalités : pink ladies, T-birds et courses de voitures ...
Joli clin d'oeil !
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Le cercle celtique de Concarneau
Une belle délégation concarnoise. Ils nous ont fait découvrir des costumes variés costumes variés. Belles chorégraphies également.
Nous avions quitté la classe de Philomène Georgeault-Jouan (1862-1937) à Locmiquélic alors que le poêle ronflait et que dehors soufflait la tempête* ... Glissons-nous à nouveau derrière les pupitres en ce mois d'avril 1900 pour l'écouter exhorter les enfants à rire et à chanter, à profiter du renouveau de la nature ... :
L'AVRIL
Vous qui l'aimez, enfants, le joli mois d'avril,
Pour ses premières fleurs, ses nids au frais babil,
Ses splendides beautés enivrantes et pures
Qui s'exhalent de tout : de l'onde aux doux murmures,
Des gazons plus touffus et des astres plus beaux,
De l’air plein de parfums étranges et nouveaux …
Oh ! chantez-le, ce mois qui donne l’espérance
À vos jeunes cerveaux épris de jouissance !
Chantez, joyeux amis, le retour du printemps :
Voici l’avril … qui rend vos doux cœurs si contents !
Courez et folâtrez ! À votre âge, il faut rire ;
Une saine gaité vaut mieux qu’un grand empire,
Riez pour être heureux, pour devenir meilleurs,
Poudrez vos blonds cheveux de la neige des fleurs …
Philoména Georgeault-Jouan
Des conseils que tous, nous pouvons prendre en compte...
Rions, chantons, oublions les jours sombres ...
Profitons du printemps et du moindre rayon ...
Bien à vous !
* Pour relire le poème qui chante la tempête, cliquez ci-dessous :
Quand Tisiphone frappe l'onde Quand Tisiphone frappe l'onde, c'est le moment ou jamais d'entrouvrir la porte de la classe de Madame Georgeault et de s'y glisser entre deux rafales. En l'an 1900, en
Source : Le Nouvelliste du Morbihan ( 4 au 14 avril 1918)
Qu’ont pensé les habitants de Locmiquélic de l’étrange histoire des piqueurs qu’ils ont pu suivre dans le journal en ce mois d’avril 1918 ?
Ont-ils continué à traverser la rade sans arrière-pensée ou ont-ils été inquiets eux aussi ?
Lisez plutôt en vous demandant ce qui pourrait déclencher ce genre de phénomène de nos jours et comment cela s'exprimerait :
L’histoire des « piqueurs » a commencé le 4 avril à la sortie de l’église Saint Louis :
coll. musée de Bretagne
la petite Madeleine, fille d’un commerçant de la rue des fontaines, a été piquée à la joue par un inconnu « paraissant âgé, à moustaches grisonnantes, portant un paletot gris et des lunettes à verres jaunes. … ». Comme il y a eu des précédents à Nantes, la police est alertée.
Le 6 avril, ce sont 4 personnes qui se plaignent de piqûres suspectes : « … dans la rue Française, une autre fillette, piquée à la joue (…) aurait reçu les soins d’un docteur voisin. Sous les halles, deux jeunes filles auraient été piquées et enfin une autre enfant rue Saint Pierre. »
L’affaire se corse et le 7 avril, le journaliste du « Nouvelliste » évoque une machination de l’ennemi allemand :
« Les Boches nous ont donné des chocolats renfermant des hameçons pour perforer les intestins, puis des bonbons contenant des substances toxiques. Ils en sont arrivés, semble-t-il à d’autres procédés plus barbares encore. »
Ce n’est plus un piqueur qui opère mais au moins deux et même plus et toujours selon le même mode opératoire :
« … tantôt un homme à lunettes jaunes, parfois une femme aux yeux remplis de douceur, vous frôle en passant. Un aimable « Pardon, Madame » est prononcé. L’étranger ou l’inconnue disparaissent. Moins d’un quart d’heure après, une gouttelette de sang perle au poignet ou à la joue : la piqûre a été faite sans que la victime s’en soit aperçue sur le moment ».
En ce jour de marché, on dénombre au moins 10 victimes !!
coll. privée (D. R.)
Des suspects ?
Après que deux employées des Nouvelles Galeries aient vu perler une goutte de sang suite au passage d’un client « assez âgé, portant beau et discutant la valeur des objets mis en vente », un homme est arrêté et conduit au commissariat accompagné d’une foule menaçante :
« Qui lança le mot : « C’est le piqueur ! ». On ne le sait mais toujours est-il que le promeneur, M. D. 69 ans, (…) a été la victime d’une regrettable erreur. Il s’en fallut de peu qu’il ne fut lynché par la foule et il dut être protégé par cinq gardiens de la paix. M. D. reçut cependant dans le court trajet de la rue (…) des Fontaines à la rue de l’Hôpital, des coups de parapluie, de cannes, voire même de poings. (…). Devant le commissariat central, il fallut établir un véritable barrage pour empêcher la foule d’envahir l’immeuble. Des cris de « A mort ! le Piqueur ! » retentissaient sans cesse.
coll. privée (D.R.)
Au même moment, une jeune femme interpellée pour vol se fait traiter de « piqueuse » et est copieusement « houspillée". Des foraines proposent même aux gardiens de la paix de la leur livrer, qu’elles se chargeraient de leur affaire ».
Le 9 avril, le journal annonce que les piqûres continuent et raconte les déboires d’un étudiant qui faisait tournoyer sa canne en attendant ses amis.
Celle-ci « frôla deux jeunes filles qui crièrent aussitôt : « Au piqueur ! ». Quatre ou cinq militaires, se trouvant à proximité sautèrent sur l’étudiant. La foule fit chorus et ce fut dans un état lamentable, la figure ensanglantée, les vêtements déchirés que le pseudo-piqueur arriva au poste de police (…).
Peu après cette arrestation mouvementée (…) un incendie éclatait rue Poissonnière. Bien entendu, les curieux affluèrent et deux d’entre eux furent piqués dans le dos. »
Des gens dubitatifs ?
Les journalistes et les autorités regardent tout cela d’un air circonspect et parfois amusé … On tente de relativiser tout en appelant à la vigilance. Le 9 avril, on peut lire, sous la plume d’un chroniqueur :
« Ne nous emballons pas. Les choses de guerre, ce qui se passe au front, sont bien suffisants à retenir nos pensées. Et de grâce n’allons pas égarer nos imaginations dans des puérilités sorties toutes chaudes des « mystères de New York », de « Fantômas » et de « l’homme aux dents … je ne sais plus de quelle couleur ... »
Certes, mais cela n’empêche pas de compter de nouveaux « piqués », particulièrement nombreux aux abords de la rue des Fontaines : des jeunes filles, des femmes, des enfants et même un vieux monsieur, chez lui !
coll. musée de Bretagne
L'épilogue
Enfin, le 12 avril, le docteur Servel fait une mise au point : s’il y a eu des piqués, il n’y a jamais eu de de piqueur ! :
« (…)
A une ou deux exceptions près, j’ai eu à examiner toutes les victimes et de l’examen le plus serré, il résulte de toutes les plaintes portées à la police reposent sur ce que, en médecine mentale, on appelle une « erreur d’interprétation ». Tous ont été de bonne foi ; tous ont présenté un symptôme objectif léger, banal et tel qu’ils en ont eu cent fois dans leur existence (squames épidermiques écorchées, petits papillômes cutanés érodés dans la foule etc.). Sous l’empire de la suggestion, (et tous les sujets, sans exception étaient des suggestionnables), ces lésions banales, inaperçues jusqu’au moment où un voisin charitable attirait sur elles l’attention du sujet, devenaient tout naturellement le fait du mystérieux piqueur inexistant.
(…) »
La ville peut enfin souffler !
Une histoire qui prête à rire ?
Aujourd’hui, sans aucun doute mais en 1918 ?
En 1918 aussi !
On en fit des chansons, des titres d’articles (« Piqueuse, non ! Mais voleuse ! ») ou le sujet de publicités pour un produit qui soigne les objets piqués … par la rouille ( « La teinture d’iode et les piquées » « sur la piste du piqueur fantôme » etc ..) !
Tout le monde ne perd pas le Nord !
Une histoire qui n’est pas sans rappeler celle des « piqueurs de fesses » qui avait déjà défrayé la chronique à Paris en 1819.
Le 4 décembre 1819, l'écho d'une étrange rumeur qui depuis quelques semaines enfle dans Paris, Le Moniteur universel , se faisant publie ce communiqué de la préfecture de police La police appe...