Publié le 26 Octobre 2016

Une vasière à Locmiquélic (photo Marc Le Sénéchal).

Une vasière à Locmiquélic (photo Marc Le Sénéchal).

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Avant que la télévision n’ait fait son entrée dans les foyers, les soirs d’hiver à la veillée, on se racontait des histoires. Et comme déjà on adorait se faire peur, surtout quand on était bien en sécurité près de la cheminée, on entendait surtout des histoires de revenants, d’apparitions mystérieuses, de jeteurs de sorts et de maléfices divers.

Des histoires à faire peur ...

Si vous n’avez pas connu ces temps-là, interrogez donc vos parents ou vos grands parents. Ils se souviennent certainement des « dames blanches » qu’on pouvait rencontrer au bord du chemin ou du bugul noz qui attrapait les enfants qui se hasardaient à sortir la nuit …

Il y avait des personnages qui avaient la réputation de faire apparaître des êtres surnaturels. On disait qu’ils faisaient des tours de « physique ». L’oncle de Jean Baptiste voyait un cheval blanc chaque fois qu’il allait voir sa belle : il soupçonnait le premier curé de Locmiquélic d’essayer ainsi de l’empêcher de la rencontrer car il aurait voulu le voir entrer au séminaire.

A Groix, c’était le meunier qui jetait des sorts à qui s’aventurait la nuit entre Primiture et Piwisi.

 

Bientôt, Halloween ou Samain

Vous savez certainement que la fête d’Halloween est une interprétation commerciale d’une très ancienne fête celte que les Irlandais auraient emportée dans leurs bagages quand ils ont émigré aux Amériques : la nuit de Samain qui marquait le début de l’année et le passage de la saison claire aux mois noirs. En Bretagne aussi, on avait cette tradition avant que l’église catholique ne la récupère …

Cette nuit-là, les morts venaient rendre visite aux vivants, disait-on.

Alors si, en cette nuit très spéciale, vous vous promenez entre Normandèze et la pointe du Bigo, à marée basse, peut-être que vous apercevrez des silhouettes de femmes penchées sur la vasière. Il se peut qu’elles reviennent pêcher des palourdes ou des bigorneaux comme elles le faisaient autrefois. Regardez bien et, dans les rayons de la lune, vous distinguerez peut-être l’empreinte des planches qu’elles clouaient sous leurs sabots afin de ne pas s’enfoncer …

Et bien sûr, si vous voyez tout autre chose, n’oubliez pas de nous le raconter …

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #fêtes calendaires, #lieux, #objets oubliés ou presque

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Publié le 1 Octobre 2016

L'ancienne église Saint Michel (Locmiquélic)

… et Saint Michel supplanta Sainte Catherine !

A Locmiquélic, nombreuses sont les personnes qui regrettent leur ancienne église, celle où ils ont fait leur communion, se sont mariés ou ont fait baptiser leurs enfants. Bien des moments importants de leur vie se sont déroulés dans cette modeste chapelle en forme de croix latine qui, en 1907, devint l’église de la paroisse nouvellement créée.

Construit au milieu des champs dans un lieu appelé ar goh velin (le vieux moulin : du nom d'une ruine dont il n'y avait déjà plus trace au début du XIXème siècle), le sanctuaire fut inauguré en juillet 1870. Sa construction avait été décidée par le conseil de fabrique sous l’impulsion du recteur de la paroisse : à Riantec, les villages proches de la rade n’avaient plus de lieu de culte alors qu'ils étaient éloignés du bourg.

En effet, en 1863, on avait démoli la chapelle du couvent de Sainte Catherine où, même après le départ des moines, les habitants avaient l’habitude de faire leurs dévotions à la Vierge. Le chanoine Danigo raconte, en effet, qu'au mois de mai de cette année-là, on trouva dans cet édifice désaffecté depuis longtemps, une statue de la vierge posée sur des barriques et deux vases remplis de fleurs.

Ce n’est pourtant pas la Vierge mais à Sainte Catherine et que la petite chapelle nouvellement construite fut consacrée, sans doute pour rappeler le couvent qui venait d'être détruit .

Lorsqu’elle devint église paroissiale en 1907, allez savoir pourquoi*, on décida que désormais ce serait à Saint Michel qu’elle serait dédiée. C’est donc l’archange qui veillera sur les Minahouets à partir de cette date.

En 1972, la petite chapelle sera rasée dès l’achèvement de l’église moderne que vous connaissez.

Et Sainte Catherine ? Et bien, on donna son nom à une cloche qui fut baptisée le 25 juin 1972 en compagnie de Radegonde, qui porte le nom de la patronne de Riantec, la paroisse – mère. Elles sonnent aujourd’hui avec Marie-Jeanne, la vieille cloche baptisée en 1957, dans le clocher de la nouvelle église Saint Michel.

*Il est probable que la décision a été prise par les autorités religieuses ou des paroissiens érudits qui voulaient souligner l'étymologie du nom de la paroisse : Locmiquélic (lieu consacré à Saint Michel).

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #patrimoine

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