L'Histoire de Locmiquélic par petites touches et par le petit bout de la lorgnette. Des petites chroniques vous faisant part de nos recherches sur les lieux, les gens, les traditions. Des anecdotes et des études plus approfondies au gré de notre fantaisie. Et, puisque l'histoire se construit tous les jours, un regard sur l'actualité et des annonces d'événements ...
L'histoire de la Grande Guerre intéresse toujours !
C'est avec grand plaisir que nous avons accueilli plus de 60 personnes à l'Artimon, le 11 novembre 2022. Dans l'assistance, des têtes blanches, bien sûr, mais aussi de nombreux jeunes désireux de savoir comment on vivait à l'arrière pendant ce conflit qui a profondément marqué la population européenne.
Cet intérêt est rassurant : la transmission de la mémoire se fait et se fera. C'est important !
Rémy Ropert, Président du Comité d'Histoire, accueille le public.
Locmiquélic en 1914
Dans une première partie, nous avons présenté la population du territoire concerné, à savoir les villages de la section de Locmiquélic.
Cette partie de la commune de Riantec (la commune actuelle avec une partie de Kerbel et sans les villages de Kervern et Sterville) n'était pas encore autonome. Elle le deviendra en 1919.
Près de la moitié de la population y était concentrée, des pêcheurs surtout, des ouvriers du port (arsenal) et quelques paysans. Les femmes en majorité sans profession déclarée avaient pourtant un rôle économique important que nous avons détaillé.
La section de Locmiquélic, une petite partie de la commune de Riantec (AD 56 : plan napoléonien)
Nous avons aussi parlé du costume féminin, le costume de travail et celui du dimanche.
sortie de messe (archives de Lorient)
Nous avons insisté sur le rôle de l'école et des instituteurs, ces "hussards noirs de la République" qui avaient pour mission de former des citoyens parlant français.
Nous introduisions ainsi l'intermède poétique qui illustrait cet enseignement.
Un intermède très apprécié :
Les Flâneurs (Annick, Michel, Babeth) et les sonneurs (Valy/ Boutbien)photo "Les Flâneurs" (Paule)
Les Flâneurs, compagnons en poésie nous ont lu des textes extraits d'un livre d'apprentissage de la lecture et d'un recueil de poèmes rassemblés par Philoména Georgeault-Jouan, des textes que les Minahouets mobilisés en 1914 avaient donc appris dans leur enfance.
poème de V. de Laprade, extrait de la méthode de lecture Cuissart utilisée à Locmiquélicphoto "Les FLâneurs" (Paule)
Les Flâneurs nous ont également lu les paroles de 2 chansons "revanchardes" qu'une habitante de Locmiquélic nous a chantées récemment, des chansons écrites après la défaite de 1870 et la perte de l'Alsace et de la Lorraine, un répertoire qui lui avait été transmis par sa mère.
Nous avons été très heureux d"accueillir les sonneurs Jean-Marc Valy et Cyrille Boutbien qui nous ont plongé dans l'atmosphère de l'époque : c'était la musique des jours de fête et c'étaient aussi les instruments que les Bretons aimaient entendre sur les champs de bataille.
Ils nous ont interprété une marche, un air à danser et une mélodie.
Photo "Les Flâneurs" (Jeanine)
Nous les remercions.
1914- 1918 : La vie sans les hommes
La seconde partie abordait la vie de ceux qui étaient restés à Locmiquélic, les femmes et les enfants plus précisément.
Des femmes et des enfants qui participaient à la guerre à leur manière :
Un inventaire des oeuvres de guerre permettait d'aborder de nombreux sujets :
- la question des réfugiés
- Le soutien aux poilus par les collectes et la confection de vêtements
- les permissions,
- les orphelins; etc ...
coll. Musée de Bretagne
Des femmes et des enfants confrontés aux pénuries, qui ont contribué au financement de la guerre, en achetant des titres de l'emprunt national et en échangeant leurs pièces d'or contre de la monnaie papier...
Le travail des femmes
Il s'est fait dans la continuité des habitudes d'avant guerre. La nouveauté étant cependant le travail à l'arsenal et plus précisément à la fabrication des munitions à l'île Saint-Michel et la couture à domicile pour l'armée.
etc...
Un panorama qui tentait de reconstituer le climat à cette époque de grands bouleversements.
De nombreux sujets méritaient un approfondissement qui pourront faire l'objet de publications sur ce blog ou dans nos revues et, qui sait ?, d'autres conférences.
Si vous souhaitez participer à nos travaux sur ces sujets ou d'autres,
Lucile Garrigue, élue reine d'Arvor le 15 août 2022, est danseuse au cercle An Drouz Vor de Port-Louis et habite à Locmiquélic.
C'est tout naturellement qu'elle a honoré de sa présence le premier Fest Roz au monde organisé dans la ville des Minahouets.
Elle a aussi invité ses deux dauphines, Gaëlle Goiset et Lena Videlo à participer à l'événement.
Les Minahouets et leurs amis ont ainsi pu admirer les costumes traditionnels du pays vannetais :
La reine d'Arvor et ses dauphines mènent la danse au fest Roz d'octobre 2022 à Locmiquélic
- celui de Lucile, bien sûr, qui porte avec élégance le costume du pays de Lorient avec le tablier blanc des mariées des années 40 qu'elle a confectionné et brodé elle-même.
- celui deLena Videlo, deuxième dauphine, originaire de Cléguérec, danseuse à la Kerlen Pondi (cercle de Pontivy) qui a choisi de porter une authentique tenue de mariée du pays pourlet, conservée dans sa famille.
- celui de Gaëlle Goiset, première dauphine, danseuse au cercle celtique de Vannes, qui arborait un costume de cérémonie des années 25-30, construit autour d'un tablier brodé par son père en 1990.
Le Fest Roz ?
Un événement créé pour récolter des fonds au profit de la lutte contre le cancer.
C'est pour la bonne cause que les sonneurs du pays ont entraîné les danseurs dans des laridés à 6 ou 8 temps, des an dro, des hanter dro et des kas abarh endiablés et autres danses traditionnelles d'ici et d'ailleurs.
Que du plaisir pour les quelques 300 personnes (jauge maximale autorisée) qui ont répondu à l'appel des organisateurs (municipalité de Locmiquélic, cercle An Drouz Vor).
Surprise, ce mardi 18 octobre au matin : le nom de Philoména Jouan était inscrit au fronton de la médiathèque de Locmiquélic.
Le Comité d'Histoire et Les Flâneurs la connaissent bien et n'ont pas raté une occasion de vous en parler et de vous lire ses textes.
Nous vous rappelons qui elle était :
Philomène Jouan,
Née à Caro en 1861, elle n'a que 19 ans quand elle prend en charge l'école des filles de Locmiquélic.
Madame Georgeault
En octobre 1881, elle épouse Alexandre Georgeault à qui l’on venait de confier l’école des garçons.
Elle effectuera toute sa carrière dans la section de Locmiquélic et prendra sa retraite juste avant la création de la nouvelle commune. Elle terminera sa vie à Port-Louis où elle meurt en novembre 1937.
Les Minahouets qui l’ont connue ne sont sans doute plus que quelques-uns mais ceux qui en ont entendu parler sont encore assez nombreux et vous pouvez en entendre évoquer ses interventions en faveur d’élèves particulièrement douées.
Philoména Georgeault-Jouan
Mais c’est aussi et surtout par ses poèmes, quelle publiera sous le nom de Philoména Georgeault-Jouan, qu’elle est restée dans la mémoire de la ville. Ses élèves aimaient à les dire à leurs enfants et à leurs petits-enfants jusque dans les années 60 et même 70.
Au Comité d’Histoire, nous nous sommes intéressés à ces poèmes qui nous permettent d’entrer dans l’univers d’une très jeune femme de la seconde moitié du XIXème siècle, une femme qui se révèle bien plus proche des femmes d’aujourd’hui qu’on aurait pu l’imaginer !
L’écriture, remarquable, est celle d’une femme cultivée qui a fréquenté les poètes classiques et les poètes romantiques à qui elle fait souvent référence (Lamartine, Châteaubriand ou Brizeux...).
Bien sûr, elle nous parle d’un temps où la vie était bien différente de celle d’aujourd’hui. Patriote, jacobine et revancharde, souvent moralisatrice, elle défend parfois des idées qui nous paraissent aujourd'hui tout à fait contestables.
Il n’empêche qu’elle est très proche de nous :
- Une écolo déjà : elle aimait la nature et engageait ses élèves à la respecter.
- Une féministe aussi*. Elle signait Georgeault-Jouan, revendiquant ainsi son nom de naissance et sans doute encore plus significatif ; son mari Jean Marie Alexandre Georgeault a fait campagne pour une élection au conseil d’arrondissement sous le nom d’Alexandre Georgeault-Jouan.
Philoména Jouan :
Un nom de plume qui lui va bien et qu'elle apprécierait certainement si elle vivait aujourd'hui !
C’est dans les événements de son quotidien que la poétesse trouvait son inspiration...
L’œuvre de Philoména nous transporte dans un autrefois qui nous parle d’aujourd’hui ….
*Nous vous invitons à cliquer sur le lien ci-dessous pour découvrir ou relire la charge contre le jury du concours de poésie de l’Académie des Muses Santones !
Philoména Georgeault-Jouan, une institutrice de Locmiquélic, lance en 1888 un véritable "coup de gueule". A la lecture du palmarès du concours de poésie auquel elle avait participé, elle semb...
Le 27 septembre 1928, le nouvelliste du Morbihan publie un billet signé M.B. Celui-ci décrit la cohabitation entre les sardinières, « ces femmes qui acceptaient, avec bonne humeur, un des métiers les plus pénibles qui soient », et les touristes et les baigneurs qui prenaient le vapeur pour Port-Louis, une scène de la vie d’autrefois bien édifiante :
Ce jour-là, c’est sur la Marie-Ange, un vieux vapeur qui a repris du service que cela se passe :
« … le cortège des sardinières, le plateau sur la tête donne l’impression d’une fresque en marche le long de la jetée.
(…) Elles étaient plus de douze, embarquant à la file et le bateau était presque bondé. La place pour elles était fort juste mais où caser leurs grands plateaux ?
Les voici s’avançant entre les bancs des voyageurs maussades, et la machine leur envoyant à la figure des bouffées de vapeur, tandis que l’eau salée tombe goutte à goutte des paniers sur leur nuque et leur corsage.
Nous parlions tout à l’heure de voyageurs maussades. Vraiment, ils étaient mal avisés de se plaindre, eux qui étaient commodément assis, lorsqu’une goutte de saumure leur effleurait le nez !
Mais elles, encombrées de leur charge, dont elles devaient veiller à l’équilibre sur la tête et de leurs sabots qu’elles tenaient en main parce que, par crainte de manquer le bateau, elles avaient dû courir pieds nus, elles auraient eu bien d’autres raisons de sa plaindre de la dureté du sort !
(...)
Mais le bateau quitte le quai.
Chacune s’est casée comme elle a pu et il en est qui, debout, se balançant avec le roulis, tricotent pour ne pas perdre une minute. »
Et M. B. de conclure :
« Anatole Le Braz a chanté les faneuses de goëmons. S’il eut connu les sardinières de Port-Louis, leurs sœurs, il eut écrit pour elles, un de ses plus beaux poëmes ! »
Un grand merci à ce voyageur de nous offrir ce regard sur nos ancêtres, de nous rappeler leur bonne humeur et, surtout, leur courage ...
Classes sociales et bilinguisme à Lorient en 1917 ------------------------------- Dans le Nouvelliste du Morbihan du 18 octobre 1917, un chroniqueur raconte les problèmes posés par l'étroitesse...
En feuilletant la presse locale de 1922, nous découvrons dans les Nouvelles de Lorient, du Morbihan, de Bretagne et de l'Ouest du 26/02/1922 cet article qui laisse songeuse et songeur :
Le chroniqueur de l'époque n'imaginait sans doute pas qu'il faudrait attendre 1979, donc beaucoup, beaucoup de lundis, pour que cela se réalise !
source BNF gallicaYvonne Choquet-Bruhat en 2006
La première femme élue à l'Académie des Sciences (fondée par Colbert en 1666) ne fut pas Marie Curie mais la mathématicienne Yvonne Choquet-Bruhat (née en 1923).
(En 2019, elles étaient 31 sur 271)
photo Renate Schmid — https://opc.mfo.de/detail?photo_id=7800, CC BY-SA 2.0 de, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11209318
Et elle sera suivie par l'écrivaine Marguerite Yourcenar (1903-1987) qui sera élue en 1980 à l'Académie Française (fondée en 1635)
A ce jour, 10 ont été élues, 6 y siègent actuellement (sur 40 membres).
Marguerite Yourcenar en 1982 par Bernhard De Grendel — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=54862090
Chaque Académie dispose d'un jour de la semaine pour la tenue de ses séances académiques, de ses colloques et événements publics dans les espaces du palais. Le lundi est ainsi le jour de l'Aca...
Le 25 février 2021, Locmiquélic apprenait le décès de Blanche HENRIO (née LE BIHAN). Elle avait 96 ans.
Et chacun de se souvenir et de lui rendre hommage :
« une femme formidable, dynamique, gentille, qui aimait partager, toujours au service des gens…
- une femme qui m’a beaucoup appris …
- une Grande Dame...»
On s’est rappelé l’avoir croisée à la bibliothèque municipale, aux bals costumés des écoles … On l’a revue accompagnant les promenades scolaires et dans le car qui menait les enfants aux cours de natation qu'elle avait organisés à la piscine d’Auray.
On s'est souvenu de sa présence au centre culturel qu’elle a contribué à créer et où elle fut animatrice. Les ateliers de travaux manuels qui y fonctionnaient sous sa houlette depuis 1973 (au sein du Comité de coordination des oeuvres scolaires et post-scolaires des écoles publiques) furent intégrés au PLL (Patronage Laïque) en 1990 : la section ART et TRADITION qui fonctionne toujours était née.
Elle est élue au conseil municipal en 1959 et, en 1965 elle sera la première femme à occuper un poste d’adjointe à Locmiquélic, celui des affaires sociales.
une séance de travail du conseil municipal
Elle travailla à la création du premier foyer logement du canton devenu un Ehpad, établissement où elle décida de terminer sa vie, une vie bien remplie.
Le 2 décembre 2021, le conseil municipal décidait d’honorer sa mémoire en donnant son nom à l’une des rues du petit lotissement qui sera construit en face de l’école publique.
Une décision saluée par tous et en particulier par le Comité d'Histoire qui ne manquait pas de faire appel à ses témoignages (Son mari, Roger Henrio en a été un des membres fondateurs).
On ne dira jamais assez combien l'oeuvre de Philoména Georgeault-Jouan nous apporte d'informations sur la vie à Locmiquélic à la fin du XIXème siècle et sur l'univers d'une toute jeune femme de l'époque : elle n'a pas trente ans quand elle publie "Rêves, Sourires, Larmes", ce recueil de textes en vers qui nous parle de ses émotions jour après jour, un document d'histoire des femmes, des femmes du petit peuple, vous savez celles qu'on entendait si peu !
Aujourd'hui nous vous proposons d'écouter une histoire d'amour, sûrement inspirée par ses lectures des auteurs romantiques, une histoire telle une petite pièce de théâtre en vers que nos amis LES FLÂNEURS, COMPAGNONS EN POESIE nous font vivre avec brio !
photo "Les FLÄNEURS"
Si vous aimez changer d'époque, si vous appréciez les histoires surannées, cliquez sur le lien ci-dessous et découvrez comment on peut "aimer, être aimé et.... souffrir" !
Nous vous proposons le texte après le lien pour permettre à ceux qui aiment avoir le texte sous les yeux de suivre en écoutant ; plusieurs possibilités s'offrent ainsi à vous, lire d'abord, écouter d'abord, les deux à la fois, lire et relire, écouter et réécouter, comme il vous sied !
Listen to this episode from Les Flâneurs, Compagnons en Poésie on Spotify. Philoména Georgeault-Jouan (1861-1937) : extraits du recueil "Rêves, sourires, larmes" Locm'Editions, 2019 Personnalit...
Les enfants ont repris le chemin de l’école. Ils vont prendre leurs marques et vous aurez bien vite l'occasion de les entendre réciter les premières poésies de l'année.
Nous vous avons souvent parlé de l'institutrice qui dirigea l'école de Locmiquélic entre 1880 et 1920. Elle était poète et les petites Minahouettes de l'époque ont appris les vers que Philomèna Georgeault-Jouan sélectionnait et parfois écrivait à leur intention.
Nous vous proposons de lire un de ses poèmes qu'elle faisait apprendre au mois de septembre.
Allez, un fois de plus, poussons la porte et tendons l'oreille :
Gros plan sur l'ancienne école de Locmiquélic
CAUSERIE MORALE
Lorsque tu cours, enfant, dans la sente fleurie,
Prends garde d’écraser l’abeille ou le grillon ;
Quand tu t’ébats, joyeux, là-bas dans la prairie,
Ne tends pas tes filets au léger papillon.
Surtout dans le grand bois au sévère murmure
Ne va pas dérober les oiseaux dans leurs nids :
Tous ces êtres charmants qui parent la nature
Sont ses plus doux trésors, ses chefs-d’œuvre infinis !
Comme nous, ils ont droit au soleil, à la vie,
A la source, à la fleur, à l’ombre du buisson,
A tout ce que Dieu fit pour notre âme ravie.
Tu possèdes plus qu’eux la force et la raison
N’en profiterais-tu que pour laisser la trace
D’actes de cruauté sous tes pas désastreux ?
Oh ! ne fais pas, enfant, mépriser notre race ;
Sois bon, afin qu'on t'aime et tu seras heureux ! …
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Une exhortation que les adultes d'aujourd'hui feraient sans doute bien de mettre en pratique !
A Locmiquélic, les aînées se souviennent bien de Mademoiselle Le Vey. Directrice à l'école de Riantec depuis 1933, elle arriva à Locmiquélic en 1937 après le départ de Mademoiselle Bossard nommée à Lorient.
On se rappelle surtout qu'entre 1943 et 1945, elle eut la charge du camp scolaire de Séréac en Muzillac dont Mesdames Philippe et le Visage nous ont longuement parlé*. Elles en ont gardé un très bon souvenir, ce qui vient confirmer la conclusion du rapport de l'inspecteur en visite au centre :
Aidée par des collaboratrices dévouées, Mademoiselle Le Vey a réalisé pour ses jeunes pupilles le maximum de confort et de bien-être. Le centre est remarquable par son excellente tenue matérielle et morale. A Séréac règne une atmosphère d'intimité familiale qu'on ne trouve que dans peu de centres.
Archives départementales du Morbihan,
On a sans doute oublié qu'elle était aussi engagée,
au parti socialiste, et militait pour les droits des femmes.
En lisant la presse de l'époque, nous apprenons qu'en mars 1938, Marguerite Le Vey fut l'une des 4 élues au bureau du Comité Fédéral (fonction d'archiviste) dont Madame Renée Rollo, institutrice à Auray, était secrétaire générale (https://maitron.fr/spip.php?article88702).
Les adhérentes du Comité National des Femmes Socialistes forment des groupes d'études, d'éducation, de propagande dans les milieux féminins, uniquement.
Le groupe approfondit les questions concernant l'émancipation féminine.
Une conférence de SUZANNE BUISSON à Locmiquélic.
Le 30 avril 1938, dans la salle de "La ¨Persévérante", Marguerite Le Vey et le maire Emmanuel Le Visage accueillent Suzanne Buisson. La secrétaire nationale des Femmes Socialistes effectue une tournée de propagande dans le département. Elle interviendra aussi à Auray, Lorient, Keryado et Quiberon.
Par Wikimedia Commons / Mu — Travail personnel, CC BY-SA 3.0,
A Locmiquélic, "la conférencière sut par un exposé clair et prenant, convaincre son auditoire de la nécessité pour la femme de prendre enfin conscience du rôle important qu'elle joue dans la société, rôle qu'elle devra étendre à la vie politique, un jour qu'elle souhaite prochain."
Suzanne Buisson estime que la femme "devrait pouvoir prendre sa part de responsabilité dans les affaires du pays (...), s'élève contre les adversaires opportunistes qui refusent le droit de vote à la femme dans la crainte chimérique de voir la démocratie sombrer (...), revendique pour la femme l'égalité des droits politiques, le droit au travail, moins d'esclavage et la satisfaction de tous ses besoins et ceci dans l'intérêt général."
La conférencière appelle toutes les femmes à se grouper nombreuses au sein du parti socialiste.
Message reçu à Locmiquélic ?
Le rappel du Morbihan du 14 mai publie une Tribune des Femmes Socialistes où le Comité Fédéral fait le point sur la vie de leur fédération.
On apprend ainsi que la section féminine socialiste du Morbihan nouvellement créée comptait 108 adhérentes réparties dans quatre groupes constitués de 12 à 25 personnes dans le département (Lorient, Auray, Pontivy, Quiberon).
On apprend aussi que trois nouveaux groupes sont en train de se former : à Locmiquélic, Port-Louis et Plouray.
...a voté !
En 1945, lorsque Mademoiselle Le Vey prendra sa retraite, elle pourra enfin voter !
C'est Madame Cazenave qui sera nommée pour lui succéder à la direction de l'école : Madame Cazenave, une femme très engagée aussi ... au parti communiste cette fois ! Si vous avez des souvenirs ou des renseignements sur ces institutrices, n'hésitez pas à nous contacter ! Merci.
Sources : Le Rappel du Morbihan, 3 mars 1938, 5 et 14 mai 1938
AD56
* Ecoutez ou réécoutez l'émission enregistrée par Radio balises en novembre 1919 et diffusée en mars 2020 :
On vous jure qu'on l'a pas fait exprès... Mais en plein confinement, ce numéro résonne particulièrement... CTMA#30 ou comment, lors de la Seconde Guerre Mondiale, des enfants du Pays de Lorient...
Il y avait bien longtemps que nous vous avions proposé de poèmes écrits par notre figure locale : Philoména Georgeault-Jouan qui enseigna à Locmiquélic de 1881 à 1919. L'étude de ses écrits nous apprend qu'elle lisait beaucoup de poésie. Elle cite volontiers Lamartine et Chateaubriand, admire Brizeux et fait souvent référence à des poètes de son époque qui ont été, comme elle, quelque peu oubliés. -
Le poème que vous allez lire a été écrit en réaction à l'un de ceux écrit par Georges Gillet (1855-1932) qui fut très prolifique et était sans doute assez connu ... en son temps !
CHOISIS TES FLEURS
A M. Georges Gillet en réponse à sa pièce Tristesse