Comment souhaitait-on la BONNE ANNEE en 1900 ?
On vous a souhaité une bonne année et même une belle année (c'est nouveau).
On a peut-être ajouté : " SURTOUT une bonne santé !" en croisant les doigts .
On vous a souhaité le bonheur et la prospérité !
Et cette année, seuls les très proches vous ont embrassé !
Mais en 1900, que souhaitait-on ?
Nous avons trouvé une petite chronique* (qui se voulait humoristique) qui lève un peu le voile sur les rapports sociaux de l'époque.
"[...] des passants s'accostent, se donnent force baisers, se font force souhaits.
Dans le monde pieux : " Bonne année, le paradis à la fin de vos jours !"
Dans le grand monde : "Mes meilleurs voeux pour la nouvelle année !"
Dans le petit monde : "On t'la souhaite, la bonne année, la goutte au nez, la (c'est suffisant, n'est-ce pas ?)."
Et ainsi tout le long de la journée, cela ne coûte rien.
(...)
(...) je souhaite de tout mon coeur, à mes gracieuses lectrices et mes aimables lecteurs, une année couverte d'or et surtout de bonheur.
Je serais un piètre chroniqueur si je ne souhaitais pas :
Aux jeunes filles : un mari très doux, très affectueux, qui conduise son épouse à la messe et, encore mieux, au bal.
A celles qui ont coiffé Sainte-Catherine : un joyeux célibat au milieu des enfants des autres.
Aux jeunes mariés : un bébé joufflu.
Aux vieux mariés : un gendre.
Aux coquettes : des cheveux rouges.
Aux écoliers : de la moustache.
Aux candidats au mariage : une belle dot avec une jolie femme.
Aux gendres : une belle-mère absente.
Aux hommes politiques : un chèque et l'assiette au beurre.
Aux militaires : une grosse nounou.
Au présent journal : cent mille lecteurs.
Si ces souhaits se réalisent, je serai le plus heureux des mortels.
signé : Henri Bleu"
Autres temps, autres moeurs ?
Ce qui ne nous empêche pas de souhaiter, nous aussi, cent mille lecteurs à ce blog !
Et pour vous ?... tout ce que vous désirez !
* Le nouvelliste du Morbihan, 4 janvier 1900