La question du jour : à propos du vote des femmes à Locmiquélic
Cette revendication avait failli être adoptée après la première guerre mondiale. En effet, en 1919, les députés avaient adopté la proposition de loi qui devait leur permettre de choisir leurs représentants mais les sénateurs s'y étaient fermement opposés.
Il faudra attendre l'ordonnance du 21 avril 1944 qui porte sur l'"organisation des pouvoirs publics en France après la libération" pour que le gouvernement provisoire de La France leur donne enfin ce droit : son article 17 stipule que "les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes".
En effet, En cette fin d'avril 1945, la France n'est pas totalement libérée ! Il reste des "poches" de résistance allemande et bien évidemment, on n'a pas pu y organiser des élections et la plupart des habitants sont encore dispersés.
L'arrêté préfectoral ci-dessous donne la liste des cantons du Morbihan qui ne pourront pas voter (poche de Lorient et de Saint-Nazaire) :
Les Minahouets reviendront progressivement à Locmiquélic à partir du 10 mai 1945, date de la cérémonie officielle de la capitulation des troupes allemandes qui s'est tenue dans un champ de Caudan. L'acte de reddition avait été signé le 8 mai 1945 dans un café d'Etel (Le café Breton ).
Emmanuel Le Visage (maire depuis 1934) sera battu par Joseph Guillemoto. Il retrouvera son siège aux municipales d'octobre 1947.
Puisque notre sujet concerne le vote des femmes, il est intéressant de constater que les deux candidates (Mme Quéré, sage-femme et Lucie Padellec, cultivatrice) figurent en queue de la liste présentée par Joseph Guillemoto, plutôt conservateur.
Elles sont deux aussi mais placées autrement dans la liste d'Emmanuel Le Visage, clairement orientée à gauche : Jeanne Le Roux, sage -femme, y figure en 5ème position et Françoise Costevec, employée, en 19ème position.
Les listes sont constituées de 23 candidat.e.s
Une sage-femme, Mme Quéré, née Perron
Une cultivatrice, Lucie Padellec