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Publié par Marylis Costevec

Sur la route de Pen-Mané

On vous emmène à la fin du XIXéme siècle, sur la route qui va de Talhouet à Pen Mané.

La circulation des charrettes et chars à bancs y était particulièrement dense le mercredi et le samedi : les maraîchers de Plouhinec, de Riantec, de Merlevenez ou d'Erdeven  s'en allaient alors au marché de Lorient pour y écouler leurs choux,  leurs oignons ou leurs carottes. Le pont du Bonhomme n'était pas encore construit  (L'autre solution consistait à passer par Hennebont ou le passage du Bonhomme. Le choix était vite fait).

En ce temps-là, la mer venait lécher et même parfois recouvrir la partie comprise entre le rond-point de la Pradène et la rue de la Digue. A la place de l'actuel marais s'étendait une vasière qui découvrait largement à marée basse.

Il était une fermière...

Ce samedi de novembre 1895, une brave fermière de Plouhinec avançait tranquillement au pas de son cheval. Derrière elle, ses sacs de carottes et le panier où elle avait soigneusement rangé ses mottes de beurre.

Elle ne prend pas garde à la jolie voiture qui vient en sens inverse : un phaéton qui avance rapidement. Le jeune cocher est guilleret et "balance son fouet de côté et d'autre."

 

Adieu bon beurre, adieu carottes

Las, le fouet s'engage dans le brancard de la voiture chargée et  le jeune homme veut le dégager un peu trop brusquement.

"Il donne du manche assez fortement sur le croupion du cheval qui s'emballe aussitôt et fait un bond de côté. La voiture chavire."

Et voilà notre brave fermière étalée dans la vase avec ses carottes." Le beurre est complètement écrasé, les jupons mouillés et crottés. Par bonheur, il n'y avait pas d'oeufs." se réjouit le journaliste.

Plus de peur que de mal

"Pas d'accident de personne.'

Elle n'a plus qu'à s'en retourner. Les clientes attitrées se fourniront ailleurs.

Le journaliste ajoute :"Un homme de Plouhinec, Philippe de Kervégant vint en aide aux victimes"  C'est sans doute ce qui explique la parution de cet incident dans le journal.

Un incident qui montre aussi que sur le vapeur se côtoyaient bourgeois et paysans et nous permet de reconstituer la vie de nos ancêtres, sur le bord de la rade.

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