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Publié par Marylis Costevec

Au milieu du XXème siècle, à Locmiquélic, pays de traditions, on se réunissait encore autour du feu de la Saint-Jean que les jeunes avaient allumé. On en profitait pour brûler tout ce dont la mer n'avait pas voulu !

Celui qu'on brûla le 24 juin 1961

Autrefois, dans les pays celtes et germaniques, il était d’usage d’allumer de grands feux de joie au moment du solstice d’été, le jour le plus long de l’année. Cette tradition a, comme beaucoup d’autres, été récupérée par les Chrétiens et, jusqu’à une époque récente, les paroissiens se rassemblaient autour des feux allumés à la saint Jean, le 24 juin, les réjouissances profanes prenant de plus en plus le pas sur les rites religieux.

A Locmiquélic, certains se souviennent encore des feux allumés sur le rivage pour l’occasion.

Chaque quartier allumait le sien. Philippe revoit avec nostalgie le rocher de la pointe du Bigo qui lui semble bien plus petit qu'à l'époque où il regardait brûler celui de Pen Mané.

Il y en avait un aussi du côté de la Palud et Marie Hélène se souvient du goût délicieux  des pommes de terre qu'on faisait griller  dans la cendre quand les flammes s'étaient éteintes.

Nous avons aussi recueilli le témoignage de Jean-Claude PROVOST qui, autour de 1960, avec ses amis Jean-Luc et Jean-Paul allumaient celui du Gelin, entre ce qui est actuellement la Capitainerie et la SNSM.

Bien entendu, des « non-Jean » venaient renforcer l’équipe des Tri Yann Minahouets :

« Les enfants des quartiers récupéraient du bois flotté ainsi que les planches des carcasses de bateaux ou tout autre combustible comme les vieux sommiers (1), par exemple (A l’époque, la grève servait de décharge(2)).

Notre but était d’avoir le plus grand feu, et qu’il dure le plus longtemps possible.

Pour l’allumer, nous utilisions ce que nous appelions du soufre. En réalité c'était de la poudre à canon que nous trouvions sous forme de baguettes plates sur la grève de l’île St Michel quand la mer se retirait loin, au moment des grandes marées. Nous récupérions surtout des morceaux de ce qui ressemblait à des lames de scies à métaux longues d'environ 25 cm.

Une fois séchées, ces baguettes s’enflammaient avec une facilité stupéfiante en dégageant une très forte chaleur, idéale pour allumer un feu.

Quand le brasier était très actif, on y jetait des morceaux de fibrociment(3) qui, sous l’effet de la chaleur, explosaient comme des pétards.

Nous avions un groupe de « concurrents » entre la pointe du Bigot et Ty Douar, devant l’actuelle rue du Rivage. S’ils se reconnaissent ….. D’autres feux étaient allumés au Loch, à Pen Mané sans doute aussi.

Ces feux de la St Jean constituaient un évènement qui attirait beaucoup de monde. L’ambiance était « bon enfant ». Dommage que cela n’existe plus ! »

Merci Jean-Claude.

(1)  Les matières plastiques n’existant pas, la plupart des déchets étaient biodégradables. La pollution était surtout visuelle.
(2) Les sommiers étaient faits de coutil en coton, de crin végétal, de toile de chanvre, et même de ficelle en papier torsadé.
(3) Ça, ce n’était pas très écolo, mais à l’époque on ne connaissait pas encore la dangerosité de l’amiante.
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