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Publié par Marylis Costevec

  Ernest Rospabé  

un homme, deux vedettes

Un nom qui sonne bien

Un nom qui résonne dans les mémoires

des passagers de deux des vedettes jaunes

 qui ont assuré le service de la rade de Lorient

entre 1955 et 1979.

La vedette qui a navigué de 1955 à 1962

Une première vedette (coque en acier) portant son nom construite aux chantiers de Pen Mané (Locmiquélic) a été lancée le vendredi 8 avril 1955 (week-end pascal). C'est Monsieur Guillemot, directeur adjoint des chantiers qui brisa la bouteille de champagne en présence de Mme Veuve Rospabé.

Lancement de la vedette Ernest Rospabé aux chabtiers de Pen Mané (photo SCV).

La vedette était destinée à assurer le service de la rade de Lorient à Port-louis et parfois, pendant le belle saison, des excursions dans les ports environnants (hebdo le marin, 15 avril 1955)

En 1957, elle fut drossée contre la cale lors de son accostage à Port-Louis. Une importante voie d'eau se produisit dans le bordé.

La vedette fut remplacée en 1963 par un nouveau bateau ...... en bois !

La vedette qui a navigué de 1963 à 1979

Une seconde vedette baptisée Ernest Rospabé fut commandée aux chantiers ROY de Pont-Lorois (Belz). Lancée le 25 mai 1963, elle fut mise en service le 15 juillet suivant.

Pont Lorois vers 1960 (photo lapie)

Elle assura le transport des passagers entre les deux rives de la rade jusqu'en 1979. C'est une vedette en acier (Kerzo !) qui lui succéda.

Qui était Ernest Rospabé ?

On ne s'en souvient guère et qui cherche un peu sur l'internet reste quelque peu perplexe :

Ernest Rospabé était un Port-Louisien !

(né à Bannalec en 1887, décédé à Port-Louis en 1952)

Dans les années 30, ce premier maître fourrier à la retraite était conseiller municipal à Port-Louis.

Pour comprendre pourquoi son nom figure sur le tableau arrière d'une vedette de la SCV, il faut se replonger dans l'histoire mouvementée des débuts de la société.

Créée en 1932 par des usagers de Locmiquélic mécontents du service effectué par la société des vedettes d'Arvor, la Société Coopérative des Vedettes assure, dans un premier temps, la traversée de la rade depuis Locmiquélic et Pen Mané vers Lorient.

En 1935, quand les Vedettes d'Arvor déposent le bilan, il n'y a plus de bateaux pour relier Port-Louis à Lorient. Emmanuel Le Visage, président-fondateur de la SCV, aide un groupe de Port-Louisiens à créer la société coopérative des vedettes port-louisiennes sur le modèle de la SCV.

En 1937, les remous produits par le dramatique abordage de la "prospérité" (SCV) par la "Marie-Ange" (vedettes d'Arvor) s'estompent et la SCV est en mesure d'absorber la jeune coopérative port-louisienne.

Lors de la fusion, le premier maître fourrier Ernest Rospabé, membre fondateur (trésorier*) de la société port-louisienne entre au conseil d'administration de la SCV en tant que trésorier-adjoint.

Il ne fera pas que de la figuration ! Il est présent, par exemple, en 1939 lors du convoyage d'une vedette depuis Pont-Lorois par un temps exécrable (Ah ! le franchissement de la barre d'Etel !). Après guerre, son nom figure sur tous les comptes-rendus des réunions du conseil d'administration.

Après nos recherches, nous ne sommes pas surprise que son nom se soit imposé lorsqu'il a fallu baptiser la première vedette construite à Locmiquélic (aux chantiers de Pen Mané).

Photo SCV : le lancement de la vedette Ernest Rospabé aux chantiers de Pen Mané (le public).

Dans le compte-rendu de cette fête, il est présenté, de manière raccourcie,  comme "le dévoué vice-président de la Société Coopérative des Vedettes". Emmanuel Le Visage en profitera pour "rendre un émouvant hommage à tous ses collaborateurs." (Ouest-France du 9 avril 1955).

Une façon de souligner l'aide apportée par Ernest Rospabé mais aussi de remercier tous les fondateurs et administrateurs de la dite société.

*Dans la Marine française les fourriers étaient chargés des écritures et de la comptabilité. Ils géraient tout ce qui touchait aux dépenses (soldes,  gestion du matériel, vivres, etc...).

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