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Publié par Marylis Costevec

  Se souvenir et espérer  

Voici venu le temps ou chacun va venir déposer des fleurs et se recueillir sur la tombe des êtres chers.

En 1890, Philoména Georgeault-Jouan exprimait tout son amour et sa tristesse dans ce joli poème adressé à Marie, sa jeune amie qui venait de mourir à 19 ans :

 

SUR UNE TOMBE
          A Marie Le Baron, morte à 19 ans.

 

Dis, ne frémis-tu point quand sur ton mausolée,
Pour nourrir ma douleur, colombe désolée,
                        Je viens semer des fleurs.
Quand je crie vainement à la voûte étoilée
De me rendre l’amie que la mort m’a volée,
              En dépit de mes pleurs.

 

Mes appels, mes regrets doivent aller au ciel ;
La douleur peut monter au séjour éternel
                        Sans y troubler la joie.
Sur la terre d’exil tout fruit cache son fiel :
Mais descend sur les fleurs qui nous donnent le miel,
                        Afin que je te voie.

 

Oh ! oui, reviens à moi du sein de ce nuage,
Où mille fois par jour, je vois ton doux visage
                        Gravé par ma pensée.
Mais hélas ! constamment, comme un trompeur mirage,
Cette nue bleue s’enfuit vers un autre rivage,
                        Car sa route est tracée.

 

Rien n’agit au hasard : Dieu règle l’avenir ;
Il savait qu’au printemps tu devais t’endormir
                        Comme une fleur le soir.
Il savait qu’en t’aimant j’aurais eu à gémir,
Et dans mon cœur blessé, tout près du souvenir,
                        Il a placé l’espoir.

 

 

 

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