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Publié par Marylis Costevec

Le Trer

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Qui va encore à la côte du "Trer"?


Il est de ces noms de lieux qui sont en voie de disparition. La faute à l’évolution de la société et, dans le cas qui nous préoccupe, à l’urbanisation.
La côte du "Trer", c’est là qu’autrefois on voyait les femmes pêcher les coquillages, chaussées des sabots à planche qui leur permettait de glisser sur la vasière sans s’enfoncer.

Sur le cadastre de 1837, on lit : anse de Lézenelle. Aujourd’hui, c’est l’anse de Normandèze (plan officiel de 2014) ou l’anse de Nézenel (plan 2015-2017).


La pêche à pied y a été interdite en 1942. Alors, les pêcheuses ont abandonné les lieux la mort dans l’âme. On a juste continué à ramasser en catimini les bigorneaux qui se cachaient dans le goémon sur la grève.

La côte du Trer vers 1960 (carte postale Lapie : coll. privée, D. R.)

 

Les habitants du quartier de Nézenel ont tout de même continué à emprunter la rue du Rivage qui s’arrêtait alors à la côte où ils déversaient leurs eaux usées, le contenu de leurs seaux hygiéniques et de leurs tinettes … à la nuit tombante de préférence. Ils y déposaient aussi tout ce qui les encombrait et que l'on brûlait allègrement à la Saint Jean ... Et ceci jusque vers 1960.

Le Trer : entre la rue du rivage et la rue J. Macé.

Et puis, on a interdit les dépôts sauvages, on a installé le tout à l’égout, on a construit une rue gagnée sur la mer. La rue du rivage a été prolongée jusqu’à la rue de la douane ...
Petit à petit, beaucoup de gens ont oublié " le Trer".


Le "Trer", c’était les champs, les prés situés entre la petite rue du rivage et Normandèze. Maintenant, vous y voyez des maisons, un rue et une promenade, des jeux pour enfants ... L’école Ty Douar y a été construite, vraiment les pieds dans l’eau, à l’origine en 1958.

La côte du Trer: la promenade et la rue ont été gagnées sur la mer.

Le Trer, le Trec'h, le Treizh ou le Traezh?

 

C’est toujours avec précautions que nous tentons une approche toponymique. Le Trer est l'orthographe utilisée dans la matrice cadastrale de 1837 et ne correspond pas à une orthographe bretonne.

Le trec'h, mot breton de prononciation voisine est traduit par "reflux" dans le dictionnaire breton/français de Favereau. Vu la façon dont les lieux se découvrent à marée basse, l'hypothèse est séduisante.

Le Treizh pourrait signifier le passage, C’est une proposition que nous avons eu l'occasion de rencontrer. Le sens ne manque pas de poser question : le passage ? Quel passage ?
Peut-être celui qui permettait de relier le village de Nézenel, à celui de Kerderff, le passage entre les actuelles rues du rivage et Jean Macé qui correspondent aux seuls vrais chemins desservant le village de Nézenel dessinés sur le cadastre de 1837 et sur les cartes anciennes.
En suivant la côte, on pouvait sans doute rejoindre Locmiquélic en passant par Normandèze. Le Trer (trec'h ou treizh), quelle que soit l'origine du mot, fut sans doute longtemps, pour les habitants de Lézenelle, la seule solution pour rejoindre le bourg de Riantec où se trouvait la mairie, l’église, le cimetière …

On nous souffle que cela pourrait être tout simplement TRÈH (orthographe moderne : TRAEZH) qui veut tout simplement dire "sable" et désigne donc en toponymie une grève sableuse (une plage, quoi !). Vraisemblable, c'est sûr ! C'est aussi le mot dont la prononciation est la plus proche de celle utilisée au milieu du XXème siècle. (traeh-x en alphabet phonétique international. le symbole x correspondant à la jota en espagnol ou au ch allemand : un raclement de gorge proche du "r".)

Il y a bien une plage au lieu-dit "la côte du TRER"

Il y a bien une plage au lieu-dit "la côte du TRER"

Si vous avez une autre proposition, n'hésitez pas à nous la communiquer.

Si vous avez ses documents (actes notariés) qui mentionnent ces noms de lieux, faites-nous en part. Cela pourrait nous aider. Merci !

http://recherche.archives.morbihan.fr/ark://15049/vta523d21f755da5/dao/0/layout:linear/idsearch:RECH_bd03e761d987ff3ba548b578a1bcb093#id:1800320315?gallery=true&brightness=100.00&contrast=100.00&center=5484.115952338212,-3984.74234624494&zoom=20

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Normandèze

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Il y a, à Locmiquélic, un lieu appelé Normandèze … et aussi une rue de Normandèze qui y mène.

Pour le Minahouet d’aujourd’hui, Normandèze, c’est l’aboutissement de la promenade Rallier du Baty, et le bas de la rue des lavoirs. C’est le terrain de boules. C’est la place où on dresse les chapiteaux et le podium pour la fête des Langoustines ...

Une grande partie de cet espace a été gagnée sur la mer. Cependant, les terres en retrait sont appelées « Park Normandez » sur le cadastre napoléonien (1837). A l'époque, c'était des prés et des champs.

On y appelait aussi Normandès les terres situées à droite de la partie pentue de la rue de la Résistance, celle qui va de la côte à l’embranchement avec la rue de … Normandèze. Autrement dit, Normandès commençait là où la rue de Normandèze s'arrête !

Là aussi, on voyait des prés au bord du chemin, plus loin un champ cultivé et une lande au-delà.

 

Normandèze !

 

Quand on essaie de trouver l’origine du nom, on prend mille précautions. On imagine une famille de Normands qui s’y serait installée au début du XVème siècle à moins qu’un ancien propriétaire ne lui ait laissé son nom. Un propriétaire ou une propriétaire ? Normandez signifierait "la Normande"  mais pourrait aussi être une déformation de Normandiz et dans ce cas, le mot serait masculin et signifierait Normands.

On évoque, bien sûr, les invasions des vikings aux 9ème et 10ème siècles mais allez savoir pourquoi, on n’ose pas trop l’affirmer ! C’est si loin, tout ça !

Pourtant, les vikings sont sûrement passés par là ! Ils ont séjourné à Groix. Les historiens pensent qu’ils y étaient bien implantés (un de leurs chefs y a été enterré dans une sépulture caractéristique en forme de bateau qui a été fouillée en 1906).

Selon les médiévistes, l'île était une des bases à partir desquelles les hommes du nord pénétraient à l’intérieur du pays en empruntant les rias et les rivières. Ils rançonnaient les populations et détruisaient les lieux de culte après les avoir pillés.

Comment imaginer qu’ils aient fait l’impasse sur notre rade ?

Qui sait ? Les vikings sont peut-être responsables de la destruction du sanctuaire qu’il y eut au Gelin à une époque indéterminée. Son existence est attestée par la toponymie. On a relevé dans le cadastre de 1837 une terre nommée Park dran er verette, soit en français «le champ derrière le cimetière», un cimetière qui entourait certainement une église (On a trouvé récemment dans le vieux quartier des ossements qui n’ont pas été datés).

En 911, on a appelé Normandie la province cédée au chef viking Rollon, par le roi Charles le simple. Les Bretons ont tout à fait pu appeler Normandiz un coin de terre où serait passé et aurait peut-être séjourné un groupe de vikings. L’endroit dont nous parlons était bien propice à l’échouage des embarcations.

Toute cette zone est maintenant occupée par des habitations ...

 

Hélas, les élites et les moines qui faisaient office de chroniqueurs avaient fui ! Nous manquons donc cruellement de documents à propos des incursions des hommes du Nord entre l’an 836 et l’an 937. Nous ne pouvons donc qu’émettre des hypothèses !

Aucune certitude ! On n’a pas, à notre connaissance, trouvé ici d’objet caractéristique comme à Groix.

Un jour, peut-être, dans un jardin ? Ouvrons l'œil ...

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 La pointe du BIGO(T)

 

 

 

 

 

 

 

 

Si vous imaginez qu'il y eut là, il y a quelques siècles, un ermitage avec un saint homme en prière, vous faites certainement erreur. Pourtant, l'orthographe actuelle vous y incite fortement !

Au temps où tout le monde parlait breton à Locmiquélic, ce lieu était cultivé et s'appelait "ar Bego" (orthographe repérée dans un document de 1740) ou ar bigeux* (cadastre de 1837). Si vous consultez un dictionnaire "français-breton", vous trouvez beg (begou au pluriel) traduit par pointe(s) ou embouchure(s).

Même s'il faut rester très prudent en toponymie, il faut admettre qu'appeler une pointe, "la pointe" n'est pas totalement improbable !

Il y a déjà un certain temps qu'on parle de "la pointe du Bigo(t)", sans doute depuis qu'on ne comprend plus guère le Breton dans notre commune !

Quant au "t" à la fin du mot qui nous détourne à coup sûr du sens premier du mot, (qu'il s'agisse de "pointe" ou d'autre chose), nous ne saurions dire depuis quand il apparaît sur les plans et les cartes ! Ceux qui l'y ont mis ignoraient sans doute qu'en Bretagne on fait sonner le "t" à la fin des mots : canot se prononce "canotte", , un minahouet, minahouette , un douet "douette" ...etc...

On pourrait peut-être songer à l'ôter, ce "t". Qu'en pensez-vous ?

 

*prononcer "BIGUEUW"

 

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R
très interessants ! merci a toute la team !
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R
je vous invite a visiter cela en complément https://menviking.fr<br /> www.menviking.fr
K
Des actions en matière de signalétique bilingue sont en cours ou en projet sur la commune et on ne peut que s' en féliciter. Dans la liste des toponymes ci-dessus, on pourrait ajouter Sterville qui est une francisation abusive (peut-être due à un normand, car il y a quantité de noms de lieux se terminant en -ville à partir du Cotentin) de Stêr Uhel / Ster Ihuél. On peut signaler aussi que Ti anToull Douar / Ty eun Toul Douar a été raccourci en Ty Douar.
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M
Articles toujours intéressants......sur notre commune ...Merci a l 'équipe !
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