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Publié par Marylis Costevec

Les recherches de Benead et Brewal nous plongent dans une époque où les Minahouets utilisaient des mots et des expressions bretonnes de manière spontanée et très courante !

Vous retrouverez aussi leur étymologie (d'après le dictionnaire d'Albert Deshayes)

Aujourd'hui, quelques conseils entendus hier !

Faut savoir se tenir !

 

Conseils aux enfants …

Quand on est invité, il ne faut  pas faire les arloupes et manger comme des gouelles.

On décode ?

Arloupe

« Harloup », orthographe actuelle en breton signifie glouton 

Exemple :  «Quel arloup, il a fini tout le plat !»

étymologie : Arloup : du français préclassique. Harloup (1604)

 

Être un(e) gouelle, manger comme un(e) gouelle

« Gouelan », orthographe actuelle en breton. Prononcé /Goulian/ à Locmiquélic.

Diminutif de "gouelan" (mot breton passé dans la langue française sous la forme "goéland"), désigne une personne qui se goinfre comme cet oiseau marin.    

Exemple :        « Quel gouelle çuici ! »

(À ne pas confondre avec le mot "gouel" (prononcé "gouil" par ici, "gouél" ailleurs) qui veut dire "fête religieuse", "célébration ").

étymologie : Gouelan : (vieux breton : guilann, cornique : goolan, gallois : gwylan, irlandais : faoileann), du celtique *uailanno-

… et conseils aux grands !

 

Ne pas trop forcer sur le gwin ruz (voir billet précédent) ou le lagou chistr et éviter de trop cheucher !

Si on est chichtrak, ou à moitié chichté, après on a mal aux cheveux et il faut dijeuger ...

 

source : ADM 56 : le petit lorientais, août 1928

Explications :

Lagou-chicht

« lagout-chistr », orthographe actuelle en breton

Le « lagout-chistr », est un digestif (ou pas), souvent bu en fin de repas (ou pas).  C'est de l'eau de vie de cidre. On l'aromatise souvent avec des cerises aigres, des prunelles (dgering), des noyaux de prunes etc...« Lagout », est un emprunt au Français de « la goutte », mal-compris il a donné un seul mot en breton « Lagout », comprenant le déterminant de la langue française, il donnera « Ar lagout », si on lui rajoute le déterminant breton.

« Chistr », cf : chistr.

On obtient donc « Lagout-chistr », « la goutte de cidre ».  

étymologie :

Lagout-chistr : Lagout + Chistr

Lagout : du français la goutte

Chistr (écrit également «sistr») : de l’ancien français sistre (XIIe siècle).

                                                                                                   

A moitié  

« hanter », orthographe actuelle en breton.

 

On retrouve ici une utilisation d' « à moitié »  qu'on utilise très fréquemment dans notre français local, on est « à moitié malade », «  à moitié content » et on va aussi «  à moitié bien » ! Ce « à moitié » pourrait être donc traduit par un petit peu.

 

        Exemples :        « Je suis à moitié chichté » (cf chisté)

       «  Celle-ci est à moitié drôle » (à moitié bizarre

étymologie : Hanter : (vieux breton : hanter, cornique : hanter, gallois : hanner), du celtique *san-ter-o-

Cheuj

*« Sach » ou bien « Suj », orthographe actuelle en breton.

« Sach » désigne l'action de tirer. Il est resté dans le français local avec la signification de « tirer sur la boisson », c'est à dire boire (pas mal).

« Suj » désigne le fait d’être « sujet à quelque chose », par exemple la boisson.

    Exemples :      «C'est un vrai cheuch!» (un vrai ivrogne)

                            «Tenir à cheucher comme ça!» (boire autant)

                            «Hier soir, j'étais complètement cheuch» (blindé)

                            « Quelle bande de cheuch ! » (Quelle bande d'ivrognes)

étymologie : Sach(iñ) : de l’ancien français sachier (1170)

                      Suj : du français sujet

Chichté

« Chistret », orthographe actuelle en breton.

Littéralement « alcoolisé au cidre ». « Je suis à moitié chichté. » qui signifie «  Je suis un peu bourré. » du breton « sistr » cidre. On peut en breton créer des verbes à partir d'un nom, comme avec cet exemple, où avec le nom de base « sistr », un nouveau  verbe est créé « sistriñ » qui donne le niveau d'alcoolisation. Il existe en breton une assez grande précision pour nommer les différents niveaux d'alcoolisation.

étymologie :Chistret : Chistr + -et

  Chistr (écrit également «sistr») : de l’ancien français sistre (XIIe siècle).

                -et : marque le participe passé des verbes ; il est issu du vieux breton -et par le moyen -et et le   moderne -et.

 

 

Chichtrak

« Chistrak», orhographe actuelle en breton.

Ce mot est dérivé du nom « chistr » qui signifie « cidre ». On utilise souvent ce mot pour parler de quelqu'un qui est bien « chichté », qui a bu pas mal d'alcool :

    Exemple :        « Il est chichtrak ! ». (il est éméché)

étymologie : Chistrak : Chistr + -ak?

                     Chistr (écrit également «sistr») : de l’ancien français sistre (XIIe siècle).

                     -Ak ?

Dijeuch - Dicheuch

« Disujiñ», orthographe actuelle en breton.

Il est composé du mot « suj » : être sujet à, être sujet de, dominé, soumis, sous l'emprise de, et du privatif « di ». « Disuj » signifie donc « ne plus être sujet à, ne plus être soumis/dominé, ne plus être sous l'emprise de » sous-entendu l'alcool. On peut donc le traduire par « dessoûler » en Français.    Exemple :        « Encore chichté ! Vas donc dicheujer dans le porche ».

étymologie : Disuj : Di- + Suj

Di- : du vieux breton di-, préfixe privatif, répond au cornique dy-, au gallois et à l’irlandais di-. Il présente la même valeur que le français dé-. Ce préfixe provoque la lénition de la consonne initiale du radical.

            Suj : du français sujet

 

Vous utilisez encore ces expressions ?
Vous connaissez quelqu'un qui les emploie ?
Dites-nous !

 

Ceux qui n'ont pas vu passer le premier article sur le sujet peuvent cliquer sur le lien ci-dessous :

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