Le carême : comment faire "pénitence" en 1922 ?
Après les réjouissances du Mardi-Gras où autrefois tout était permis ou presque, s'ouvre pour les catholiques une longue période d'abstinence qui commence le Mercredi des Cendres pour se terminer le dimanche de Pâques.
Ces 47 jours qui rappellent le jeûne de Saint-Jean Baptiste dans le désert s'appelle le carême.
S'il fut une période où le jeûne était de rigueur, les paroissiens se sont progressivement affranchis de l'obligation qui leur était faite.
En 1922, le chroniqueur H. Lautard remarque que, si autrefois le carême était pratiqué "même par les gens les moins scrupuleux", il n'est pas sûr que les Chrétiens soient disposés à se priver après les années de guerre.
Il écrit alors dans l'Ouest Républicain du 5 mars 1922 :
" Aujourd'hui nous en prenons à notre aise. Nous ne refusons pas d'aller au Ciel mais nous voulons y aller en pantoufles. Et le carême est réduit à bien peu de choses."
Le Saint Jean Baptiste d'Auguste Nayel (1845-1909) réalisé en faïence par la faïencerie Graindorge à Dinan (licence CC0, coll. Musée de Bretagne)
Le règlement prescrit par l'évêque de Vannes est publié dans le même journal :
On a vraiment le sentiment que pour bien des gens du petit peuple, donc de Locmiquélic, cela ne va guère changer des habitudes... Pour certains, c'était carême toute l'année !
Ce que ne manque pas de remarquer l'humoriste qui dessine pour le supplément illustré du dimanche du PETIT JOURNAL :