Les noces de Philomène Jouan et Jean Marie Georgeault
Le lundi 26 octobre 1881, Philomène Jouan et Jean Marie Georgeault que tout le monde appelait Alexandre se sont mariés à Riantec (Locmiquélic n'était alors qu'un village). Elle avait 20 ans. Il en avait 25.
Une cérémonie anodine ? Pas vraiment !
D'abord, c'est le maire, Frédéric Marie de La Goublaye, Vicomte de Nantois qui les a unis. Normal, direz-vous ? Pas tant que ça : en feuilletant les registres de mariage, on s'aperçoit que c'est presque toujours Louis Le Bihan, adjoint délégué qui officie.
Oui mais, Philomène et Alexandre sont tous deux instituteurs à Locmiquélic. Elle est chargée de l'école des filles depuis le mois d'août 1880, Il a été nommé à l'école des garçons en avril 1881.
A l'époque, ce sont des personnalités. On a coutume de dire qu'en ces temps-là, les trois personnages les plus importants étaient le maire, le curé et l'instituteur. Cela semble se confirmer et justifier que Monsieur le Vicomte ait ceint l'écharpe pour l'occasion.
Des témoins inattendus !
Lors du mariage civil, on est surpris par le nom des témoins : 4 hommes, bien sûr puisque les femmes n'ont pas encore le droit de signer les registres.
Il y a là
- Pierre Marie Jéhanno, boulanger (à Locmiquélic ndlr)
- Eugène Le Darze, marin à Riantec
- Joseph Travoers, maréchal-ferrant à Saint- Christophe des bois (Ille et Vilaine)
- Julien Thomas, retraité à Riantec
On note qu'ils sont de Riantec (et probablement de Locmiquélic) et non-parents, à l'exception du troisième témoin qui est le cousin du marié.
Un coup d'oeil sur les registres nous montre qu'il n'y a là rien de surprenant : les témoins sont rarement des parents.
On est plus surpris de voir que lors de la bénédiction nuptiale le cousin Joseph Travoers a cédé la place au vicomte de Nantois ! Une preuve de plus de la considération dont jouissaient les nouveaux époux.
La tenue des mariés ?
Il est peu probable que Philomène ait porté la tenue traditionnelle. Elle était native de Caro en pays Gallo. C'était une jeune femme moderne. On sait toutefois, grâce à ses écrits, qu'elle portait une couronne de mariée en fleurs d'oranger (cf lien ci-dessous).
Et Alexandre ? Là, nous n'avons aucune info !
Les invités
Nous restons sur notre faim. Les mères des époux sont présentes ; leurs pères sont décédés. Le cousin d'Alexandre a été témoin. On peut imaginer que des collègues ont été conviés mais sans certitude !
Combien de personnes ont fait le voyage depuis le pays de Vitré d'où est originaire Alexandre ou depuis le pays de Saint Brieuc ou de Ploermel d'où vient la famille de Philomène ? On ne sait ! Notons seulement qu'ils ont la possibilité de voyager en train.
La nuit de noces
On ne sait pas si on les a réveillés pour leur servir la traditionnelle soupe de lait mais on peut se permettre quelques indiscrétions grâce à un poème écrit par la mariée !
Ce que dit le bouquet blanc
(...)
Le bouquet blanc dit à l’humble promise :
« Oh ! Reste ainsi pure comme la fleur ;
Vierge comme elle, à l’autel de l’église,
à l’homme aimé tu donneras ton coeur. »
Le bouquet blanc dit à la jeune épouse :
« Sur ton beau chef je me plais à siéger :
Seul, j’embellis ta figure si douce,
qui rougit sous le bouton d’oranger. »
Le bouquet blanc dit à l’heureuse mère
»Sans me flétrir la rose sait m’orner
L’amour naquit dans le lis d’un parterre,
Mais la pivoine ose le couronner. »
(...)
Philomène nous livre aussi les émotions qu'elle a éprouvées dans le poème intitulé
"A ma couronne de mariée"
que vous pouvez lire en cliquant sur le lien ci-dessous :
Le mariage d'amour de Philomène - Hier, aujourd'hui, demain à Locmiquélic...
Philoména Georgeault - Jouan Institutrice et poète A Locmiquélic, rares sont sans doute les personnes qui se souviennent de Philomène Jouan (1861-1937). Elle apprit pourtant à lire, écrire et...
https://www.locmiquelic-histoire.fr/2016/02/le-mariage-d-amour-de-philomene.html