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Publié par Marylis Costevec

On a coutume d'opposer les Culs-Salés et les Minahouets qui sont les surnoms respectifs des habitants de Riantec et de Locmiquélic et on a oublié que jusqu'en 1919, ils étaient tous Riantécois. Mais il est certain que si les Minahouets (et surtout les Minahouettes) pouvaient être traité.es de Culs-Salés, jamais , au grand jamais, les personnes originaires de l'actuelle commune de Riantec n'ont pu être appelés Minahouets (ni minaouets, d'ailleurs, ce qui est un peu différent !)

En effet, il est admis que le surnom culs-salés a été attribué aux pêcheuses à pied de la petite mer de Gâvres qui trempaient leurs jupes et leurs jupons dans l'eau de mer et que, comme chacun sait, quand l'eau s'évapore, il reste le sel ! Si les filles et femmes de Locmiquélic fréquentaient assidûment la petite mer pour en rapporter des palourdes qu'elles vendaient à Lorient, les mousses y allaient aussi armés de leur pigell  (dire piguel) chercher des vers pour garnir les lignes des pêcheurs. Nous avons, pour le prouver, quelques anecdotes plus ou moins savoureuses que nous trouverons bien l'occasion de vous raconter un jour.

Et les Minaouets (ou minahouets ?) :

nous en avons déjà beaucoup parlé ! Nous vous renvoyons au lien en fin d'article !

 

Une sainte patronne commune ?

 

Radegonde et Clotaire

La Sainte Patronne de Riantec est aujourd'hui Sainte Radegonde. Il paraît qu'une source aurait jailli sous le pas du cheval de Sainte-Radégonde (mais oui, avec l'accent) alors qu’elle fuyait la colère de son époux Clotaire qui était, comme vous le savez peut-être, le cinquième fils de Clovis. C'est du moins ce que dit la légende attachée à la fontaine que vous pouvez voir à proximité de l'église qui lui est consacrée. Autrefois, cette fontaine était recouverte par la mer à marée haute.

 

 

 

 

 

 

 

 

Aujourd'hui, c'est l'archange Saint Michel qui est le saint patron de la paroisse de Locmiquélic. On l'a choisi parce qu'il y a très, très longtemps, il était vénéré sur l'ile Saint Michel que vous voyez au coeur de la rade et que Locmiquélic signifie le petit lieu dédié à Saint Michel : il y a peut-être eu quelque part un sanctuaire (loc = ermitage) où on le priait mais on ne sait pas trop où (quoique !). 

Il semblerait bien qu'au moment de la création de la nouvelle paroisse; le culte de Saint Michel était depuis longtemps tombé dans l'oubli au profit de celui de Saint-François ou de Sainte Catherine. Leurs noms restent attachés à l'îlette qui porte le nom de la Sainte martyre où un couvent de Franciscains fut construit au XVème siècle. Mais il semble bien qu'à Locmiquélic, on  invoquait aussi beaucoup Sainte Radegonde.

Sainte Radegonde et les Minahouets

Donc jusqu'en 1899, où 2 prêtres furent détachés de l'église du bourg pour desservir la chapelle  construite en 1870 à l'emplacement de l'église actuelle, les Minaouets faisaient leurs dévotions dans l'église Sainte Radegonde et  ne manquaient certainement pas d'assister au pardon le deuxième dimanche d'août. Nous en avons trouvé une description publiée en 1894 dans LA CROIX DU MORBIHAN :

 

On voyait aussi certainement nos ancêtres demander à la Sainte, la guérison de leurs maux de dents et de toutes les maladies de leurs petits enfants.

Les paroissiens les plus convaincus plaçaient leurs filles sous la protection miraculeuse rapprochée de la sainte patronne en les prénommant Radégonde (prononcer Radigong comme autrefois).

Des Radégonde à Locmiquélic ?

Voilà bien un prénom à consonance germanique, pas forcément facile à porter qu'on ne trouvait guère qu'à Riantec, tout au moins en Bretagne.

Nous avons consulté les premiers registres d'état-civil de Locmiquélic (de 1899 à 1912 pour les naissances et de 1899 à 1910 pour les mariages) :

Une dizaine de petites Radégonde (ou Marie Radégonde) ont été baptisées à Locmiquélic pendant cette période et une douzaine  de jeunes femmes (nées à Locmiquélic  autour de 1880) portant ce prénom s'y sont mariées.

On n'y relève seulement deux Catherine et pas le moindre Michel dans ce laps de temps (le prénom sera à la mode beaucoup plus tard !). Par contre, de nombreux garçons s'appellent François ou Jean François ; on trouve aussi de nombreuses Françoise ou Marie Françoise mais ces prénoms sont communément attribués un peu partout.

Radegonde, Aragon, Riantia ou Rigantona ?

Quand on se penche sur l'histoire de la sainte, on est un peu perplexe : il n'est jamais question d'un quelconque passage en Bretagne. Bien entendu, des érudits se sont demandé pourquoi Sainte Radegonde était vénérée à Riantec.

Henri-François BUFFET avait pensé qu'il s'agissait, peut-être, d'une transformation de Saint ARAGON, moine breton peu connu qui est vénéré dans les côtes d'Armor (à Langueux, Saint Tual, Plumaugat et Languidias.)

Eflam Caouissin reprend la thèse de l'érudit  Alan Joseph Raude qui nous explique, lui, que ce n'est pas à l'épouse de Clotaire 1er que Riantec doit son nom mais plus vraisemblablement à une princesse galloise, Riantia, la mère de Saint Ildut (patron de Ploerdut). Il évoque aussi Rigantona, que certains linguistes rapprochent d'Epona la déesse gauloise des chevaux.

source : gallica.bnf.fr / BnF

 

Selon Monsieur Raude, ce serait des clercs qui, au XIIème siècle, auraient choisi de placer la paroisse sous la protection de Radegonde, plus catholique, pour la consonance de son nom.

Nous vous invitons à lire ou écouter les explications détaillées en cliquant sur les lien ci-dessous :

 

 

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