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Publié par Marylis Costevec

A l'heure où Eugène Crépeau (1920-2023) tire sa révérence après une vie bien remplie, nous nous rappelons cet entretien qu'il nous avait accordé pour évoquer son passage à Locmiquélic pendant la seconde guerre mondiale. Il était instituteur, frais émoulu de l'école normale de Vannes.

L'arrivée des Allemands

Il nous parle d'abord du choc que fut la vision des Allemands à moto, traversant le bourg de Ploemel en juin 1940. En formation à l'Ecole Normale (dernière promotion de la 3ème République comme Louis Le Scouarnec bien connu dans la commune), on lui avait demandé de remplacer l'instituteur mobilisé : plongée sans filet dans le métier !

Après cette parenthèse, il reprit ses études et passa son brevet supérieur dans des conditions bien particulières (l'école normale était occupée, les élèves-maîtres étaient logés chez l'habitant et les cours avaient lieu à la clinique Closmadeuc).

A Locmiquélic

A la rentrée 41, il est nommé à Locmiquélic. Les Allemands sont dans la place, installés à l'école que dominent les "saucisses" (ballons captifs d'observations).

Il fera classe à l'étage de la Persévérante, une salle immense impossible à chauffer (la salle de bal ?).

Il se rappelle plus précisément sa première fête de Noël : le directeur de l'école, Monsieur Josse, avait demandé au jeune Vendéen qu'il était de préparer un numéro de danse bretonne ! Il sourit en disant qu'il avait le sentiment de ne pas s'en être trop mal tiré !

Après les bombardements alliés de 1943, la population est évacuée. L'école publique de garçons de Locmiquélic se replie à Béganne (au château de l'Estier) sur la rive droite de la Vilaine.

 

 

La vie de château ?

Eugène Crépeau nous décrit une bâtisse qui n'a pas été entretenue depuis des lustres. Il a fallu aménager les locaux avec les moyens du bord et lutter contre les puces qui étaient maîtresses de lieux ; souvenirs cuisants de la vie de pension (qui devenait la vie de colo pendant les vacances ) ! 

Château de l'Estier à Béganne en 1943

Réfractaire au STO

Né en 1920, il avait l'obligation de partir en Allemagne, comme l'un de ses collègues qui enseignait aussi à Béganne.

Il en réchappa grâce aux gendarmes du secteur engagés dans la Résistance qui vinrent les prévenir de leur arrestation imminente. Le lendemain, les deux instituteurs avaient disparu ; Eugène Crépeau était retourné en Vendée, chez ses parents.

Un homme engagé

Cette période de sa vie, quoique marquante, demeure un peu confidentielle.

Eugène Crépeau est plus connu pour ses engagements dans le parti communiste; les oeuvres laïques, le syndicalisme enseignant (SNI. FEN-CGT). Il était toujours adhérent au SNU IPP en 2023.

Il fut maire d'Hennebont de 1959 à 1978 ( conseiller municipal depuis 1953 jusqu'en 1995) et fut élu conseiller général en 1976.

Un homme d'action, un militant !

 

 

D'autres souvenirs de la guerre ?

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