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Publié par Marylis Costevec

Nous avons pour habitude de nous plonger dans la presse locale ancienne pour nous rendre compte de ce que vivaient nos ancêtres et de quelles informations ils disposaient.

En ce mois de juin 2024, nous nous sommes intéressés à l'appel que le général de Gaulle avait adressé au micro de la BBC le 18 juin 1940 :

« Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne de l'ennemi.
Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des États-Unis.
Cette guerre n'est pas limitée au territoire de notre malheureux pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialisés des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la Flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.
Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la radio de Londres. »
source : https://www.info.gouv.fr/actualite/lappel-du-18-juin-du-general-de-gaulle
 
 
 

Cet appel n'a pas été enregistré et nos ancêtres Minahouets ne l'ont probablement pas entendu.

Ils ont sans doute été surpris le 21 juin 1940 par le titre en première page de leur journal (Le Nouvelliste du Morbihan

 

 

Charles_de_Gaulle_au_micro_de_la_BBC (1941) Unknown authorUnknown author (BBC), Public domain, via Wikimedia Commons

 

Mais le général persiste et le 22 juin, on peut l'entendre à nouveau sur les ondes : de ce nouvel appel, nous avons un enregistrement :

La réaction ne se fait pas attendre

L'acte de désobéissance est sanctionné  et la destitution du général est annoncée dans le Nouvelliste du Morbihan du 24 juin 1940 :

Cet encart est suivi d'un un article réprobateur dans le Nouvelliste du Morbihan du 24/06/1940 où l'on découvre ce qui se passe en Angleterre et comment les Anglais réagissent à l'armistice signée par le maréchal Pétain :

Un « Comité National Français »

est constitué en Angleterre

Au moment où le maréchal Pétain adressait aux Français la déclaration à la fois noble, ferme et mesurée dont nous donnons le texte ci-dessus, la radio britannique poursuivait et aggravait l'oeuvre entreprise par M. Churchill.

Après avoir rappelé les termes du discours du Premier anglais, elle radiodiffusa une allocution de l'ex-général de Gaulle et annonça la constitution d'un « Comité National Français » représentant, ajoutait-elle, l'intérêt de la Patrie et des citoyens de l'Empire français résolus à continuer la lutte et décidés à contribuer aux efforts de la guerre.

Ce « Comité National Français », constitué à titre provisoire, prend sous sa juridiction tous les citoyens français et tous les éléments militaires et administratifs qui n'acceptent pas la décision du Gouvernement de Bordeaux.

Ces informations devaient être suivies d'une communication de Sa Majesté George VI aux termes de laquelle le Gouvernement britannique, considérant que la conclusion d'un armistice franco- allemand est en contradiction avec l'accord souscrit par le Gouvernement français, celui-ci est placé dans, une situation d'assujettissement qui permet au Gouvernement britannique de ne plus le considérer comme le Gouvernement d'un pays indépendant.

En conséquence, ajoutait cette communication, le Gouvernement de Sa Majesté prend note de la constitution d'un « Comité National Français» provisoire, décidé à tenir les engagements pris par la France et à continuer la lutte aux côtés de l'Empire britannique.

***

On ne connaît pas encore la composition de ce « Comité National Français » mais on a tout lieu de penser que l'ex-général de Gaulle en sera l'un des animateurs.

 

Au cours du mois de juillet, les mêmes communiqués fournis par le gouvernement tombent dans les deux journaux que nous avons pu consulter (l'ouest Républicain et le Nouvelliste du Morbihan).

On apprend ainsi que le "Comité National Français" est soutenu par les Anglais mais pas par les Américains et que le gouvernement prend des mesures contre les Français "émigrés" à Londres.

 

Ces déclarations n'empêchent pas "l'ex-général de Gaulle" de constituer son gouvernement :

 

Les sanctions continuent de tomber sans affecter la détermination des intéressés qui continuent à agir malgré les poursuites :

 

Le 4 août 1940, on apprend que le général de Gaulle est condamné à mort et que tous les militaires qui l'ont suivi sont susceptibles de subir le même sort :

 

 

 

gerbe déposée devant le monument aux morts le 18 juin 2024

 

Parmi ces militaires qui ont répondu à l'appel du général de Gaulle,

on trouve Joseph Guyonvarch, né à Locmiquélic dans le quartier du Rollo.

Une rue porte son nom.

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