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Publié par Marylis Costevec

Le far de nos grands-mères :

un goût incomparable !

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Rien que d’y penser, l’eau vous vient à la bouche, je suppose … et des images surgissent.

Le far des arrière-grands-mères :

On vous a peut-être raconté les temps anciens où toute la cuisine se faisait dans la cheminée.

Nos aïeules avaient de la ressource et certains d’entre vous se souviennent peut-être du far qu’on y cuisait parfois.

« Tan endan ha tan ar lein* » disait Ma Tan’ Fine que j’ai vue opérer : la poêle dans les braises, un couvercle et du feu dessus ! Un four de compétition ! Et à l’arrivée : un délicieux goûter !

Mais bien souvent, on se contentait d’apporter la pâte chez le boulanger qui se chargeait de la cuisson pour les occasions festives.

 

Et celui des grand-mères

Puis vint le temps des fourneaux, les cuisinières à bois ou  à charbon qui servaient aussi à chauffer la maison. C’est dire que c’est aux temps des froidures que l’on mangeait du far ! Janny me parlait des premiers fars de sa grand-mère Bejep, cuits dans le fourneau qu’elle venait d’acheter. C’était dans les années 30.

La méthode était encore utilisée dans les années 60. Tout le monde avait alors une cuisinière à gaz mais le fourneau servait encore de chauffage et on y enfournait le far dans un plat en terre cuite ou en aluminium.

Il en ressortait bien gonflé, débordant du récipient avec une croûte bien dorée. Hum !!! On ne pouvait pas attendre et parfois on se brûlait la langue !!!

 

Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui malgré tous vos efforts, rien à faire. Vous ne retrouvez pas le moelleux incomparable et le parfum du far de votre grand-mère.

 

Et si c’était une question d’ingrédients ?

Le far, c’est de la farine, des œufs, du sucre et du lait et un peu de beurre pour graisser le plat.

Réfléchissons un peu :

En ce temps-là, le blé poussait sans pesticides. Le glyphosate, on ne connaissait pas. On avait enfoui du fumier tout ce qu’il y a de plus naturel. Dans les champs, on voyait des coquelicots et des bleuets (Ah ! les bleuets !). La farine n’était pas trop raffinée et elle avait du goût !

Les œufs, on les ramassait tout chauds dans le poulailler. Les poules mangeaient du grain, des choux,

des vers de terre et tous les restes de la maison. Si on n’avait pas de poulailler, on allait les acheter à la ferme. Vous vous en souvenez ? La fermière nous les emballait dans un morceau de papier journal pour les protéger.

C’est de la ferme que venait aussi le lait, un lait bien crémeux. Quand on le faisait bouillir, il se formait une peau épaisse … comme ça ! Les vaches mangeaient l’herbe des prés et une brassée de foin à l’étable. Meuhh ! Jamais elles n’auraient imaginé qu’un jour, on mettrait des granulés sous leur nez !

Et puis, on ne lésinait pas sur le sucre !

Bien sucré, on vous dit ! On rajoutait aussi de bons gros pruneaux avec les noyaux ou des raisins secs ou bien … les deux ! Et bien sûr on ne s’embarrassait pas d’une balance ! Au jugé … tout dans l’habitude !

J'oubliais la petite dose de rhum !!!

Une bonne couche de beurre au fond du plat, la pâte bien battue jusqu’à en devenir mousseuse, un peu de beurre dessus et hop ! Au four !

Ha ! La bonne odeur qui se répandait dans la cuisine …

Alors, le vrai bon far comme autrefois, c’est fini ? Peut-être pas ! Avec les prises de conscience, et un petit effort, on trouve de plus en plus de bons produits …

Rêvons !

*Tan endan ha tan ar lein : du feu dessous et du feu dessus.

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