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Publié par Marylis Costevec

Aujourd'hui, nous vous proposons de suivre Belzébuth dans les rues de Lorient. Il se dit flâneur et nous promène  dans la ville en 1896, le lundi 20 janvier plus précisément, un grand jour pour les Lorientais de la classe 1895 puisque c'est le jour du "tirage au sort".
Lisons plutôt :

"Lorient semble s’animer, grâce à la douceur de la température ; les promeneurs sont nombreux et les flâneurs comme nous, ne désirent plus qu’une chose : voir reprendre les concerts si suivis, si appréciés du 62ème de ligne…

Le matin, sur la place Bisson, un dessinateur original tient en éveil aujourd’hui une foule de badauds qui attendent que le dessin s’achève et qui subissent son boniment sur les vertus d’un baume merveilleux pour la guérison des cors ! Plus loin, on vous recommande les crayons anti-migraine ; ici, une lorgnette magique qui vous révèle ce qui se passe derrière vous ; là, des violonistes et des chanteurs vous font entendre la Sérénade du Pavé* et les chansons en vogue…

 

L’après-midi, le tirage au sort ajoute encore à cette animation ; des groupes précédés de drapeaux parcourent toutes les rues ; les conscrits noient, les uns leur gaieté, les autres leur chagrin et arborent leurs numéros enluminés, en trinquant à la France, qu’ils vont servir…

Le soir, on voit s’illuminer le Cercle militaire : c’est la réception pour fêter la croix d’officier décernée au colonel et celle de chevalier accordée au médecin-major du 62ème. La musique y assiste (...)"

(Le Phare de Bretagne
22 janvier 1896)
LE TIRAGE AU SORT

C'est le système qui organise la conscription en France entre 1798 et 1905. Les appelés sont invités à tirer au sort un numéro. 

Pendant longtemps, tirer un bon numéro pouvait avantager ou même exempter du service.

Depuis 1889 jusque 1903, la durée du service est de 3 ans pour tous (réduit à un an, toutefois pour certains appelés en fonction de la situation familiale). Le numéro servira alors à déterminer l'arme d'affectation. Le système est abandonné en 1905.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5848463d/f2.item.texteImage

 

Ce n'est que le samedi 25 janvier que les jeunes de Locmiquélic se rendront à Port-Louis pour le tirage au sort :
Nous vous en parlerons bientôt.

En attendant, nous vous invitons à écouter "La sérénade du Pavé" interprétée par Edith Piaf (lien après les paroles) :

 

Si je chante sous ta fenêtre
Ainsi qu'un galant troubadour
Et si je veux t'y voir paraître
Ce n'est pas, hélas, par amour
Que m'importe que tu sois belle
Duchesse, ou lorette aux yeux doux
Ou que tu laves la vaisselle
Pourvu que tu jettes deux sous
Sois bonne ô ma chère inconnue
Pour qui j'ai si souvent chanté
Ton offrande est la bienvenue
Fais–moi la charité
Sois bonne ô ma chère inconnue
Pour qui j'ai si souvent chanté
Devant moi, devant moi sois la bienvenue
 
L'amour, vois–tu, moi je m'en fiche
Ce n'est beau que dans les chansons
Si quelque jour je deviens riche
On m'aimera bien sans façons
J'aurais vite une châtelaine
Si j'avais au moins un château
Au lieu d'un vieux tricot de laine
Et des bottines prenant l'eau
Sois bonne ô ma chère inconnue
Pour qui j'ai si souvent chanté
Ton offrande est la bienvenue
Fais–moi la charité
 
Sois bonne ô ma chère inconnue
Pour qui j'ai si souvent chanté
Devant moi, devant moi sois la bienvenue
Mais ta fenêtre reste close
Et les deux sous ne tombent pas
J'attends cependant peu de chose
Jette–moi ce que tu voudras
Argent, pain sec ou vieilles hardes
Tout me fera plaisir de toi
Et je prierai Dieu qu'il te garde
Un peu mieux qu'il n'a fait pour moi
 
Sois bonne ô ma chère inconnue
Pour qui j'ai si souvent chanté
Ton offrande est la bienvenue
Fais–moi la charité
Sois bonne ô ma chère inconnue
Pour qui j'ai si souvent chanté
Devant moi, devant moi sois la bienvenue...
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