faits divers

Publié le 24 Octobre 2022

Au Comité d’Histoire, on s’intéresse beaucoup à la presse ancienne et tout particulièrement aux faits divers. Les articles qu’on traite parfois avec mépris de « rubrique des chiens écrasés » regorgent d’infos sur la vie des gens et sur l’aspect et l’activité des villages d’autrefois.

Un fait divers qui en dit long

 

Nous vous proposons aujourd’hui de revenir sur un accident survenu à Sainte-Catherine en octobre 1896. Il ne s’agit pas d’un chien mais d’un cheval blessé à cause du mauvais état d’un petit pont de bois.

 

On l’a un peu oublié mais Sainte Catherine était, à l’origine, un îlot. En 1447 des moines y construisirent un couvent. Entre le couvent et la terre ferme, ils disposaient d’une pêcherie délimitée par deux digues qui reliaient l’île à la terre ferme.

Sainte Catherine , d'après le cadastre napoléonien (1837)

 

Après la Révolution, le couvent fut vendu comme bien national, passa de propriétaires en propriétaires et fut démoli un peu avant 1880. À cette époque, la digue sud était en très mauvais état. C’est la digue Nord que l’on empruntait pour se rendre dans la propriété et à la cale qui la longeait. En 1896, elle est ainsi décrite dans « LE PHARE de PORT-LOUIS » du 18 octobre :

« Cette île est reliée à Locmiquélic par une jetée en maçonnerie coupée en son milieu par une brèche de quelques mètres recouverte de planches légères formant un petit pont dont la solidité ne permet point aux voitures l’accès de la cale de Locmiquélic ».

Sainte Catherine au début du XXèm" siècle (coll. part.)

 

Sainte-Catherine, port de commerce ?

Le jeudi octobre 1896, des voitures y passent pourtant :

«  Jeudi dernier, plusieurs voitures s’aventuraient sur le quai pour le déchargement d’un chaland chargé de pommes à cidre »

BNF, carte de 1772 (détail)

Et voilà, c’est prouvé : des marchandises transitaient encore par le passage de Sainte Catherine à la fin du XIXème siècle. C’est pour nous l’occasion de rappeler d’abord que le cidre était la boisson la plus consommée mais aussi le rôle ancien de ce passage pour le commerce dans la région. Il dépendait de l’abbaye Sainte Croix de Quimperlé et les moines établis dans le prieuré de l’île Saint Michel collectaient les droits de passage (ou droits de trépas) au moins depuis le XIème siècle.

Selon Henri-François Buffet, il y eut là un véritable bac transportant voitures et chevaux. (Voir c’était hier N° 4 p. 13 et 14).

Un accident  :

« Une des ces voitures brisa par son poids les planches formant le tablier du pont et ce ne fut qu’à grand peine qu’elle put être retirée de cette situation dangereuse. Malheureusement le cheval qui y était attelé fut grièvement blessé aux jambes et par suite dans l’impossibilité de reprendre son travail. »


Ce n’est manifestement la première fois que cela arrive !

 

Des solutions suggérées :

L’auteur de l’article s’impatiente : il est temps de faire quelque chose :

« Nous espérons que l’administration des Ponts et Chaussées responsable de cet accident ne se contentera pas cette fois de replacer les planches brisées mais qu’elle fera un travail sérieux pouvant répondre aux exigences des besoins du pays.

Rien ne serait plus facile que de faire un pont en pierre ou simplement de boucher la brèche dont l’inutilité est reconnue par tous les habitants du pays. »

Inutile, la brèche ?

Les doléances furent entendues et on finit même par boucher la brèche.

Pourtant, si vous êtes attentifs, à marée basse, on voit bien qu’il y en a une aujourd’hui.

port de sainte Catherine : la digue nord en 2022

 

Hé oui ! On s’est aperçu que le passage de l’eau empêchait le port de s’envaser et on l’a rétablie !

Les moines n’étaient point si bêtes !

Alire : les infos sur les pêcheries médiévales sur le site de l'INRAP :

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #patrimoine, #lieux, #faits divers

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Publié le 13 Octobre 2021

Nous sommes impatients de partager avec vous les émotions suscitées par ce film qui rencontre un grand succès et a reçu

le prix du Festival de films Pêcheurs du monde -
catégorie long métrage ...

Il sera projeté

le 24 octobre 2021 à 16 heures

salle ARTIMON à LOCMIQUELIC

En présence de

  • Alain Pichon, le réalisateur,
  • Jo Le Floch, l'illustrateur du récit de la tempête.

Tous ceux qui l'ont vu sont unanimes :

un film à voir et à revoir.

Il nous emmène au coeur d'une tempête exceptionnelle et nous fait revivre ce qu'ont vécu nos ancêtres

Il nous rappelle en particulier la perte de L'AMI DES JALOUX (8 hommes dont 4 Minahouets) qu'on voyait à Sainte-Catherine. Il nous rappelle SANTEZ ANNA qui fut englouti avec son équipage (5 hommes dont 3 Minahouets).

7 familles endeuillées à Locmiquélic (l'une d'elle doublement : le père et le fils naviguaient sur le même bateau).

 

... On avait dû reporter la projection

 Nous avions oeuvré pour qu'il soit programmé à l'Artimon le 20 décembre 2020.

La situation sanitaire avait contraint  la municipalité à suspendre la programmation du centre culturel ARTIMON.

C'est avec regret que nous avions mis à la cape mais aujourd'hui, l'horizon s'éclaircit et nous vous attendons nombreux

le 24 octobre 2021 à 16 heures

salle ARTIMON à LOCMIQUELIC

 

Tout savoir sur le film :

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #histoire maritime, #bateaux, #faits divers

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Publié le 24 Mars 2021

Histoire d'aujourd'hui et d'hier :
la rencontre d'un requin !

 

Le 21 mars 2021

Des pêcheurs plaisanciers ont vu un requin au large de Belle Ile en mer.

 

Partis pêcher le lieu, ce 21 mars 2021, Alexandre Such et ses trois amis ont eu la chance d’approcher un requin pèlerin de huit mètres de long au large de Belle-Ile en Mer. Ils ont raconté leur aventure à la presse qui nous l'a rapportée.

Ils en sont tout excités et on les comprend : cela n’arrive que quatre ou cinq fois par an d’après les spécialistes même si sa présence à proximité de nos côtes est tout à fait normale.

Le requin pèlerin puisque c’est de cette espèce qu'il s’agit, fréquente les plateaux côtiers des eaux tempérées où il se nourrit essentiellement de plancton et parfois de tout petits poissons.  Considéré comme une espèce vulnérable, il peut vivre jusqu'à 50 ans.

Bien entendu Alexandre Such et ses amis se sont contentés d"admirer le squale, ce qui ne fut pas le cas en 1931 où des pêcheurs minahouets en ont ramené un dans la rade !

 

Le jeudi 2 avril 1931,

L’OUEST REPUBLICAIN titre :

un « pèlerin » au port de pêche.

8 mètres de long, 1mètre 60 de diamètre pour un poids estimé de 3 tonnes 600, la bête est étendue au pan coupé du port de pêche, on l'admire, on s'exclame  et on la mesure. La queue fait un mètre cinquante et la gueule ouverte plus d’1 mètre.

« On se trouvait à n’en pas doute, si l’on en jugeait par les oreilles recourbées en forme de pèlerine, en présence d’un pèlerin. » un requin, bien sûr.

Il avait été capturé par un bateau de Locmiquélic : le patron Jégo n’avait pas hésité à le harponner et à le remorquer jusqu’au port de pêche où il eut un certain succès !

Cette belle prise a aussitôt trouvé preneur ! Découpé sur place immédiatement, il a été expédié dans la région de Saint-Etienne.

Le journal ne dit pas si l’équipage du voilier CALIER a eu envie d’y goûter et en a reçu une petite part.

Voilà pour nous une occasion d’en savoir plus sur cet animal aussi inoffensif qu’impressionnant.

 Merci aux pêcheurs d’hier et d’aujourd’hui !

photo Chris Gotschalk

 

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Rédigé par Marylis Costevec

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Publié le 11 Mars 2021

Les temps changent !
une baleine en rade : en 1899 tout le monde voulait la voir ; en 2021, elle laisse indifférent ou presque.

 

2021, une baleine qui em...barrasse !

 

Voilà plusieurs jours qu'un rorqual mort de 18 mètres dérivait à proximité des côtes bretonnes. Il représentait un danger pour la navigation et les affaires maritimes ont ordonné qu'on le remorque jusqu'au port le plus proche : Lorient !

On avait envisagé de le hisser à Kergroise mais son état de décomposition avancée ne l'a pas permis. Alors il devrait être halé sur les bords du Scorff pour y être découpé et emmené à l'équarrissage.

Un événement qui n'intéresse manifestement pas grand monde. On  voit plein de belles baleines bien vivantes en vidéo ! C'est quand même plus sympa !

Mais cette affaire rappelle étrangement une histoire plus ancienne dont la presse s'était fait largement l'écho, sur tous les tons et avec moult détails ... croustillants (euh, si l'on veut !). C'était en ... juillet 1899,

Les dents de la mer.

Il y a L'ARVOR qui, le 23 juillet, annonce sobrement que "une baleine de 25 mètres de long a été recueillie par le Caudan qui l'a conduite en face de Pen Mané".

Le Rappel du Morbihan a des infos plus précises et imagées :

" L'équipage [du Caudan] crut d'abord avoir affaire à un gros canot canot renversé. On mit le cap sur l'épave et on se trouve en présence d'un spectacle curieux.

Une baleine flottait au milieu d'une trentaine de requins goulus, qui étaient entrain de se disputer son cadavre. Les marins du Caudan mirent un canot à l'eau et après une lutte fort vive contre les requins qu'ils chassèrent à coups d'avirons, parvinrent à attacher un câble à la queue du monstre. Celui-ci était tellement lourd que lorsque le Caudan dérapa, le câble cassa. On le rattacha de nouveau et cette fois, la baleine suivit le vaisseau dont la marche fut considérablement ralentie par cet énorme poids.

Comme les requins n'abandonnaient pas leur proie, les matelots leur donnèrent de nouveau la chasse et furent assez heureux pour en prendre deux au crochet. Ils les assommèrent sur le pont. Les autres à l'approche de la terre ont abandonné leur proie."

 

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BNF gallica

 

Un sacré 14 juillet !

Une manne pour les Minahouets :

"La visite de l'énorme cétacé n'a pas été l'une des moindres attractions de ce 14 juillet ! Les chaloupes de Pen Mané et de nombreuses barques à voiles et à rames n'ont pas cessé toute la journée de vendredi et de dimanche de transporter des curieux à la baleine " (Le Nouvelliste du Morbihan, 20 juillet 1899).

 

C'est sous la signature du "Tambour" que l'on trouve une description pittoresque de la bête et de ses visiteurs  :

"Molle et flasque comme un ballon dégonflé que la foudre aurait précipité du haut des nuages, la baleine s'étale, lamentable, au milieu de la rade, piteusement attachée à une bouée comme un hareng saur à un bouchon.

Elle est noire, elle est rose, elle est jaune et elle est verte aussi, à l'endroit où les vibrions invisibles naissent de sa mort. Des millions d'être ont trouvé la vie dans cette pourriture qui répand la peste jusque sur le rivage et fait rêver de festins énormes les crabes goulus dans leurs trous.

Les hommes, les femmes, les enfants et les vieillards vont la voir en pèlerinage et en se bouchant le nez. Ils admirent sa carcasse monstrueuse qui semble palpiter sous le remous du flot. Ils ouvrent des yeux démesurés devant l'hélice gigantesque de sa queue, à demi-rongée par les requins, la peau blanche de ses puissantes mamelles et le rose vif de ses ailerons.

C'est une petite île empestée dont les canots font lentement le tour. Quand ils l'ont bien vue, bien regardée et bien sentie, les Lorientais virent de bord et rentre à quai, heureux de leur pèlerinage et leur admiration se traduit par ceci :

- Quelle prise ! (...)" ( Le Rappel du Morbihan, 20 juillet 1899)

Benjamin Rabier - BNF, gallica)

 

Des dommages inattendus

Le Tambour est en verve et la baleine l'inspire. Il remet le couvert le 27 juillet. La baleine est toujours là et son odeur devient de plus en plus puissante. Sa présence a des effets inattendus sur les baigneurs et les marchandes de poisson. Il nous offre ainsi de jolis tableaux d'une époque révolue  :

"(...) Tous les baigneurs sont dans les transes et tous hésitent à mettre un pied dans l'eau depuis Port-Louis jusqu'à Larmor de peur de le laisser entre les dents d'un requin. Et nos charmantes baigneuses, au grand désespoir des vieilles lorgnettes braquées sur leurs académies, restent assises sur la plage, de peur de laisser la partie la plus charnue de leurs charmes dans la mâchoire d'un peau-bleue !

musée de Bretagne - domaine public

 

" Nos marchandes de la halle sont dans une fureur aussi indescriptible que justifiée (...) En effet, le public s'imagine que tous les poissons qu'on vend en ce moment sont nourris des miettes qui tombent de la table des requins.  Et ceux qui ont senti l'odeur du cétacé s'imaginent toujours lorsqu'ils portent un poisson à la bouche, qu'ils vont manger un morceau de l'autre, du gros..." ( Le Rappel du Morbihan, 27 juillet 1899)

halles de Lorient (coll. Musée de Bretagne ; domaine public)

 

 

C'est assez !

 Il est temps d'enlever la baleine !

"Les canots qui ont mené les visiteurs ont fait leur beurre, (...) il est temps que les commerçants de Port-louis et de Larmor et que les marchandes de poisson puissent faire leurs frais à leur tour.

D'ailleurs c'est le moment où la côte va être envahie par sa joyeuse clientèle de l'été. Il est nécessaire qu'aucune critique ne puisse ternir la réputation de nos délicieuses plages de Port-Louis, de Kernevel et de Larmor (....)"

 

OUF !

On apprend dans L'AVENIR de LA BRETAGNE daté du 30 juillet que la baleine a trouvé preneur pour une somme bien inférieure à celle espérée par les marins du Caudan, c'est quand même en espérant quelques bénéfices qu'ils l'ont tirée là !

Les acquéreurs l'ont fait remorquer à la côte de Plouhinec où elle sera dépecée.

C'est peut-être cette baleine que vous pouvez voir sur l'image conservée aux archives de Lorient :

http://archives.lorient.bzh/4DCGI/Web_DFPict/034/5Fi12370/ILUMP31146

 

C'est sûr, le rorqual de 2021 ne fera pas couler autant d'encre ni de salive mais il nous a donné l'occasion de partager une tranche de la vie de nos ancêtres !

C'est déjà çà...

 

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #faits divers

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Publié le 9 Décembre 2020

En feuilletant la presse ancienne, on s'aperçoit que les journalistes ont un faible pour les drames en tous genres et nous donnent plus souvent envie de verser une larme que de rire aux éclats...

Alors quand l'occasion de sourire se présente, on a envie de la partager !

En décembre 1937, des cambrioleurs ont eu une idée lumineuse :

Il y a quelques jours, un mécanicien de Locmiquélic s'apercevait, au matin, que son atelier avait été visité nuitamment.

Fort inquiet, il se mit en devoir de déterminer les dégâts, mais ne put constater d'autre disparition qu'un nombre impressionnant de piles wonder.

Nos cambrioleurs avaient trouvé ce moyen économique, mais dangereux, de renouveler leur provision de lumière.

... mais il fallait qu'il fussent bien convaincus de la supériorité de la pile wonder pour se mettre sous l'inculpation de vol avec effraction.

C'étaient sans doute des connaisseurs et ils courent toujours avec les piles wonder, qui n'avaient certainement pas prévu une telle réclame ... non payée !..."

(Le Nouvelliste du Morbihan, 10 décembre 1937)

Histoire vraie, bonne blague ou fausse publicité ? A vous de décider!

Mais nous entendons déjà tous ceux qui ont plus de 30 ans s'exclamer :

"La pile wonder ne s'use que si l'on s'en sert !"
buvard publicitaire (coll. privée)

Sacré slogan !

Les piles wonder ont éclairé les nuits pendant 80 ans. Créées en 1914, elles ont disparu en 1994.

Souvenirs, souvenirs !

 

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Rédigé par Marylis Costevec

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Publié le 7 Juin 2020

Nous sommes en mai 1896.

Après quinze années de tergiversations, de projets, revus et corrigés, les écoles publiques de Riantec (celle du bourg et celle de Locmiquélic) vont enfin pouvoir accueillir les enfants d'âge scolaire (6 à 13 ans) dans de bonnes conditions. Tous les garçons y seront scolarisés et une partie seulement des filles puisque pendant ce temps, les soeurs de la Sagesse ont ouvert, à Laubrière, une école libre pour ces dernières.

Dire que la construction des écoles publiques est du goût de tout le monde serait exagéré. Nous sommes en Bretagne et les lois Jules Ferry passent mal auprès du clergé donnant lieu à peu près partout à toutes sortes de conflits : c'était la guerre scolaire, à Riantec comme ailleurs, guerre dont les journaux se font souvent l'écho ! 

En voici un épisode assez inattendu ! :

BNF : La première communion ; abbé_[...]Briault_Ludovic

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En ce mois de mai, à Riantec, tous les enfants qui ont l'âge requis font leur première communion. Ce jour-là, même les paroissiens les moins assidus assistent à l'office.

Monsieur le curé "crut l'occasion favorable pour dauber (sic) sur l'école laïque et pour engager les parents à ne pas envoyer leurs enfants dans les écoles sans Dieu"*, un prêche sans doute classique en ce temps-là mais qui provoqua une réaction que le prêtre n'attendait certainement pas !

Lisez plutôt :

"Le sermon ne fut pas du goût de tous les parents qui se retirèrent, emmenant les jeunes communiants - et ce qui est plus grave - emportant les cierges.
Monsieur le curé tient aux cierges.
Il fit demander aux parents de lui rapporter ces cierges, qui de temps immémorial passent des mains des communiants aux mains des curés.
Quelques parents finirent par céder ; d'autres regimbèrent.
Les récalcitrants  viennent d'être appelés par  M. le curé devant le juge de paix de Port-Louis.
L'affaire est curieuse.
(...)
Le curé a-t-il un droit absolu sur les cierges qui figurent entre les mains des enfants à la cérémonie de la première communion ?
(...)
M.  le juge de paix de Port-Louis -  à notre humble avis - doit débouter purement et simplement le curé de Riantec de sa demande.
Les cierges appartiennent en définitive à ceux qui les paient."

Le phare de Bretagne, 17 mai 1896*

Nous aurions aimé savoir quels étaient les récalcitrants, s'ils habitaient Locmiquélic (ce qui est bien possible !). Nous aurions aimé savoir plus précisément ce qui s'était passé, avoir l'avis du juge de paix et savoir si les parents libres penseurs avaient été condamnés ou relaxés. Hélas les minutes de la justice de paix pour 1896 sont en trop mauvais état et il n'est pas possible de les consulter. C'est bien dommage !

 

*(https://recherche.archives.morbihan.fr/ark:/15049/vta523d2adfe3daa/daogrp/0/layout:table/idsearch:RECH_84cac59e886f102b4a438f272201efed#id:827966221?gallery=true&brightness=100.00&contrast=100.00&center=2601.277,-3435.823&zoom=10&rotation=0.000)

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Rédigé par Marylis Costevec

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Publié le 25 Mars 2020

Les actes d'état-civil nous réservent parfois des surprises et nous renseignent sur la vie d'autrefois.

BNF gallica

Nous avons retrouvé l'acte de décès de "Papillon". Il était chanteur ambulant et est décédé le 25 mars 1903 à Locmiquélic. C'était un mercredi.

Il fut "frappé d'apoplexie au moment où il chantait dans les rues de Locmiquélic"*

Ce petit bonhomme (1, 55 m) d'une soixantaine d'années avait une petite barbe taillée en pointe, grise comme ses cheveux. Il se déplaçait avec ses deux béquilles et gagnait sa vie en vendant les textes des chansons qu'il interprétait.

Dans le journal qui relate ce fait, on dit qu'il "paraissait d'une condition qui n'est généralement pas celle des chanteurs de ce genre".

Nul ne connaît son nom. On ne sait pas d'où il vient. On constate son décès et on l'enterre.

Ce n'est que trois mois plus tard que l'on en apprend plus sur le personnage : l'officier d'état-civil de la section reçoit une note du tribunal civil de Lorient et écrit en marge du registre que "Papillon" était né à Langoëlan le 7 mai 1839. Il s'appelait Isidore Nélec.

 

acte décès de PAPILLON, chanteur ambulant.

 

La police avait mené l'enquête ou quelqu'un s'était inquiété de son sort et le pleurait peut-être ...

 

Les chanteurs ambulants :

Les chanteurs de complaintes bretonnes sont mentionnés dans "La galerie bretonne" d'Olivier Perrin (1761-1832). Ils sont présents dans tous les pardons au moins à partir du début du XIXème siècle et sans doute avant.

Leur répertoire évolue et au XXème siècle, il y ajoutent des chansons parisiennes .

Reproduction d'une carte postale éditée par Villard, Quimper représentant un chanteur populaire debout, monté sur une boîte, les chansons sur feuilles volantes étalées à ses pieds. Les spectateurs se pressent autour de lui avec en arrière-plan, des stands forains.
un chanteur ambulant au pardon de Sainte-Anne La Palud (Musée De Bretagne, Numéro d'inventaire : 988.0067.3)
Reproduction d'une carte postale éditée par Villard, Quimper représentant un chanteur populaire debout, monté sur une boîte, les chansons sur feuilles volantes étalées à ses pieds. Les spectateurs se pressent autour de lui avec en arrière-plan, des stands forains.
*Le progrès du Morbihan, 1er avril 1903

 

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Rédigé par Marylis Costevec

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Publié le 1 Février 2020

Une petite anecdote, histoire de remonter le temps et de faire un tour au marché de Lorient.

C'était il y a 100 ans, un samedi de janvier 1920...

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Place Alsace-Lorraine à Lorient (début du XXème siècle)

 

"L'habit ne fait pas le moine" dit le proverbe !

C'est ce qu'a pu remarquer la dame Danigo de Pen Mané, victime d'une picpocket fort bien vêtue qui tentait de lui faire les poches ce samedi de janvier 1920 au marché de Lorient. 

Nous vous invitons à lire l'article paru dans l'avenir du Morbihan le 24 janvier 1920 :

"Les picpockets ont fait leur apparition sur les marchés de notre place Alsace-Lorraine et cours de la Bôve, samedi dernier, plusieurs paysannes ont été victimes des filous, notamment Mme veuve Q… de Kerentrech, marchande de légumes ; Melle Kerneur de Plouhinec.

Une dame Danigo, de Pen Mané, l’a échappé belle. Elle s’est retournée au moment même où une femme bien vêtue lui fouillait la poche. Celle-ci a pu filer.

(...)"

Le cours de la Bôve un jour de marché (début du XXème siècle)

 

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Rédigé par Marylis Costevec

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