Publié le 13 Juin 2017

La journée du matelot à la mer.

Vous avez peut-être un ou plusieurs ancêtres qui ont servi dans la Royale. Jean-Louis Danic qui deviendra le 1er maire de Locmiquélic était matelot-timonier en 1877. Nous avons cherché à savoir comment se passait la vie à bord à cette époque.

Petit extrait de la biographie que nous avons publiée :

Il se réveille au son du clairon, sort de son hamac qu’il accroche au bastingage avant de prendre son petit déjeuner (café, biscuit et rincette de cognac), il « s’lave à la baille » puis 3 heures durant, lave, fourbit et astique les cuivres de l’espace dont il est chargé : les timoniers aidés des mousses s’occupent plus précisément de « la propreté de la dunette, des porte-haubans d’artimon, des bouteilles (les toilettes des officiers situés à l'arrière du vaisseau), des galeries, des fanaux de signaux, des dômes, des habitacles, des peintures de panneaux arrière et des échelles arrière »[1].

A l’heure du changement de tenue « s’agit’ la foul’nue des solid’s mat’lots » qui vont subir l’inspection du capitaine annoncée par le clairon. Vient alors le temps de l’exercice de manœuvre. « Après la soupe,/ chacun fait d’ l’étoupe,/ à moins qu’il ne loupe/ une heur’ sous l’ciel clair ». Aux repas, on s’assure que les timoniers sont bien servis les premiers, car tous doivent être à leur poste pendant les repas en rade[2]. Selon Yann Nibor*, la nourriture (lard et viande bouillie, biscuits et fayots) « est sain’, copieuse et bonne, et nul ne s’en plaint à bord [3] (sic)». Ces hommes issus de milieux très modestes n’ont pas été habitués aux ortolans !

Un moment de repos où on peut fumer sa bouffarde avant la prière qui précède la lecture des punitions, à 11 heures 30 précises. Au coup de sifflet du maître d’équipage, les matelots se précipitent au bastingage pour saisir leur hamac. Ils descendent l’accrocher au croc avant de remonter bien vite sur le pont « écouter un conte/ qu’un vieux loup raconte/ près d’ l’écoute de focs »[4].

* Yann Nibor, né en 1857, auteur- compositeur -interprète. Il a écrit de nombreuses chansons inspirées de sa carrière dans la marine

[1]Manuel du matelot-timonier, p. 151

[2] Id. p.148, art.396

[3] La chanson des cols bleus, bourlingueurs, p.82

[4] Id., la journée du matelot… p. 204

Pour tout savoir sur la carrière de Jean-Louis Danic, qui servit dans la Marine de 1872 à 1905, procurez vous le hors-série N°2. Bon de commande à télécharger en cliquant sur le lien :

 

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #histoire maritime, #Personnages

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Publié le 1 Juin 2017

Vous aimez peut-être déguster les langoustines nature avec une tartine beurrée. Mais comme tout hôte qui se respecte, vous ne les serviriez pas à vos invités sans un grand bol de mayonnaise, mayonnaise-maison, bien sûr.

Autrefois, on ne la trouvait ni en tube ni en pot, il fallait donc bien prendre la fourchette pour la préparer même quand on n’était pas un cordon bleu. Et pour la maman de Marie-Laure*, c’était une véritable épreuve.

La veille, elle avait pris soin de sortir au moins deux œufs du frigo parce qu’elle la réussissait rarement du premier coup et au moment de se lancer dans la délicate opération, elle fermait soigneusement portes et fenêtres. La mayonnaise, selon elle, n’aimait pas les courants d’air.

Le moindre souffle risquait de tout compromettre et Marie-Laure appelée à la rescousse devait tourner la tête tandis qu’elle tenait fermement le bol à bout de bras ! Il lui était aussi interdit de parler. Pas question que son haleine vienne troubler la préparation !

BNF, gallica (ouest-éclair, 01 avril 1925)

Le stress aidant, le mélange refusait catégoriquement de monter et il fallait se résoudre à employer un deuxième œuf avec généralement plus de succès !

On pouvait enfin respirer !

Bien entendu, il n’était pas question de se lancer dans l’opération si l’une ou l’autre était « indisposée ». Le désastre était alors assuré. En cas d’absolue nécessité, il fallait trouver une âme charitable pour réaliser la sauce.

Et Marie-Laure de soupirer : « Dire que ma mère est morte sans avoir su qu’avec un peu de moutarde, elle aurait réussi sa mayonnaise à tous les coups, qu’elle ait eu ses règles ou pas ! »

Les cuisinières d'aujourd'hui ne connaissent pas leur chance !

* Marie Laure est née en 1949

 

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #Traditions culinaires, #à boire et à manger

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Publié le 22 Mai 2017

Vous vous souvenez sans doute du mariage d'amour de Philomène Jouan, cette jeune institutrice de Locmiquélic qui épousa Jean Marie Alexandre Georgeault le 21 octobre 1881 à Riantec. Elle avait 20 ans.

Moins de 10 mois plus tard, le 10 août 1882, jour de la Saint Laurent, naquit une petite Virginie qui porta aussi les prénoms de ses parents (Virginie, Philomène, Alexandrine, Marie).

C'est, cette fois encore, grâce à un de ses poèmes, que nous avons connaissance de ses sentiments en ce jour de bonheur où elle "presse sur [son] coeur sensible, le frêle nouveau-né qui lui devra la vie".

Nous avons choisi de vous proposer trois strophes de "La Saint Laurent de 1882", un long poème dédié "aux jeunes mères", trois strophes qu'elle fera aussi apprendre à ses élèves, celles où elle s'interroge sur la différence entre les mots "Maman" et "Mère" et ce qu'ils expriment :

      ...

      

 

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #fêtes calendaires, #Personnages

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Publié le 21 Mai 2017

......Bonsoir.....

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C’est bientôt la fête des mères ! Aujourd’hui, nous faisons appel à Philomène Georgeault-Jouan,  poète et institutrice qui enseignait à Locmiquélic à la fin du XIXème siècle.
Nous vous proposons un poème plein de tendresse, qui évoque l’amour maternel et les rites du coucher pour les tout petits.

 

                        LE SOMMEIL D’UN ANGE

Oh ! viens ma Virginie, les étoiles se lèvent.

Il faut aller dormir avant qu’il fasse noir.

Ecoute … dans les nids mille « cui-cui » s’élèvent.

Fais le tour, mon aimée, souhaite le bonsoir.

 

Pour rêver au beau ciel il faut, tendre mignonne,

S’endormir doucement avec l’astre du jour,

S’éveiller avec lui … Ta jeune âme est trop bonne

Pour croire aux sombres nuits. – Dors en paix, cher amour

 

Causons bas, mes amis, laissons-lui ce sourire.

En errant sur sa bouche il accroit sa beauté.

Sa joue rose s’enflamme et sur son front se mire

Un doux reflet du ciel : innocence, gaîté.

 

Age pur, âge heureux, âge d’insouciance.

Ah ! Coulez lentement pour ma fille chérie.

Qu’elle garde toujours le cœur de son enfance

Et ne s’éloigne pas de la route fleurie.

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #Personnages

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Publié le 14 Mai 2017

La vilaine tête de la marache

Connaissez-vous la « marache » ? C’est le nom que donnaient les pêcheurs de Locmiquélic à ce poisson que vous connaissez mieux sous celui de lotte ou de baudroie !

Une bonne idée pour se régaler le dimanche. Nous vous proposons la recette spéciale « mer » que nous ont confiée Lucien et François, anciens marins pêcheurs :

Nettoyer le poisson (couper la tête et le bout de queue).

Laisser égoutter environ 6 heures à l'extérieur avec la peau, celle-ci permettant de garder la chair juste humide. (En mer, afin de permettre le séchage, le poisson était suspendu sur le gui* arrière.)

Enlever la peau.

Déposer le poisson 3 à 4 heures sur de la glace.

Le poisson étant bien ferme, découper les 2 côtés le long de l'arête, enlever celle-ci.

L'on obtient 2 morceaux dans lesquels on pique ail, oignon, morceaux de poitrine de porc

Ficeler et faire cuire au four comme un rôti.

Rajouter bouquet garni à votre convenance.

La cuisson peut aussi se faire à la cocotte.*

Accompagné de quelques pommes de terre, ce plat plaira à tous vos convives.

Vous trouverez d’autres façons traditionnelles de l’accommoder dans notre fascicule N° 7 qui vous raconte aussi la vie de Jacques Chazot et vous emmène dans le cabaret de Marie-Jeanne Lucas en 1766.

* Gui : espar (longue pièce de bois) arrondi fixé au mat, placé horizontalement sur lequel la voile est bordée.

* Recette collectée par Rémy Ropert.

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #Traditions culinaires

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Publié le 7 Mai 2017

L'histoire de Locmiquélic vous intéresse ? Pour être informés de nos nouvelles publications, n'hésitez pas à vous abonner à notre blog ! Nous avons aussi une page "facebook"

comité d'histoire de Locmiquélic

Chaque nouvel article y est publié ....
Images d'aujourd'hui, événements passés, traditions, destins minahouets, la fête autrefois et aujourd'hui ...
Nous publions des fragments de l'Histoire des lieux et des gens qui y ont vécu et qui y vivent, puisqu,à cet instant déjà, nous sommes dans l'histoire, nous sommes l'Histoire ...

Vous avez des documents, des photos de famille, d'événements ayant trait à l'histoire de Locmiquélic,

Vous ou  l'un de vos proches, avez des souvenirs à raconter ...

Vous souhaitez les partager avec le plus grand nombre pour que vos souvenirs profitent à tous et qu'ils soient conservés pour les générations futures.

Contactez-nous, nous pouvons vous rencontrer.

Laissez-nous un message ! Nous vous rappellerons.

 

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #vie de l'association

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Publié le 4 Mai 2017

Le meilleur gâteau breton, c'est celui de notre enfance, celui que l'on dégustait à Locmiquélic pour le premier de l'an ou la Fête des Langoustines.

Si vous voulez participer au concours du meilleur gâteau breton d'aujourd'hui organisé par la confrérie du gâteau breton, il est grand temps de vous entraîner ! Ils devront être déposés à Lorient avant le 16 mai 2017 !

Si vos grands-mères ne vous ont pas transmis la recette, vous pouvez trouver celles que Simone nous avait données dans notre N° 6 de "C'était hier " avec tous les rites qui allaient avec !

Si vous ne l'avez pas, laissez-nous un message, nous vous dirons comment vous le procurer.

Pour tout savoir sur le gâteau et le concours, (règlement, lieux de dépôt, histoire, recettes) cliquer sur le lien ci-dessous :

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #Traditions culinaires

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Publié le 1 Mai 2017

source : gallica - BNF.fr

source : gallica - BNF.fr

C’est le vendredi 27 avril que fut célébré l’office religieux à la mémoire du sous-lieutenant Jean Pierre Calloch tué à l’ennemi près de Saint Quentin le 10 avril 1917. Sa famille était entourée de ses amis et de représentants de l’armée.

La cérémonie fait l'objet d'un article publié le 3 mai 1917 dans Le Nouvelliste du Morbihan.

En évoquant le souvenir de la dernière permission de son ami à Groix un mois auparavant, Yves Le Diberder traduit quelques vers du poème qu’il intitule « À l’ami perdu » en disant qu’il ne pensait pas devoir les lui appliquer si tôt :

À l’ami perdu

Je ne vous verrai plus, douceur de ces regards,

Je ne me perdrai plus au fond de votre océan :

Celui que j’aime est cent et cent lieues

Loin de ma chaumière et de mon Arvor.

Et je sanglote, plein de reproches :

« O ! pourquoi vous ai-je donné mon cœur ? … »

Mais il n’y a, hélas ! personne qui m’écoute …

Douceur de ses regards, je ne vous verrai plus …

 

Regard de ses yeux, regard enivrant,

Plus clair que la première lueur du jour

Et profond comme la mer,

Qui rendiez plus pure ma pensée,

Jardin de rêves célestes sans nombre ;

La pureté a la paix pour signe,

Et un fleuve de paix découle de vous …

 

« Soleil de ses yeux, soleil béni,

lorsque vous répandiez sur moi la douceur de vos rayons,

toutes les pensées noires s’en allaient en fumée,

mon cœur était plein de chansons,

Aujourd’hui, hélas pour moi !

Sa voix est éteinte et lui, le nuage de la nuit le recouvre par masses …

Et je pleure à force mon soleil disparu,

O soleil béni, soleil de ses yeux ! »

 

  • D’après l’article paru dans le Nouvelliste du Morbihan (3 mai 1917)

 

Nous vous proposons maintenant le texte original et complet du poème écrit par Jean-Pierre Calloch avec une proposition en français inspirée de celle d’Yves Le Diberder mais qui respecte le rythme du texte en langue bretonne (vers de 10 pieds)
Hommage à Jean Pierre Calloch (27 avril 1917)
Le texte original nous semble plus amoureux qu’amical.
Qu’en pensent les bretonnants ?

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #La Grande guerre, #Personnages

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Publié le 20 Avril 2017

Cet article est reposté depuis Modeste Poilu..

Lettre du 27 avril :

Après les violettes, les pensées et ... les cancans .

Il est très émouvant de relire la correspondance que MODESTE*, un très jeune poilu échangeait avec sa fiancée. Nous avons envie de partager avec vous les courriers les plus révélateurs de l'expression des sentiments à l'époque.

Modeste commence toutes ses lettres par le formules traditionnelles qu'il a dû apprendre à l'école même s'il y introduit parfois de légères variantes. Beaucoup de missives ne contiennent que très peu d'informations. Il s'agit juste de donner signe de vie et d'assurer sa fiancée de son amour.

Merci à Gérard Oudart qui publie les lettres de son ancêtre.

* Modeste Mauduit est un sabotier sarthois, fils de sabotier. Il est incorporé en janvier 1916 au 5 ème R.I. (Régiment d'Infanterie). Sa fiancée; Emma, fille de sabotier, est couturière.

 

Dans cette lettre
du vendredi 27 avril :
pensées et cancans

OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

oooooooooooooo

OOOOOOOOOOOOOOOO

Dans cette lettre du vendredi 20 avril :
romance et espoir
Dans cette lettre du 18 février :
cafard après la perm. :

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Rédigé par Gérard OUDART

Publié dans #La Grande guerre

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Publié le 13 Avril 2017

3 cloches à Locmiquélic.

Le silence des cloches

Vous êtes-vous rendu compte que les cloches étaient muettes en ce Jeudi Saint comme chaque année au temps de Pâques ?

Les cloches nous servent d’alibi pour nous adonner sans vergogne à la gourmandise le dimanche de Pâques mais qui s’apercevra aujourd'hui de leur silence ? Qui les écoutera dimanche matin lorsqu’elle chanteront à toute volée : « Christ est ressuscité ! Christ est ressuscité ! » ? Quels enfants s’imagineront encore qu’elles reviennent de Rome en semant des œufs, des poules ou des lapins en chocolat ?

Alors qu’elles ont, des siècles durant, rythmé la vie des paroissiens et des mécréants, ceux qui comprennent encore leur langage deviennent de plus en plus rares. Il y a belle lurette qu’on ne récite plus l’ave Maria comme les paysans peints par Millet lorsque, 3 fois par jour, elles sonnent l’Angelus. Ceux qui se figent encore en entendant les glas sont de moins en moins nombreux. Les cloches n’annoncent plus les incendies, ne tentent plus de chasser les nuées orageuses. On va jusqu’à leur en vouloir de nous indiquer l’heure, surtout la nuit. Si elles persistent à appeler les croyants à la messe, ils ne sont sans doute que quelques-uns à attendre leur appel ...

Le monde est devenu si bruyant qu’elles deviennent de plus en plus inaudibles !

Joyeuses Pâques !

Dimanche, en faisant la chasse aux œufs ou en dégustant vos chocolats, prêtez l’oreille. Ecoutez Marie-Jeanne, Radegonde et Catherine carillonner dans le clocher de notre église. Régalez-vous et n’oubliez pas de remercier les cloches, toutes les cloches …

JEAN-FRANÇOIS MILLET, l' Angelus (Musée d'Orsay,1857-1859,huile sur toile, 55.5 x 66 cm)

JEAN-FRANÇOIS MILLET, l' Angelus (Musée d'Orsay,1857-1859,huile sur toile, 55.5 x 66 cm)

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Rédigé par Marylis Costevec

Publié dans #fêtes calendaires

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